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traversay1
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2,0
Publiée le 31 janvier 2022
Après Hamaca paraguaya, Eami est le deuxième long-métrage de fiction de la réalisatrice paraguayenne Paz Encina, adepte d'un cinéma exigeant, qui ferait presque passer Weerasethakul pour un faiseur de blockbusters. Le film est un voyage dans les forêts du nord du Paraguay, un territoire violé par des "envahisseurs" blancs qui en ont chassé les habitants indigènes qui peuplaient les lieux depuis des temps ancestraux, en communion avec la nature. C'est par le truchement d'une fillette de 5 ans, Eami, dont le nom signifie à la fois forêt et monde, que le film, mi-documentaire, mi transe onirique, raconte la fin d'un monde, jusqu'alors préservé des méfaits de la civilisation. Il y a quelque chose de fascinant dans les images de Paz Encina, bien qu'on n'y aperçoive bizarrement aucun animal, mais aussi une voix off un peu trop présente et explicative qui rompt un peu l'enchantement, même s'il est évident qu'il faut se rendre disponible pour un cinéma contemplatif et composé presque uniquement de plans fixes, certains d'une longueur excessive. Eami dit des choses essentielles sur la barbarie et l'inconséquence des comportements humains du moins de la race "dominante", mais dans une manière tellement intransigeante, sans rendre plus lisible ses messages, qu'elles ne seront entendues que par ceux qui ont en eux une capacité et une volonté à comprendre ce langage auquel il manque la simplicité.