Loin de tout manichéisme, "Absence de malice" est un film très subtil qui, sous couvert de dénoncer (avec justesse) les dérives de la presse, se livre à l'étude des rapports complexes qui se nouent entre ses deux protagonistes. Mine de rien, Pollack braque sa caméra dans la pénombre de l'âme de chacun d'eux, mettant à nue leur ambiguïte réciproque, leurs zones d'ombre (jusqu'où va la manipulation de Newman ? Jusqu'où Sally Field ne se laisse-t-elle pas volontairement abusée ? L'ambiguité de ces rapports de forces ne sont-ils pas à l'origine de tout couple ?). L'intelligence du film est d'avoir su garder une certaine opacité dans les agissements de l'un et l'autre - de façon à ce que qu'on puisse s'interroger sur le caractère conscient ou non de leurs agissements. "Absence de Malice" s'ouvre ainsi sur un abîme qui n'est rien d'autre que celui des comportements humains et de leur complexité - ce qui laisse plutôt nostalgique d'une époque où des films hollywoddiens mainstream pouvaient se permettre d'afficher une telle ambition...
L'absence de malice caractérise vraiment les journalistes et le FBI dans ce film, et c'est le principal reproche que l'on puisse faire au film. En effet le scénario manque de nuances envers ces deux "corporations". Mais la mise en scène efficace et l'interprétation des acteurs font que l'on passe un bon moment à la vision de ce film.
Avec Absence de Malice (1982) Sydney Pollack dénonce les pratiques plutôt douteuses du FBI et surtout des journalistes. Afin d’obtenir des informations, le FBI compromet un homme innocent (et fils de trafiquant), en manipulant aussi une journaliste, ils ne font qu’aggraver les choses, car elle, en flairant le scoop, ne fera qu’enfoncer le clou et dégradera encore plus l’image de cet homme. Absence de Malice possède un scénario plutôt intelligent et aux nombreux dénouements. Ajouté à cela, un très beau duo : Sally Field (Madame Doubtfire - 1994) et celui que l’on ne présente plus, le regretté Paul Newman.