On aurait vraiment gagné à découvrir ce film très jeune, car on aurait au moins aimé les blagounettes de Fanfan (héros qui ressemble plutôt à un macho de bar, pas méchant, sûr d'être hilarant, mais en réalité juste lourd). Cette production (et écriture) de Luc Besson ne sait pas vraiment ce qu'elle veut : être un film épique de cape et d'épée avec un héros bien coiffé, ou être une pastiche du genre (avec des scènes à se taper le derrière par terre : Fanfan qui bondit du confessionnal comme un diable de sa boîte, le traître qui est estampillé comme tel des fois qu'on a raté son visage sous le masque au début - suspens : 0% -, le roi en roue libre...). À ne jamais savoir choisir, on se retrouve à aimer un peu les costumes, les décors et les accessoires (trois éléments au top), à trouver gentiment imbuvable ce Fanfan et gentiment buvable cette Adeline (Cruz qui parle français... Miam), à rigoler vite fait à l'absurde de quelques scènes (la danse finale, le délire sur les hymnes...), mais on ne peut jamais vraiment aller au bout de chaque concept, comme ils semblent constamment s'opposer ici, ne s'alliant jamais (le sérieux casse les blagues, et inversement). À cela s'ajoute le scénario très bancal (pas trop d'histoire si ce n'est la romance de Fanfan et Adeline, et un traître qui veut faire capoter la stratégie guerrière (inexistante) du Roi...) et une fin très décevante (
pas de guerre, puisqu'il y a une chemise qui flotte... Même les ennemis renoncent.
N'importe quoi). Il nous reste quand même des courts combats à l'épée, un peu (beaucoup) roublards, et des costumes travaillés. Les plus jeunes aimeront certainement davantage, grâce aux blagues, jamais vulgaires, et c'est déjà ça. Pour les grands, on regrette que ce film n'ose pas aller au bout de son délire parodique, ne sachant pas sur quel pied danser, dommage car Fanfan sait danser, lui.