Un film très austère et parfois pénible sur la dépression féminine dans un village isolé au XVIIIeme siècle. Et finalement, ça vaut surtout pour sa dimension anthropologique induite par la mise en scène précise.
Alors que Freud arrivera avec la psychanalyse quelques décennies plus tard l’Autriche rurale du XVIIIe ne reconnaît pas la dépression, et le poids de la religion fait que le suicide n’est pas envisageable. Les malheureux n’ont donc qu’une solution pour soulager leur douleur et elle est radicale. Ce film austère et malaisant est comme un cri étouffé par des strates d’obscurantisme. Sans monstre, ni jumpscare il est pourtant un vrai film d’horreur.
Film puissant avec 2 ou 3 moments où il vaut mieux fermer les yeux. Avoir des actrices ou acteurs inconnus est un immense avantage. Le catholicisme au XVIIIème siècle n'est pas une mince affaire, mieux vaut si conformer. J'ai beaucoup aimé cette chronique familiale assez sordide. La lumière est magnifique, les paysages itous, Le scénario bien tendu et on sent bien au fur et à mesure que quelque chose de grave, primordial va se passer. Beaucoup de non dits dans cette société recluse sur elle-même. Grand film.
Glaçante retransciption d'un fait établi, notamment durant le XVIIIe siècle dans les pays germanophones (le "suicide par procuration"), The Devil's Bath parvient à laisser son empreinte. De sa photographie vaporeuse, énigmatique en découlent tous les tourments d'une jeune paysanne fraîchement mariée. Les paysages de Basse-Autriche contribuent à cette atmosphère pesante et étrangement magnétique. Ce film flirte entre drame, thriller & horreur, sans en épouser entièrement les codes traditionnels. Si quelques longueurs se font parfois sentir, ainsi qu'une bande-son un tantinet trop présente, cela reste une belle découverte pour moi, avide du cinéma de genre indépendant.
Film d'épouvante magistral, formidablement interprété et mis en scène, c'est d'un réalisme bluffant et rare. Gros coup de coeur pour cette intrigue basée sur des sources historiques. Pas un film d'horreur mais proche du "film de sorcière" qui fait écho encore aujourd'hui, sur la place de la femme, comment elle fut considérée par le passé, les aspirations qu'elle peut avoir lorsqu'elle devient épouse, souhaite enfanter ou non, peut enfanter ou non, et de facto quelle est sa place dans la société. Ambiance oppressante et mystérieuse, je recommande aux amateurs du genre. Beau rôle pour Anja Plaschg.
Il faut vraiment attendre la fin du film pour comprendre toute la profondeur de ce dernier. Si j'étais perplexe au début du visionnage , je me suis rendu compte que cette œuvre était non seulement basée sur des faits réels mais encore pire sur l'actualité et c'est d'autant plus dérangeant.
Le film est sombre , poisseux , glauque et à l'instar d'un film comme Melancholia : triste , extrêmement triste. Je pense que c'est quitte ou double , soit on aime soit on déteste.
Il faut également souligner l'excellente prestation d'Anja Plaschg.
5/5
!!! Attention ne pas lire le spoiler en dessous sans avoir vu le film !!!
spoiler: Ce film m'a particulièrement touché en tant qu'athée militant et humaniste. Je vais ici partager deux citations qui me sont venues directement à l'esprit après le visionnage, cela en dira bien plus qu'un long commentaire de ma part.
“On peut faire du laid et du monstrueux avec n'importe quoi, y compris la vertu.”
Robert Escarpit
"Ceux qui peuvent vous faire croire en des absurdités pourront vous faire commettre des atrocités."
Voltaire
Film vu au NIFFF (festival du cinema à Neuchâtel en Suisse) Film lent et oppressant ce qui sert le propos à merveille mais qui rend le visionnage parfois assez pénible.
Tout semble aller pour le mieux pour Agnès et Wolf qui célèbrent leur mariage avec leurs proches, mais dès les festivités terminées, on sent que quelque chose cloche... Il n'y a même pas de période de lune de miel, les deux époux s'éloignant progressivement l'un de l'autre pour se limiter à leurs tâches quotidiennes. C'est certes une autre époque, mais Agnès a des besoins et des attentes. Alors qu'elle a du mal à s'acclimater dans son nouvel environnement, cette pression sociale et familiale devient de plus en plus pesante pour elle. "Des Teufels Bad", c'est la descente aux enfers d'une femme opprimée et délaissée qui se replie sur elle-même et ses idées sombres. Basé sur des événements historiques, il s'agit d'un drame austère et troublant sur le désespoir d'une femme et l'emprise du dogme religieux. C'est austère, malsain et mélancolique, mais aussi un peu trop lent par moment. Le scénario est très linéaire et il n'y a pas de changement de dynamique au niveau de l'histoire ou de la tension. C'est ce qui l'empêche d'être un très bon film pour moi, car j'ai besoin de ressentir des choses, mais ce nouveau film de Severin Fiala et Veronika Franz est pas mal.