Une pépite esthétique et émouvante avec deux acteurs terriblement touchants . A la frontière de La Belle et la Bête, du conte fantastique (certaines scènes font clairement penser au Portrait ovale d'Edgar Allan Poe), de Frankenstein et du mythe de Pygmalion et Galatée, ce film qui sort de l'ordinaire bouleverse par son intensité contenue sur l'amour et la passion qui brûlent et consument. Les musiques sont envoûtantes et continuent à l'atmosphère onirique du film. Une bulle hors du temps... A voir absolument....
L’homme d’argile est une belle œuvre créative. Le décor, le jeu des acteurs et la mise en scène distillent une ambiance mystérieuse - le manoir est ici un personnage à part entière - sur un fond tout à fait réaliste et actuel. Les images sont magnifiques, avec des bleutés de pleine lune, des clairs obscurs aux lumières dorées dans l’atelier sculpture, des gros plans et très gros plans sur le visage de Raphaël, sur les mains sensuelles de la sculpteuse. D’un rythme lent, le spectateur se laisse pourtant porter sans aucun ennui : le scénario égrène des surprises – et même un beau retournement sur la fin. Au sommet de cette œuvre, trois ou quatre scènes d’une grande originalité, somptueuses.
L’histoire nous est contée de son point de vue de Raphaël – incarné par Raphaël Thiéry qui crève l’écran comme toujours. Homme simple et réfléchi, il souffre de son physique, prend soin des autres et du domaine. Un juste masqué derrière une laideur apparente, qui sortira grandi et blessé de ce qui sera sans doute une parenthèse dans sa vie. Hommage aux modèles, que l’on oublie souvent derrière les artistes.
Entre Raphaël et Garance naît d’abord la complicité des faibles qui s’épaulent. Mais c’est aussi une histoire d’amour impossible, tant ces deux êtres sont nés aux antipodes l’un de l’autre.
Un premier long métrage qui se rapproche du chef d'œuvre. Une force incroyable se conjugue avec une émotion tenue et troublante entre l'artiste bourgeoise et sa muse de la campagne profonde. Très inattendu ce film dévoile un acteur gigantesque, Raphaël Thiery qui mérite un César pour son incarnation d'homme d'argile et d'homme fragile. Surtout courez voir ce film en salle.
Un premier film magnifique, porté par un scénario très bien construit, des personnages à la fois réalistes et burlesques, dans une atmosphère féérique et inquiétante débordant de matière et de vie. J'ai adoré l'approche à la dualité muse/artiste parallèle à la dualité amoureux/aimé, qui renversent avec une grande originalité les pré-conçus : une artiste qui est plus une personnalité forte et pragmatique plutôt qu'une poète transie, et un homme de la campagne, jardinier au physique atypique, un rustre, qui demeure très sensible et éthéré. Une mention spéciale à la composition très riche et picturale des plans : le format inhabituel (4:3 je crois) met en avant de superbes paysages verticaux de la campagne, et l'univers du film semble vivre au-delà de ce que la réalisatrice nous montre (l'argile émerge du sol quand on le creuse, la pluie tombe très fort en hiver, le vent balaie des millions de pollen au printemps...). Hâte de voir ce que nous proposera Anaïs Tellenne pour son prochain film.
Pour un premier film c'est une réussite. Acteurs, décor, ambiance, scénario, un vrai plaisir à regarder. Et à écouter : la musique jouée par Raphaël est sublime et la bande- son très agréable. Mention particulière à la maman se Raphaël, un vrai personnage ! Je recommande vivement ce film, qui fait passer un très bon moment. On attend le second film d'Anais avec impatience
"L'homme d'Argile", est-ce un film sur l'art et particulièrement sur le lien entre le modèle et l'artiste? Un remake de "La Belle et la Bête" ? Une étude sociale sur l'impossibilité de rencontre réelle entre milieux sociaux différents? Sans doute un peu de tout cela. Le film est curieux, inventif, et peut laisser imaginer une belle carrière à la réalisatrice. Cependant son rythme manque de corps, on est souvent happé par des anecdotes qui s'enchaînent mais donnent un côté disloqué, peut-être volontaire, mais pas toujours évident pour le spectateur. Les personnages secondaires (la mère, la factrice) sont trop caricaturaux et ne servent que de faire-valoir aux deux personnages principaux. Que dire aussi de la vision très schématique du monde de l'art? Les quatre personnages fantomatiques mais néanmoins présentés comme des extra-terrestres parisiens semblent finalement être de vrais manipulateurs aux côtés de l'artiste évidemment. On se dit, à la fin du film, que tout compte fait, l'art ne peut rien changer, ni à la vision des spectateurs, ni même à ceux qui en sont acteurs, artistes comme modèles. Ca n'est pas l'aspect le moins gênant du film.
Film étonnant, L'homme d'argile m'a ému, impressionné et même bouleversé lors de sa scène finale complètement inattendue. Raphaël Thiéry en est le personnage principal, fort, taiseux mais d'une présence terriblement prenante. Il irradie un film tourné dans un château qui joue aussi son rôle avant qu'Emmanuelle Devos ne débarque et fasse basculer une histoire qui va aller crescendo. J'ai aussi bien aimé la musique et cette cornemuse jouée réellement par Raphaël Tiéry qui, là aussi, n'a rien à dire, mais captive, envoûte même. Anaïs Tellenne prouve, avec ce premier long métrage, qu'elle peut se faire une place parmi les réalisatrices les plus prometteuses. J'ai vu ce film dans le cadre du Festival International du Premier Film d'Annonay (Ardèche) et j'en garde un souvenir ébloui.
Un film avec un duo d'acteurs qui vaut le détour juste pour leurs performances Emmanuelle Devos, Raphaël Thiéry. Un film qui arrive à capter une intensité au niveau des séquences de pétrissage avec une scène vers la fin du film qui lie ce duo sur un moment magnifique de cinéma. Un film à découvrir.
Ce premier long métrage d’Anais Tellenne est absolument prometteur ! Tout d’abord, une intrigue qui sort des sentiers battus qui est filmée avec énormément de sensibilité et qui laisse aux spectateurs la possibilité de se positionner par rapport aux personnages. Cette rencontre improbable entre deux mondes, deux sensibilités ,nous touchent et nous interroge aussi. Car ,à travers ce film il y a un véritable questionnement sur la beauté, l'art, l’amour. On ne peut rester indifférent à cette brève relation entre une plasticienne névrosée et suicidaire et ce colosse monoculaire aux pieds d’argile, à la sensibilité à fleur de peau. Emmanuelle Devos rapporte, une fois de plus, la preuve de son talent à se glisser dans la peau du personnage. Garance n’est pas à proprement parlé sympathique, ce n’est pas une sentimentale, elle verse plus de larmes pour un déménagement que pour un divorce. A côté, il y Raphaël magistralement interprété par Raphaël Thierry , le factotum dévoué, éperdument amoureux. Ce grand gaillard, peu gâté par la nature,même une vie tranquille et équilibrée auprès de sa mère Lucienne dont le rôle est formidablement portè par Mireille Pitot,sa maîtresse Samia dont il satisfait les phantasmes en plein air, personnage à qui Marie Christine Orry apporte humour, piquant mais surtout sensibilité..Sans oublier sa cornemuse qui offre des scènes superbes. L’arrivée imprévue de Garance va tout chambouler, rebattre totalement les cartes. Sous les doigts de Garance Raphaël devient une œuvre d’art ,il gagne l’immortalité, la beauté. Mais Garance ne fait que passer, Raphaël reste seul mais il a connu la fièvre amoureuse et trône dans un musée sous le regard des visiteurs en restant pour l’éternité un rêveur...