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Agnes L.
174 abonnés
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4,0
Publiée le 20 décembre 2023
Dans le cadre du festival ArteKino 2023, ce film représente l'Espagne même si le personnage central est une française dénommée Raphaëlle Perez. Celle-ci a co-écrit le scénario avec le réalisateur Adrian Silvestre et l'on peut comprendre facilement pourquoi. Elle est totalement investie dans le film en tant que femme qui est née dans un corps de garçon. Son malaise est appelé dysphorie de genre en terminologie psychiatrique car si la personne a le sentiment d'être psychologiquement identique à un sujet de l'autre sexe, elle ressent un inconfort et parfois même une souffrance dans sa vie sociale et sexuelle. spoiler: Après un traitement hormonal d'un an, elle hésite à passer le cap de la transformation par la chirurgie pour aller ou non plus loin dans la transformation.
On ne peut s'empêcher de se mettre à sa place émotionnellement car c'est une vraie épreuve de vivre ainsi ou plutôt de trouver un homme qui l'accepte telle qu'elle est. Pour beaucoup d'hommes, soit on est une femme, soit on est un homosexuel qui se déguise en femme or ce n'est pas ce qu'est Raphaëlle. Certaines scènes sont très crues, certains échanges aussi dans son groupe de paroles, mais c'est nécessaire pour comprendre vraiment la difficulté d'une pareille existence. Il faut souligner l'impression d'authenticité qui se dégage de cette œuvre et l'effort de montrer diverses expériences et les étapes existentielles par lesquelles elle va et doit passer.
My vacio y yo est une fiction mais coécrite par son actrice principale qui y raconte sa recherche d'identité, après un diagnostic de dysphorie de genre et son acceptation de s'assumer comme femme trans. Le film ressemble beaucoup à un documentaire, cependant, car très réaliste dans toutes les situations décrites et, en particulier, la vie sentimentale et sexuelle de son héroïne. Il y a quelque chose de gênant, au moins au début, à l'évocation de choses aussi intimes mais le naturel de la jeune femme et sa grande sincérité (authenticité) font refluer toutes les préventions. L'expérience reste un peu dérangeante mais riche en enseignements, pour qui n'est pas familier du monde transgenre.