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Gentilbordelais
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2,5
Publiée le 25 février 2024
Après Pupille, J. Herry poursuit avec le drame sociétal et ici avec la justice restaurative, sorte de thérapie groupée entre victimes et condamnés, pour le pardon. Des témoignages bouleversants et habités par leurs interprètes (L. Bekhti, G. Lellouche, Miou Miou, A. Exarchopoulos), on peut toutefois s'interroger sur le réalisme du film.
Une très belle expérience. On est plongé dans ce groupe de parole, dans leur intimité. Un film plein d'espoir pour des vies brisées. L'émotion est savamment transmise grâce à un jeu d'acteur efficace, et ne tombe pas dans le piège d'un film verbeux grâce à des dialogues percutants.
Un chef d’œuvre d’émotions. Les acteurs sont fantastiques, c’est précis, c’est juste. La réalisation impeccable, mais surtout on ne tombe jamais dans la facilité ni le maniqueisme. Ça fait réfléchir, ça remue et on se laisse happer par ces personnages, leurs histoires, leurs espoirs et leurs failles.
incroyable plein d’émotion et de connaissance qui nous submergent pendant le film.Je le compare un petit peu dans le style de pupille dans la dynamique,la vision,etc
Film d'utilité publique. Premier film que je vois qui met aussi en lumière l'importance de se mettre à la place de l'autre. Avec en plus de l'intérêt de mieux comprendre l'autre, montre a quel point cela est bénéfique pour soi même. De plus le film ne tombe absolument pas dans le piège d'être "cucu", tout le monde est beau tout le monde est gentil. Sa parle franchement, sans langue de bois, tout en étant respectueux. D'une puissance émotionnelle rare. Un chef d'oeuvre.
Film juste exceptionnel qui traite des sujets poignants. Adèle Exarchopoulos s'est révélée. Leila Bekhti et Miou Miou donnent la chair de poule. Je recommande fortement de regarder ce chef d’œuvre avec un casting 5 étoiles.
Excellent film qui donne à voir à la fois un métier qui demande une sensibilité extrême mais qui montre également le travail que doivent faire les victimes et les coupables!
« La justice restaurative, c’est un sport de combat. »
Si les films « de procès » ne sont pas une spécificité française, le documentaire fictif l’est et Je Verrai Toujours vos Visages n’échappe pas à la règle du genre qui exige de la sobriété dans la réalisation, l’interprétation (souvent laissée ailleurs à des amateur·trices) et la narration.
La caméra de Jeanne Herry (fille de Miou-Miou et Julien Clerc) dessine proprement les contours de sa narration, sans fioriture mais en sachant capter avec intensité à la fois les dialogues et monologues de ses personnages mais également leurs silences et leur non-dits. A la distribution, chorale, on retrouve quelques noms affirmés du cinéma français, tels que Miou-Miou, extraordinairement touchante, Jean-Pierre Darroussin, Elodie Bouchez, Gilles Lellouche, prodigieux comme souvent, ou Denis Podalydès dans un petit rôle, mais également quelques valeurs montantes comme la décidément impressionnante Adèle Exarchopoulos, Birane Ba et Dali Benssalah, sans oublier Suliane Brahim, plus connue au théâtre (Comédie-Française).
Dans une ambiance terriblement bienveillante, de temps à autre il est vrai jusqu’à la caricature (les rares scènes où l’on découvre les intervenant·es du projet dans leur quotidien sont par exemple complètement inutiles), malgré un montage parfois déroutant voire chaotique (des micro-scènes qui semblent venir d’ailleurs, découpées brutalement) et au-delà des trois piliers cités précédemment (réalisation, interprétation, narration), c’est surtout la qualité du texte, des dialogues, essentiellement des victimes et des coupables, qui porte l’histoire, à la fois ciselés et concrets. Ainsi, pour avoir été moi-même victime de trois braquages à main armée, je dois reconnaître que le monologue porté par Leïla Bekhti est criant de vérité.
Aborder la réalité complexe d'actes criminels, en permettant aux victimes de comprendre pour mieux sortir de leur enfermement psychique, c'est sans doute, sans intention de le faire, ce que réussit aussi ce film a priori sans prétention mais percutant par les aventures humaines qu’il raconte, à travers une qualité de texte rare et une interprétation plus que juste.
"Je verrai toujours vos visages" est un film qui tente maladroitement de camoufler un message politique sous un voile de psychologie de bas étage. Malheureusement, cette tentative échoue lamentablement, laissant le spectateur avec une sensation d'exaspération et de déception. Dès les premières minutes, le film s'engage dans une voie prévisible et simpliste, martelant sans subtilité un discours anti-criminel/bandit et pro-société néolibérale (pousse les idéaux du libéralisme à un niveau plus extrême) . Les personnages, au lieu d'être développés de manière complexe et nuancée, se contentent de réciter des répliques dépourvues de profondeur, n'offrant aucun débat réellement intéressant. Les discussions sont superficielles, manquant cruellement de substance et se résumant à une succession de clichés et de stéréotypes. Les tentatives d'humour tombent à plat, ajoutant à l'ennui ambiant plutôt que de susciter un quelconque intérêt. Pire encore, la réalisatrice semble plus préoccupée par la transmission d'un message bien-pensant et rédempteur que par la création d'une œuvre cinématographique authentique. Le déni de réalité qui imprègne le film est à la fois frustrant et épuisant, reflétant une vision du monde figée dans les années 2000, déconnectée des réalités contemporaines. La fin du film, où agresseurs et victimes se réconcilient autour d'un repas, est particulièrement ridicule et peu crédible. Elle sonne comme une tentative désespérée de résoudre les conflits de manière simpliste et irréaliste, loin de toute réflexion profonde sur les enjeux sociaux et politiques. En somme, "Je verrai toujours vos visages" est un film ennuyeux, superficiel et décevant. Malgré une réalisation agréable à regarder, il échoue lamentablement à offrir une analyse pertinente des relations humaines et des enjeux de société, préférant se complaire dans un discours moralisateur et dépassé.
"Je verrai toujours vos visages" de Jeanne Herry se révèle être une œuvre à la fois bouleversante et captivante, plongeant au cœur de la justice réparatrice avec une sincérité et une intensité rare. Le film se distingue par son approche profondément humaine et nuancée du dialogue entre victimes et auteurs de délits, transformant chaque rencontre en une exploration intense des émotions et des mécanismes de la réparation.
L'une des forces majeures du film réside dans son casting impressionnant, où chaque acteur incarne son personnage avec une authenticité déconcertante. Leïla Bekhti et Adèle Exarchopoulos, en particulier, offrent des performances magistrales, chacune apportant une profondeur et une sensibilité palpables à leurs rôles respectifs. Leurs interprétations, accompagnées par celles de Jean-Pierre Darroussin et Miou-Miou, forment un ensemble harmonieux et puissant, illustrant parfaitement les complexités et les contradictions des émotions humaines face à la rédemption et au pardon.
Jeanne Herry, à travers une mise en scène sobre mais efficace, parvient à capturer l'essence même de la justice restaurative. Elle évite les pièges du sensationnalisme, préférant une approche plus introspective et réfléchie. La caméra de Nicolas Loir suit les personnages avec une discrétion qui renforce l'intimité des échanges, tout en permettant au spectateur de ressentir pleinement la tension et l'espoir qui émanent de chaque interaction.
Le scénario, écrit par Herry elle-même, est d'une finesse remarquable. Il évite les clichés habituels des drames judiciaires pour se concentrer sur l'authenticité des dialogues et des situations. Les préparations aux rencontres, les confrontations et les moments de doute sont dépeints avec une telle précision que chaque scène devient une pièce essentielle du puzzle émotionnel que le film construit. La musique de Pascal Sangla accompagne subtilement ces moments, ajoutant une couche supplémentaire de profondeur sans jamais dominer l'action.
Le film est également servi par des choix esthétiques et techniques judicieux. Les décors de Jean-Philippe Moreaux et les costumes d'Isabelle Pannetier contribuent à créer une atmosphère crédible et immersive, tandis que le montage de Francis Vesin maintient un rythme qui, bien que délibérément lent par moments, permet une immersion totale dans l'univers des personnages.
"Je verrai toujours vos visages" se distingue par sa capacité à traiter un sujet complexe avec une sensibilité et une justesse qui forcent le respect. Il ne se contente pas de montrer des histoires de victimes et de coupables ; il nous invite à comprendre les nuances de la souffrance, de la culpabilité et de la possibilité de rédemption.
En fin de compte, ce film est une réussite majeure pour Jeanne Herry. Il parvient à captiver, émouvoir et faire réfléchir, offrant une vision profonde et nuancée de la justice réparatrice. C'est une œuvre qui restera dans les mémoires, non seulement pour sa qualité cinématographique, mais aussi pour son humanité et sa capacité à toucher au cœur des spectateurs.
Film à regarder surtout pour le jeu des acteurs (ils sont tous vraiment très bon) Et aussi le scénario intéressant à propos des victimes qui cherchent des explications Mais sinon dommage qu'on reste sur notre fin.
Avocate pénaliste, je considère que ce film colle bien à la réalité de ce que mes clients, auteurs ou victimes, ont pu me confier au fils des ans. Le passage sur spoiler: l'expertise vocale m'a bien amusée, plusieurs passages m'ont fait sourire et tout le reste m'a émue/touchée/bouleversée. Casting en or. J'ai adoré. Je recommande chaleureusement.
L'un des meilleurs films que j'ai pu voir. Je ne vois aucun point négatif. Le scénario est absolument incroyable, les acteurs tous plus excellents les uns que les autres. Le sujet est parfaitement abordé. C'est un sans faute pour ma part. Vous en sortirez tout chamboulé. Jeanne Henry est vraiment très talentueuse !
Dès la première scène, on est dans le bain, il s’agit d’un entraînement des membres d’une organisation pour la Justice restaurative qui consiste à faire se rencontrer des victimes et des auteurs d’infraction. Le sujet est très intéressant. On suit d’une part la rencontre entre trois victimes (Leïla Bekhti, Miou-Miou, Gilles Lellouche) et trois prisonniers (Birane Ba, Dali Benssalah, Fred Testot) ; d’autre part la rencontre à venir entre une jeune femme (Adèle Exarchopoulos), vicitime d’attouchements sexuels de la part de son frère (Raphaël Quenard), la médiation étant assurée par Elodie Bouchez. J’ai particulièrement aimé cette seconde histoire parallèle, très forte car pendant tout le film, la rencontre se prépare. Elle intervient à la fin, dans une scène très forte, qui révèle pour la première fois le visage du frère agresseur. C’est très bien pensé, très bien joué. De manière générale, on est vraiment pris par les dialogues du film, tout ce qu’ils racontent. Il faut dire que les acteurs sont tous très bons. Le petit bémol reste que, parfois, les dialogues sont un peu trop écrits (par exemple, lorsque Leïla Bekhti raconte son agression dans les moins détails, ça fait très littéraire ; ou lorsque l’un des prisonniers fait des phrases avec des fautes de français bien appuyées).