Derniers Avis : Je verrai toujours vos visages - Page 24

Un film émouvant sur un processus peu connu.
On se lie à ses personnages, des deux côtés du mur d'enceinte, et à leurs histoires, leurs peines et leurs craintes.
Un beau film qui évite d'être trop dans le mélo ou dans le manichéisme.

On ne ressort pas indemne de la séance, sincèrement peiné par les récits des victimes (Miou-Miou nous a fait dégainer le mouchoir à vingt minutes du début), en compassion viscérale pour la victime violée qui se confronte à ses fantômes (Adèle Exarchopoulos dans son meilleur rôle, bouleversante), en colère devant le discours du violeur qui est dans le déni de son acte ignoble (on est à deux doigts d'arracher son fauteuil pour le balancer), en interrogation devant les autres profils de criminels (peut-on comprendre leur geste, et voir si ce cercle de parole pourra les aider). La frontalité des émotions ne nous laisse pas indifférents : à la suite de l'accès de colère du père qui a eu peur pour sa fille et refuse que cette dernière reste bafouée à vie (le procès l'a enfoncée un peu plus), un silence pesant, que tout le monde dans la salle respecte. A la suite de la flagellation de cette mamie qui se pense coupable de sa vie gâchée, un silence, cette fois-ci comblé par les reniflements mouillés des gens émus. A la suite des entrevues de la médiatrice avec la violée et le violeur, on se sent respectueux de la patience et du recul que peut avoir cette personne, devant la détresse humaine pure, et un bourreau qui se montre toujours abject après sa détention. On ne peut choisir parmi les personnages, tant leurs parcours et leurs sentiments sont différents, on ne peut non plus choisir parmi les acteurs qui sont des évidences pour leur rôle, et le confirment à chaque fois qu'on est pris par la sincérité de leur jeu. Ce qu'on remarque, c'est la finesse d'écriture, qui montre "le bâton de parole" comme une béquille qu'on fait passer par les médiateurs dans un premier temps, puis qu'on se pose sur la table à destination d'un tiers, puis qu'on se donne main dans la main, puis qu'on n'utilise plus, comme un vélo dont on retire les petites roues pour foncer. La mise en scène insiste sur cette évolution, le jeu d'acteur aussi, en donnant plus de souplesse à leurs mimiques, plus de fluidité aux récits et réponses qu'ils s'apportent les uns aux autres, et dans le cas du viol, en soulignant l'injustice d'un échec. Le film refuse la happy-end niaise, en nous donnant à suivre le dénouement [spoiler/] infect de l'entrevue entre victime et bourreau, où seule cette dernière ruine sa vie, en donnant au criminel les meilleurs jours de fréquentation des lieux communs, où elle s'interdit une certaine vie sociale (elle s'interdit les restaurants), où, finalement, on se demande pourquoi ce criminel s'oblige à revenir habiter dans le même patelin que sa victime, et lui balance cette dernière phrase qui confirme tout. Ce petit "Je ne t'en veux plus." ignoble, qui ne s'excuse en rien (on attendait plutôt un "Je suis désolé de t'en avoir voulu." pour signifier qu'il a vraiment évolué, ici, il ne fait qu'avouer qu'il ne comprend pas, il continue de nier l'immoralité de son geste). Un semi-échec dans la finalité de cette affaire (la punie est la victime, le bourreau est toujours dans le déni) qui donne tout de même la légèreté mentale à cette jeune femme d'avancer, de recommencer à vivre. [spoiler] Après ce crève-cœur "Je ne t'en veux plus", on retient surtout la phrase (étonnamment) positive (on pensait à un autre sens) qu'est "Je verrai toujours vos visages." Gilles Lellouche, Miou-Miou, Leila Bekhti, Elodie Bouchez, Dali Benssalah, Birane Ba, et surtout Adèle Exarchopoulos, c'est certain, on n'oubliera pas vos visages.

C'est un film utile touche un sujet peu connu mais on reste sur notre faim. Ça ressemble plus à un documentaire qu'à un film et ça manque de rythme. À aucun moment on ne rentre dans le détail de la justice restaurative. La vision de la réalisatrice semble en plus un peu idyllique.
Adèle porte le film.
On passe globalement un bon moment et c'est sssez touchant.

J'ai beaucoup aimé Je verrai toujours vos visages, j'ai été touchée tant par les personnages que par leurs histoires. J'en ai appris plus sur le fonctionnement de la justice restauratrice en France, sujet peu abordé. Mention à la musique qui donne un air de Toledano/Nakache au film.

Pas de pathos mis en scène outrageusement ou de drama scénarisé pour faire "profond". Pas de musique larmoyante.
Tout est raconté en pudeur, parfois en suggestion. Certains détails sont narrés dans une simplicité banale. C'est suffisant. Et c'est extraordinaire.
Un film sincèrement "émouvant" de vérité.
Une merveille de film porté par des acteurs sublimes qui ne "jouent" pas (ou si peu !) et qui deviennent nous ! Le temps d'un instant de grâce. Merci !

Pupille version justice restaurative!
Des acteurs exceptionnels. Tout semble tellement vrai qu'on croirait regarder un documentaire. C'est émouvant sans être larmoyant ni tombant dans la facilité.
Un grand film. On ne peut quand même pas s'empêcher d'avoir un sentiment de déjà vu par rapport au film "Pupille"... Après si vous avez été touchés par "Pupille", n'hésitez pas à visionner "Je verrai toujours vos visages" vous ne pourrez qu'être bouleversés.

Le lien et la découverte du monde de l'autre peut tout changer ! Une leçon d'humanité et d'espoir pour ce film qui sonne tellement juste

Tout simplement exceptionnel. À voir absolument. Excellent film excellents comédiens, les mots me manquent. Émotions garanties. Un grand Bravoooo

j ai beaucoup aimé ce film, il est important que les agresseurs en tout genre entendent le sentiment des victimes
très bien joué par de très bon acteurs

FIlm qui fait du bien et fait envisager l'avenir avec optimisme. On comprend à quel point la "fracture" de la société est entretenue par la méconnaissance et la peur mutuelle de l'"autre". Et c'est là qu'intervient la justice restaurative. Au départ, au vu du ressentiment des victimes, on se dit que c'est plié d'avance. Mais au fil des séances, on les voit progressivement changer d'opinion, voire même de proposer de l'aide à leur agresseurs pour les aider à ne pas récidiver.
Bien sûr, la justice restaurative concerne les cas où les victimes veulent "comprendre", donc un champ d'action assez limité mais cela n'en est pas moins un progrès important dans le rôle préventif de la prison en ce qui concerne la récidive .

Je comprends maintenant pourquoi une telle note. On se demande parfois si c’est un documentaire et ce qui est très fort c’est qu’on arrive à oublier complètement les stars comme Leila Bekti, Gilles Lellouche, Adèle, Fred….
Tout semble tres réel dans les discours des victimes et des condamnés, et ça, on adore !

On aurait tort de ne juger ce film que par rapport à son sujet. Certes il y a la justice restaurative que tout le monde encense. Oui c'est formidable ! Mais il y a autour de cela du cinéma.
"Je verrai toujours..." n'est pas un reportage. Il y a une photographie, des plans, un montage, une ambiance sonore... Et puis il y a le coeur de cette oeuvre : des dialogues qui ne sortent pas de nulle part, des silences, une interprétation sans faille de tous les comédiens. Dali Benssalah, Leïla Bekhti en tête et Suliane Brahim que je découvre. Heureux aussi de retrouver Élodie Bouchez, trop longtemps absente du cinéma français. Un casting impérial. Je redoutais le film "bien-être". J'étais à l'affut du moindre faux-pas. Mais il n'en fut rien. Aucune faute de goût. Tout est juste. C'est intelligent. Impossible de dire du mal de ce film qui m'a éprouvé comme jamais. Je vais attendre le prochain film de Jeanne Henry avec impatience.

Un film que je craignais d'aller voir, pour plusieurs raisons. Les gens en prison n'y vont jamais par hasard, et un film qui leur donnerait un peu trop la parole m'aurait fortement déplu. Là c'est très bien fait, on y apprend que des gens ont pensé faire se rencontrer détenus et victimes, pour le bien de tous. Ça parait de prime abord un peu simpliste, mais cela fonctionne apparemment assez bien... Les acteurs sont bons, Gilles Lellouche en premier. Adèle surjoue et pleurniche un peu trop, mais ça passe. Dommage que Darroussin ne soit pas plus bavard... C^oté scénario, on regrettera le c^oté un peu mièvre de certaines scènes, presque ridicules, comme quand les détenus se jettent presque sur Miou-Miou pour la consoler... Les coups de gueule des victimes face à leurs agresseurs sont par contre très réalistes et font du bien! Pas de bien-pensance, et tant mieux. Dommage que le film, un peu long, se termine sur cette rédemption collégiale ridicule. Tout le monde est désormais beau et gentil, et se tombe dans les bras l'un de l'autre...

Sans être documentaire, ce film en a presque le ton. Ses interprètes sont tous parfaits dans leurs interprétations qui vont de l'apitoiement à la rage et du doute. Beaucoup de doute. Le scénario est bien écrit, sans trop ni trop peu, et le montage permet de suivre chacun des personnages, les victimes, auteurs et bénévoles . Les silences, et les mots qui pansent et expliquent y ont le rôle principal

Jeanne Herry aime traîter de sujet particulier dans ces films et celui ci ne déroge pas à la régle.

Sujet souvent spécifique traitant de gens faisant des choses particulières presque hors norme mais finalement très simples et ancrées dans la vie de tous les jours.

Ici on suit donc les personnes participant à la justice restaurative
La réalisatrice fait le choix de traiter le sujet à partir de plusieurs points de vue, avec deux histoires différentes.

C'est subtil, bien amené. La grande force de ce film c'est clairement son casting. C'est celui ci qui donne vie aux personnages, au film et lui insuffle son énergie. Et clairement ici c'est un sans faute. On se délecte des différents jeux et on est vite plongé dans la réalité de ce que vivent ces personnes.

C'est prenant, parfois glaçant , touchant mais jamais mélodramatique ou trop partisan.
La seule fausse note réside dans sa durée un poil trop longue qui nuit un peu au rythme et au dramatique.

Mais pour le reste le film vaut vraiment le détour