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patrick halgand
2 abonnés
65 critiques
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4,5
Publiée le 7 novembre 2023
Un sujet que j'ai découvert dans ce film. La réalisation nous immerge dans ces histoires dramatiques. Le jeu des acteurs est puissant, subtile et juste. Une grande réussite
“Je verrai toujours vos visages” de Jeanne Herry n’est pas vraiment un huit clos, mais l’environnement reste très restreint : lieux limités à quelques pièces en intérieur et peu d'acteurs secondaires. Le long-métrage propose ici une réflexion sur la justice restorative en France, système encore assez méconnu. Quelques histoires sont sélectionnées au compte-goutte et elles sont centrées sur la durée du film : viol et inceste (Adèle Exarchopoulos - Raphaël Quenard), home jacking (Gilles Lellouche - Dali Benssalah), Vol à l’arraché (Miou-Miou - Fred Testot), braquage dans un supermarché (Leïla Bekhti - Birane Ba). Qu’on se le dise tout de suite, le film à une inertie très progressive avec de nombreux dialogues qui s’étirent en longueur. Il s’agit au global plus d’une réflexion sociale sur le dispositif et ses bienfaits qu’une véritable recherche sur le mal fondé des crimes commis. Justement, cela nous permet parfois de comprendre le pourquoi du crime et les enjeux,c’est d’autant plus constructif. “Je verrai toujours vos visages” est touchant et réaliste, avec un scénario honnête porté par des acteurs talentueux ; je n’irai pas jusqu’à en faire la complète éloge à cause de sa longueur et qu'il ne révolutionne pas le genre, mais il reste de très bonne facture.
Une œuvre s’appuyant uniquement sur le poids des mots et la puissance des dialogues pour exprimer tout un tas de sentiments et de sujets personnels. Interprétation impeccable pour un film humain et humaniste, parfois un peu long mais un film qui ne laisse pas indifférent.
La justice réparative est un concept très peu connu du grand public. Il consiste, par le biais d’un organisme public constitué de travailleurs sociaux et de bénévoles, à organiser des rencontres entre des criminels et des victimes de mêmes types de délits ou crimes. Cela dans le but de réparer psychologiquement les intervenants des deux côtés et de rendre justice par la compréhension mutuelle. Un sujet intéressant et peu commun que la réalisatrice Jeanne Herry prend à bras le corps en nous plongeant dans les coulisses et la réalisation de ce procédé. Et comme avec « Pupille », pour le placement de bébés nés sous x dans des familles d’accueil, elle transcende son sujet et livre un film fort, puissant et émouvant. Elle choisit une approche presque documentaire qui sied parfaitement à un script très documenté et nous captive pendant deux heures.
La moitié du film se déroulera dans une salle de prison et nous montrera des échanges entre victimes et auteur de crimes. Loin d’être statique, la mise en scène d’Herry est dynamique et ses images sont belles et mettent parfaitement en valeur les états d’âmes de ces personnages. Mais elle a la bonne idée d’aérer un peu ces séquences, qui constituent l’ossature du film et sa raison d’être, par d’autres expliquant le travail de préparation qu’il y a autour de ces moments et d’une autre histoire de justice réparative entre une victime d’inceste et son violeur, une sœur et un frère. Les deux histoires se mêlent impeccablement l’une à l’autre, se complètent même et sont toutes deux terriblement fortes et émouvantes.
Elle a su s’entourer d’une sacrée ribambelle de comédiens venus de tous horizons, dont certains étaient déjà présents dans son précédent et magnifique film à l’instar d’Élodie Bouchez et de Gilles Lellouche. Mais aussi de sa mère, Miou-Miou, et de nouveaux venus tels que Fred Testot ou Jean-Pierre Darroussin. Et tous, dans une osmose et un don de soi impressionnant, sont au diapason dans l’excellence de leur jeu. Le casting est d’une homogénéité et d’une perfection qui ne pourrait souffrir d’aucune critique. Un César de la meilleure distribution, s’il existait, devrait automatiquement être décerné à « Je verrai toujours vos visages ». Dur de ne ressortir qu’une seule prestation mais, si on le devait, ce serait la décidément surprenante et tout-terrain Adèle Exarchopoulos. En victime d’inceste, elle est encore une fois stupéfiante, alternant fragilité et solidité de caractère avec un aplomb certain.
Herry ne juge jamais ses personnages, son regard est humaniste et plein d’empathie. Sa vision nous permet de nous mettre à la place de tous. Et de comprendre certaines choses. On pourra reprocher peut-être un regard un peu trop idyllique mais le but est de donner de l’espoir et de ne jamais marginaliser personne. « Je verrai toujours vos visages » est presque une œuvre d’utilité publique, éminemment nécessaire. Elle est à la fois douce et solaire mais aussi parfois intense et difficile. Elle met en scène des personnages que la vie a abimé et qui vont tenter de se réparer ensemble, dans le pardon et la compréhension. Voilà un film rempli de justesse, qui ouvre le débat, donne des solutions et procure de l’espoir. Un film sublime et rare qui fait du bien à nos cœurs et nos esprits et une nouvelle éclatante réussite pour sa réalisatrice.
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Excellent film, de ceux qu’on n’oublie pas de sitôt. Ça remue un peu mais c’est un film à voir absolument. Je découvre le sujet de la justice réparatrice, c’est passionnant. Tous les acteurs sont excellents. La façon de filmer fait qu’on a le sentiment de faire partie des réunions. J’ai adoré ce film.
EXCELLENT, une bonne leçon d'humanisme, de tolérence, de bienveillance, tous les acteurs sont très bons, je recommande ce film pour ceux qui se font de fausses idées sur ce théme, mais bien sur ce n'est qu'un film,
Un film optimiste sur un sujet grave, la justice restaurative, et plus particulièrement sur les vols avec violence et les viols incestueux (pour la partie concernant Adèle Exarchopoulos et Élodie Bouchez). Les acteurs sont irréprochables, aussi bien les victimes (Leila Bekhti, Gilles Lellouche et Miou-Miou) que les auteurs des infractions (Dali Bensallah, Birane Ba et Fred Testot (méconnaissable)), mais également les membres encadrant ce processus (Jean Pierre Darroussin et Suliane Brahim entre autres). Un film qui devraient être diffusé massivement même si on se doute bien que les choses ne se passent pas toujours aussi bien dans ce genre de situations. Un exemple d'humanité...
Un film bouleversant , rempli d'humanité, de bienveillance, d'écoute, de pardon et surtout de restauration. Les acteurs nous offrent une prestation d'une justesse et délicatesse incroyable. On a envie de découvrir, d'écouter pour mieux comprendre chaque histoire, victime ou coupable, humain cherchant à se reconstruire avant tout.
Quel film bouleversant ! alliant talent de tous les acteurs, un suspens psychologique riche d'humanité sur le PARDON qui donne à réfléchir pour chacun ! Belle leçon d'oppositions contraires où chacun doit s'interroger sur les autres et lui même. Chacun en tire "sa réflexion philosophique" qui apprend beaucoup pour soi ! Quelques larmes en fin ...c'est chacun ! Je Recommande même si 2éme degré !