Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Joce2012
186 abonnés
526 critiques
Suivre son activité
5,0
Publiée le 29 mars 2023
Magnifique film qui parle d'une façon de rencontrer des détenus et des victimes afin qu'ils comprennent les effets dévastateurs des délits commis, très bonnes interprétations
Connaissez-vous la justice restaurative ? Encadré par le « SPIP » (services pénitentiaires d'insertion et de probation), elle consiste à faire dialoguer victimes et auteurs d'infractions (concernées par la même affaire ou non). Le but est double, éviter les récidives par la prise de conscience des tords causés mais aussi la réparation des troubles des victimes. Après le très bon « Pupille », Jeanne Herry continue son exploration sociale des humains avec «Je verrai toujours vos visages». Ce film quasi-documentaire et pédagogue met en lumière un procédé très peu connu et pourtant tellement pertinent. S’il n’est pas évident de faire dialoguer le feu avec l’eau, les conversations -qu’elles soient tendues ou apaisées- entre agresseurs et agressés, peut libérer des émotions et faire prendre conscience mieux que n’importe quelle condamnation ou thérapie ne le ferait. Ce dialogue très encadré et confidentiel est donc montré de fond en comble. Malgré quelques insistances et un côté qui peut sembler un brin naïf, le film est totalement enthousiasmant. Le casting XXL est uni avec une volonté commune, mettre son ego de côté pour être aussi humble et juste que les autres. Le jeu est tellement convainquant que l’on en vient à oublier les acteurs (pourtant connus) et l’on croit participer aux réunions avec d’autres personnes. Ces performances au naturel saisissant, offrent de grands moments d’émotions, de pleurs et de rage intense… Mais aussi de joie ! Si le point de vue de chaque camp est d’abord borné, lorsque la confiance opère (merci aux encadrants) cela permet de bien belles révélations et confidences qui font bouger les curseurs. On passe des reproches liés aux effets ravageurs sur les victimes d’infractions (commises par des étrangers ou dans le cadre familiale) à l’espoir qui renait et à la prise de conscience des deux côtés de l’enceinte de la prison. Un bien bel hommage aux bénévoles qui permettent ces échanges, une superbe mise en lumière sur ce procédé gorgé d’espoir, une ode réaliste à la résilience au service de la société. Quand la puissance des mots devient étourdissante et redonne foi en la nature humaine dans ce qu’elle a de mieux : le partage. Assurément un des grands films Français de 2023 à ne pas manquer.
D’un point de vue strictement cinématographique, le troisième long-métrage réalisé par Jeanne Herry en 2023 reste très académique. En revanche, sur le plan de la charge émotionnelle il s’agit d’une franche réussite. S’apparentant à un documentaire, cette fiction aborde la justice réparatrice, méthode consistant à confronter des criminels et des victimes dans le cadre d’une table ronde. Les échanges permettent ainsi aux uns et aux autres de mieux se comprendre et de se reconstruire. Porté par une remarquable distribution (Élodie Bouchez, Adèle Exarchopoulos, Miou-Miou, Leïla Bekhti, Gilles Lellouche, etc.), les dialogues font mouche tant en raison de leur sincérité que de leur profondeur. Sans excès de pathos ni de prise de parti, le spectateur finit même par s’identifier à chacun d’entre eux. Bref, un drame vibrant.
Quelle précision et justesse dans le jeu des acteurs, l'intelligence des dialogues, la mise en scène épurée, sobre, rien en trop, un regard suffit. Deux histoires pour un même film pour un seul thème : la réparation de la victime et de l'agresseur. Deux histoires douloureuses, sensibles. Long travail pour se reconstruire ou enfin se construire, pour se distancer du vécu des chocs émotionnels de la vie des uns et des autres, pour pouvoir en parler, y penser enfin apaisé. La résilience. Et continuer son existence non pas avec un fardeau mais plutôt une force. Justice repatrice un sujet méconnu, le film montre une démarche intéressante basée particulièrement sur l'écoute et la parole qui peut se libérer; les mots/maux qui prennent sens. Je ne sais pas pourquoi . Je ne sais pas comment l'expliquer mais dès le début du film j'ai eu envie de pleurer et de tout le film, ne m'a pas quitté cette boule de tristesse au fond de la gorge...A la fin il y a avait de la joie mais j 'ai pleuré. Parfois je me sens trop sensible ... ce n'était qu'une fiction pourtant, mais la force du traumatisme est si vraie, si puissante. Pour terminer cette Chronique je laisse la parole à Leïla Bekhti merveilleuse interprète. "C'est un film sur le silence brisé, la parole possible"
C'est à une série de réunions du plus grand sérieux que nous convie Jeanne Herry dans son nouveau film sur le thème de la "justice restaurative", sorte de thérapie collective offrant à des auteurs de crimes ou délits et à des victimes d'échanger, pour éviter la récidive pour ceux-là et pour dépasser leur traumatisme pour ceux-ci. Le résultat est davantage théâtral que cinématographique même si la réalisatrice a parfois jugé bon de faire quelques gros-plans sur des larmes qui coulent et des travellings appuyés sur les différents personnages réunis pour une série de confrontations. Il reste quelques scènes fulgurantes - on a surtout apprécié les échanges se rapportant aux rencontres entre le personnage d'Adèle Exarchopoulos et celui d'Élodie Bouchez - et une interprétation jamais prise en défaut par des interprètes humbles qui semblent mesurer l'enjeu de leur engagement dans ce film-témoignage.
Le pardon est-il vraiment possible ? Même si la justice restaurative ne peut s’appliquer à toutes les personnalités, incontestablement ces confrontations coupables/victimes peuvent engendrer une réparation salvatrice. Ce drame poignant remarquablement interprété prouve que ces échanges peuvent être source de reconstruction et de réinsertion pour limiter la récidive afin d’endiguer une spirale de violence infernale. Merci Jeanne Herry d’avoir aussi bien traité ce sujet très sensible qui ne manquera pas de faire des émules pour faire évoluer les mentalités de l’opinion publique vindicative.
Je n'ai pas aimé ce film, j'ignorai ce qu'était la justice restaurative, le film m'a été conseillé par des "amis", plusieurs scènes m'ont choqué notamment quand spoiler: une juriste demande à une victime de viol de demander pardon à son violeur , spoiler: j'ai eu la sensation que la victime jouée par Adele Exarchopoulos était encore plus abîmée après la procédure , était-ce le but du film ? c'est un film pour ou contre la justice restaurative ? spoiler: Au moment des échanges entre victimes et coupables d'agression je n'ai pas non plus compris le but des dialogues, je trouve l'équipe qui est censée encadrer les échanges molle et passive
Rédemption pour tous ! Y compris pour les acteurs excessifs ou moins crédibles que les autres ( le drogué chronique, la mère de la réalisatrice et les deux animateurs de la table ronde se reconnaîtront).Happy end dans la meilleure tradition bobo. Une ou deux bonnes"surprises", cependant , comme Elodie Bouchez ou Leila Bekhti. Et Adèle, bien sûr !
On ne peut pas attribuer ce film assez moyen aux acteurs, tous très vaillants. C'est le scénario bancal qui cloche: d'une part des agresseurs condamnés, décorellés de victimes qui ne sont pas les leurs ; d'autre part le rôle d'une modératrice dans une affaire d'inceste. Au final on a l'impression que le sujet, c'est le métier de modérateur. S'ajoute à cela, dans un film qui repose sur les dialogues, une bande sonore médiocre (voix émoussées, personnages totalement dé-spatialisés car son monophonique) On s'interroge sur le rôle du dresseur de chats affiché dans le générique...
Deux étoiles pour essayer de modérer les notes dithyrambiques données à ce film. C'est un feel-good movie avec d'excellents acteurs, très bien. Mais le scénario reste très convenu, aucune surprise majeure alors que le film dure tout de même 2 heures et qu'il aurait été possible de troubler de temps à autre ce joli consensus. Les fans d'"En thérapie" pourront y trouver leur compte, mais les autres resteront sur leur faim. Point positif, c'est un film français dans lequel la diction des acteurs a été soignée. Il est plaisant de comprendre les dialogues. Globalement bien fait, mais ne crions pas au chef d'œuvre inoubliable.
Jeanne Héry semble si sûr de l'originalité de son sujet qu'elle oublie la mise en scène. Reste un film lourdingue, qui captive peu et qui finalement, un comble, dessert son sujet, effectivement original.
Je viens de prendre une claque ! magnifique film quelle intelligence merci Jeanne Herry pour cette réalisation juste parfaite le choix des acteurs, les dialogues le sujet nous ébranle et nous touche c'est la perfection même ! J'espère qu'il sera vu par un très grand nombre de spectateurs en France et peut-être à l'étranger
« Je suis heureuse d’avoir réussi à le haïr, car je commence à me sentir prête à aimer. » Il y a tellement de phrases issues de ce film que l'on pourrait mettre en avant tant celui-ci est juste dans son traitement comme lors de cette évocation du traumatisme qui poursuit les victimes tous les jours sans que la peur ou les blessures ne s'estompent. Pour tenter d'aller mieux, trois victimes font appel à la justice restaurative pour rencontrer des détenus déclarés coupables d'un fait similaire à ce qu'ils ont vécu. En parallèle, on suit également une jeune femme qui elle sollicite un médiateur pour dialoguer avec son violeur. Des rencontres minutieusement préparées dans le but d'aller mieux et de comprendre l'autre. Il s'agit d'une démarche bilatérale qui doit servir autant aux coupables qu'aux victimes. Si ces dernières cherchent principalement à comprendre, et ce même s'ils ne sont pas en face de leurs bourreaux, les détenus sont mis face aux conséquences de leurs actes. Une nécessité pour certains afin de faire la différence entre coupable et responsable qui semble échapper à l'un d'eux... Avec ce nouveau film bien différent des précédents, Jeanne Herry fait mouche avec un drame puissant, bouleversant et d'une grande pudeur. C'est peut-être idéalisé par moment, mais c'est un sujet sociétal très important et rarement traité si je ne me trompe pas. L'écriture est fine et intelligente que ce soit pour décrire les situations ou les propos, mais aussi pour le développement des personnages qui sont vraiment attachants. C'est humanisant, pédagogue et jamais méprisant puis c'est surtout remarquablement incarné par un casting exceptionnel. Bref, un très bon film qui mérite tous ces superlatifs.
Une thématique complexe, porteuse d’interrogations et de réflexions, avec une mise en scène de qualité (bien que presque exclusivement des face à face sans action extérieure). La distribution et l’interprétation sont en rapport. La vulgarisation du sujet pour le spectateur lambda est bien présente. C’est heureux car tout le monde n’est pas psy. Et quand il s’agit de délinquance, tout un chacun est spontanément davantage procureur que psy. Une intéressante confrontation des vécus. On n’échappe pas à la leçon de morale, aux tentatives (maladroites) de justification ni, au final, à une sorte de « tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes » grâce à la justice restaurative (sic). Une loi de 2014. Une reconstitution de fiction qui emprunte au genre documentaire.