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Germouse
6 critiques
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2,5
Publiée le 9 avril 2023
La partie consacrée au cercle de discussion me fait un peu penser à un numéro d'Envoyé Spécial. Du reportage joué. La réalisatrice semble avoir assisté aux réunions et noté tout ce qui s'est dit. Ça ne suffit pas à mon avis. Il faut muscler un peu les personnages. Maïwenn y était trés bien arrivé dans Polisse. Ici les moments de vie privée sont trop rares et superficiels pour avoir une importance. En revanche les séquences avec Adèle Exarchopoulos sont fortes en intensité. Mais l'actrice est incroyable.
Cacher un message politique sous un film médiocrement psychologisant est ce qu'il y a de plus abject dans l'industrie pseudo cinématographique. Taper en permanence sur le lumpen en affirmant fermement que la seule porte de sortie demeure de danser joyeusement autour de la société néolibérale, c'est ce que ce "film" fait du début à la fin. Il n'y a pas d'analyse psychologique et de débat. Les discussions sont au ras du sol en n'allant que dans un sens et toutes les débilités que peuvent asséner les personnages sont détramastisées par de mauvaises plaisanteries bien franchouiardes. Les sites devraient inventer des notes négatives pour ce genre de films.
Je sais que je vais contrarier beaucoup de monde, mais ce film a été pour moi un long pensum. Prêchi-prêcha des théories à la mode sur l’inutilité de la prison, l’efficacité miraculeuse des groupes de parole. Complaisance nombriliste des victimes. Je ne nie pas leur traumatisme mais ici encore on met tout le monde sur le même pied sans hiérarchisation entre les victime et les criminels, ou si peu. Je supporte très mal ce côté boy-scout, d’un idéalisme totalement ahurissant.
Un film merveilleux, où tous les personnages font un parcours qui les amène vers plus de bonté. Je ne connaissais pas la justice restaurarive, un tel sujet n'a sans doute jamais été encore abordé au cinéma. Jeanne Henry trouve la bonne distance et réussi avec intelligence et sensibilité à filmer la parole réparatrice et la naissance d'un rapprochement.
Un très joli film entre documentaire et pièce de théâtre tant le sujet est traité en huis-clos. Entre ces quatre murs, la résilience, la reconstruction, sous la caméra de la réalisatrice Jeanne Herry qui s'attarde au plus près des visages des personnages (tous interprétés magnifiquement par une brochette d'acteurs investis) offre un moment puissant de cinéma. De la confrontation à une complicité émouvante prouve que le travail de ces bénévoles peuvent apporter une réponse parfois entre ces deux mondes que tout oppose. Une réussite totale.
Ensemble de dialogues entre "victimes" d'actes délictueux ou criminels et leurs auteurs, réalisé par Jeanne Herry, au rythme de la réflexion, de la compréhension ( partielle au moins ) et peut être de la réhabilitation... Les personnages caractérisent des comportements et attitudes réalistes, particulièrement Chloé ( Adèle Exarchopoulose ), Nawelle (Leïla Bekti ), Grégoire ( Gilles Lellouche), Sabine ( Miou-Miou ) ainsi que des remarquables organisatrices : Judith ( Elodie Bouchez ) ou Fanny ( Suliane Brahim ) ne comptant pas leur temps pour tenter d'aboutir après des heures de préparation et d'écoute, et dans les cas favorable seulement, à une éventuelle réparation.....Dans les échanges, certaines paroles symbolisent à elles seules, toute la difficulté d'une société à surmonter les dérives aux effets dévastateurs de certains individus. Un travail incroyable pour des résultats inégaux. De très bons acteurs, une mise en scène austère et minimaliste, mais de réelles émotions et un océan de sensibilité autour de ces vies abîmées.. Touchant..!!**..
Un film qui est épatant par ses dialogues et son jeu d'acteurs. C'est touchant, profond, émouvant. Ce sont des moments de vie les plus vrais possibles qui nous sont présentés sur un plateau de tendresse. C'est d'ailleurs ce qui est difficile : parler d'un sujet aussi brûlant et dur à vivre avec autant de beauté et de poésie. La justice restaurative est un sujet que je ne connaissais pas et que j'ai pris plaisir à découvrir avec cette pléiade d'acteurs qui incarnent ces personnages très humains.
On avait eu un aperçu du talent de Jeanne Herry avec son précédent long-métrage, Pupille, sorti en 2018, et nommé six fois à la cérémonie des César. Après le sujet de l’adoption, elle s’intéresse ici à la justice restaurative, thème méconnu mais ô combien passionnant. On retrouve le même réalisme quasi documentaire qui a fait la réussite de son précédent film, et la même actrice, Élodie Bouchez, dans un des premiers rôles. L’effet de surprise n’est donc plus vraiment là, et on sait qu’avec ce nouveau long-métrage Jeanne Herry va, à nouveau, proposer des moments d’intenses émotions, notamment grâce à des dialogues percutants. Et on n’y loupe pas. En effet, les séquences d’échanges entre prisonniers et victimes d’agressions s’avèrent particulièrement captivants à suivre. D’abord parce que la réalisation est subtile et les dialogues précis et réalistes, mais aussi parce que les acteurs sont tous très bons. Les interprétations de Leïla Bekhti, Gilles Lellouche et Miou-Miou sont excellentes mais n’atteignent pas l’intensité dramatique de celles d’Élodie Bouchez et surtout d’Adèle Exarchopoulos. C’est en effet cette dernière qui tient le rôle le plus complexe à incarner. On l’a vu ces derniers temps dans des rôles plus légers, mais elle nous rappelle ici que son jeu, dans le registre dramatique, peut s’avérer exceptionnel. Dans la séquence finale où la tension est palpable, Raphaël Quenard lui donne la réplique avec grande justesse, et les deux interprètes font de ce moment un sommet de cinéma.
Après Pupille, sa brochure d'information sur l'adoption, Jeanne Herry revient avec cette pseudo fiction qui s'apparente plutôt à un documentaire tant sa démarche est attentiste. Elle pose sa caméra au milieu de ce groupe pour filmer une succession de plans d'une platitude extrême, dénué de toute progression dramatique, sans jamais prendre aucun risque. Et c'est sans compter le processus psychologique décrit, dont la facilité supposée laisse quelque peu dubitatif.
Notre société est gangrénée par la violence. Par le repli sur soi, le besoin de passer sa propre personne avant toutes les autres, fut-ce au prix d'un écrasement des autres. L'humanité est une valeur en baisse, le respect aussi, comme on le voit avec de multiples faits divers. Le cinéma peut-il agir de pommade sur les plaies de la société ? La question reste ouverte, mais il est certain que "je verrai toujours vos visages" ( film un peu trahi par son titre abscon ) participe de cette ambition. Quelle puissance ! Un vrai coup de poing qui laisse le spectateur groggy. Cette confrontation entre victimes et agresseurs dans une prison où les derniers purgent leur peine, est un exercice brillant. Les dialogues sont précis, sonnent juste et ne sont jamais dans l'emphase. Pas de leçons dans ces moments d'échange, plutôt la volonté de comprendre, de se mettre à la place de l'autre et de réaliser le mal que l'on fait par son inconséquence et son égoïsme. Les film est concentré, avec presque une unité de lieu dans cette salle commune de la prison. C'est dense et le spectateur est emporté par la tension de cette découverte mutuelle. A l'appui de ce moment de grâce, des acteurs au meilleur de leur forme qui éclaboussent l'écran de leur talent : Adèle Exarchopoulos, en premier lieu, éblouissante de vérité, mais aussi Miou Miou bouleversante, Leila Bekthi au jeu totalement habité, et aussi Gille Lellouche dans un contre-emploi totalement abouti. J'en oublie, mais ils sont tous parfaits... C'est vraiment du grand cinéma quand des tirades débitées dans un grand cocktail d'émotions enfouies vous prennent totalement aux tripes. Il y a longtemps qu'un film ne m'avait à ce point secoué. A voir et surtout à intégrer dans notre façon de vivre l'altérité... Bravo à cette jeune réalisatrice.
Pour un tel sujet qui requiert de toute évidence la technique du documentaire, Jeanne Herry puise à la fois dans cette rhétorique ( les rencontres à la prison ) et dans l’apport d’une écriture fictionnelle ( la préparation des protagonistes, leur état d’esprit, la vie du dehors … ) . D’où cette narration totalement cohérente sur la forme retenue pour parler de la justice restaurative qui permet aux délinquants et à leurs victimes de se rencontrer. Les visages sont cadrés au plus près, les propos aussi. Et même les silences que la réalisatrice pose avec délicatesse sur le regard de Nassim , qui cherche à comprendre ses erreurs quand son voisin Thomas jette les armes. Les victimes n’ont guère d’indulgence, mais la parole est précieuse et dans le respect mutuel, la confiance gagne les cœurs. Il y a peut-être un peu d’idéalisme au final, de naïveté sur l’épilogue. Emportée par son sujet, Jeanne Herry ne contrôle pas toujours ses réactions, ses émotions. Tellement vraie, sa mise en scène s’empare de sa passion qui s’empare de nos émotions portées par une interprétation sans faille. Un casting étoffé, riche de fortes personnalités, plein de cette humanité qui fait d'un scénario joliment écrit, des personnages vrais, entiers. C’est un film qui je pense fera parfois référence à d’autres films traitant eux-aussi de cette démarche qui peut s’appliquer de différentes façons. exemple « Les repentis » de Iciar Bollain