«Vous n'êtes pas un tueur, mais vous avez tué.»
Après «Anatomie d'une chute», un nouveau film de procès français, et une nouvelle réussite.
Nouvelle réalisation de Cédric Kahn (Roberto Succo, Vie sauvage, La Prière), ce huis clos prenant et fébrile, à travers le portrait qu'il dresse de cet insoumis, coupable idéal se sachant innocent, nous brosse le portrait d'un pays profondément fracturé en deux (et qui résonne forcément avec notre présent, à une époque où les extrêmes sont plus que jamais présents au centre du paysage français), tout en décortiquant ici aussi, à l'image du film de Justine Triet, les rouages de la justice, son (dys)fonctionnement et son (im)partialité.
Porté par un casting des plus solides (mention spéciale à Arieh Worthalter et Arthur Harari, totalement investis dans leurs rôles respectifs), c'est la recherche de la vérité que le cinéaste met au centre de son récit et de la salle d'audience, où tout est question de point de vue : qu'est-ce que la vérité, et que faire lorsque celle-ci se trouve être contradictoire, falsifiée, et qu'elle amène plus de doute que de preuves ?
Un procès qui semble déjà gagné d'avance pour la partie civile, et dans lequel vérités et convictions, émotions et faits vont se conjuguer ou se faire face, à l'image de ces passionnantes joutes verbales que se renvoient régulièrement les deux camps.
Un film judiciaire et sociétal très réussi, interrogeant notre parole et notre position à chacun, et ce que nous voulons défendre, contre vents et marées.