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Cinévore24
349 abonnés
717 critiques
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4,0
Publiée le 30 septembre 2023
«Vous n'êtes pas un tueur, mais vous avez tué.»
Après «Anatomie d'une chute», un nouveau film de procès français, et une nouvelle réussite.
Nouvelle réalisation de Cédric Kahn (Roberto Succo, Vie sauvage, La Prière), ce huis clos prenant et fébrile, à travers le portrait qu'il dresse de cet insoumis, coupable idéal se sachant innocent, nous brosse le portrait d'un pays profondément fracturé en deux (et qui résonne forcément avec notre présent, à une époque où les extrêmes sont plus que jamais présents au centre du paysage français), tout en décortiquant ici aussi, à l'image du film de Justine Triet, les rouages de la justice, son (dys)fonctionnement et son (im)partialité.
Porté par un casting des plus solides (mention spéciale à Arieh Worthalter et Arthur Harari, totalement investis dans leurs rôles respectifs), c'est la recherche de la vérité que le cinéaste met au centre de son récit et de la salle d'audience, où tout est question de point de vue : qu'est-ce que la vérité, et que faire lorsque celle-ci se trouve être contradictoire, falsifiée, et qu'elle amène plus de doute que de preuves ?
Un procès qui semble déjà gagné d'avance pour la partie civile, et dans lequel vérités et convictions, émotions et faits vont se conjuguer ou se faire face, à l'image de ces passionnantes joutes verbales que se renvoient régulièrement les deux camps.
Un film judiciaire et sociétal très réussi, interrogeant notre parole et notre position à chacun, et ce que nous voulons défendre, contre vents et marées.
Très bon film de procès malgré la lourdeur du procédé due notamment à la quasi-absence de scène hors tribunal et à la non-utilisation de flash-back. Même si le scénario et la mise en scène débordent légèrement de la réalité, en inventant notamment la présence de la compagne de Goldman au procès, même si l'ambiance du tribunal nous apparait comme très artificielle, et en dépit d'une absence de suspense, le film est conduit de main de maître par un Cédric Kahn inspiré et engagé qui ne nous laisse peu de possibilité de respirer entre chacune des scènes. On sait gré au scénario de nous laisser le choix à propos de la culpabilité de Goldman. Excellente interprétation d'Arieh Worthalter qui s'est véritablement mis dans la peau du personnage.
Avec Jacques Mesrine, Pierre Goldman est une des figures du banditisme qui a marqué les années 70. Son procès a, en effet, divisé la société française à cause de l’incertitude entourant sa responsabilité ou non dans le meurtre de deux pharmaciennes. Cédric Kahn choisit d’adopter un style faussement épuré (certains cadrages, comme celui où il filme Christiane Succab-Goldman écouter son mari alors qu’elle semble lui tourner le dos, font preuve d’une véritable mise en scène) pour donner l’impression de retranscrire le procès comme s’il avait été filmé en direct. Le cinéaste évite donc d’assener un point de vue et choisit plutôt de laisser le spectateur libre de son opinion. Il est donc déroutant de découvrir qu’il a pris d’assez grandes libertés sur des aspects importants (Christiane Succab-Goldman n’était pas présente dans la réalité et Pierre Goldman lui-même aurait été moins excité que sa version cinématographique). Le procès Goldman est donc une œuvre assez intéressante plus par son sujet même qui est tout bonnement passionnant car ambigu que par son traitement cinématographique volontairement très simple.
Des films de procès, il y en a eu quelques-uns proposés par le cinéma français ces dernières années. Mais jamais on avait vu un choix artistique aussi radical. On ne sort quasiment jamais de la salle du tribunal ! Et le spectateur se trouve projeté, en immersion totale, dans la peau d’un juré d’assise. Un juré qui doit écouter les arguments de l’accusation et de la défense, et décider, en son âme et conscience, du sort de l’accusé. Cette mise en abîme est formidablement réussie par Cédric Kahn. À une époque où la police scientifique ne bénéficiait pas de tous les moyens d’aujourd’hui, l’importance des témoignages de ceux qui viennent à la barre, prend tout son sens. Et le scénario montre à quel point les témoins ont eu une importance primordiale dans ce procès. Comment leurs souvenirs ont pu être déformés, triturés et mis en doutes au fil des heures passées à être influencé par le contexte général du procès et la médiatisation de celui-ci. Malicieusement, le réalisateur utilise le procès pour nous présenter le parcours et la jeunesse du protagoniste principal et nous décrire dans les moindres détails les faits qui lui sont reprochés. Malgré le caractère assez accablant de certains témoignages, le doute insinue son venin petit à petit. Véritable tour de force scénaristique, le long-métrage parvient à être captivant de bout en bout sans jamais le moindre temps faible. Évidemment on ne peut passer sous silence la formidable prestation d’Arieh Worthalter sans qui le film ne serait pas une telle réussite. L’acteur belge de 38 ans est juste génial, totalement crédible et terriblement charismatique. Le fait qu’un acteur méconnu jusqu’alors, incarne Pierre Goldman nous aide aussi à nous plonger dans cette reconstitution de procès avec délice.
Après Anatomie d'une chute, voici un second film français de procès. Le dispositif est ici plus étouffant puisqu'hormis une scène d'introduction, tout le récit est un huis-clos dans une salle d'audience. Cela suppose un art du découpage fort savant pour faire vivre un récit en un lieu unique, sur la base d'une histoire unique. L'ambiance années 1970 est très bien rendue : grande mode du marron alors... Le film démontre une grande maîtrise. On est happé par les agissements de ce singulier braqueur dont la vie suscite les témoignages les plus divers (son père résistant, ses amis guérilleros, etc.), surtout si l'on ne connaît pas l'issue de ce jugement. Le comédien principal qu'on avait découvert en tendre père dans le "Serre-moi fort" d'Amalric démontre qu'il est un très grand acteur puisqu'il peut être crédible dans des rôles totalement opposés. Un très bon film, donc, mais ardu si on n'est pas prêt à s'engager dans cette histoire spécifique selon ce dispositif spécifique.
« Le procès Goldman » de Cédric Kahn (2023). Nous sommes en avril 1976 et débute à Amiens le « deuxième » procès de Pierre Goldman (Arieh Worthalter), fils d’un résistant juif polonais, militant d’extrême gauche, condamné en première instance à la réclusion criminelle à perpétuité pour 4 braquages à main armée dont un a entraîné la mort de 2 pharmaciennes… mais il clame son innocence dans cette dernière affaire. Sans aborder le fond, le film montre les failles du système judiciaire : le « premier » procès a été en fait cassé pour un vice de forme ; l’importance de la personnalité de l’accusé et de ses repartis à l’audience – « Je suis innocent parce que je suis innocent » - ; le poids de l’opinion publique et ici de l’intelligentsia de gauche qui a lu le livre qu’il a écrit en prison « Souvenirs obscurs d’un juif polonais né en France » dans lequel il a démonté méthodiquement les erreurs de son premier procès ; le rôle des avocats et si son avocat - maître Kiejman (Arthur Harari) – essaie de tempérer les interventions parfois insaisissables et provocatrices de son client, il s’avèrera redoutable vis-à-vis des témoins ; la fragilité au fil du temps de certains témoignages ; la personnalité des jurés qui demanderont des compléments d’enquête ; voire la personnalité des juges car le Procureur semble ici plus clément que celui de Paris… Pierre Goldman ne sera pas reconnu coupable du meurtre des 2 pharmaciennes et sera condamné à 12 ans de réclusion. Trois ans après sa sortie de prison, il sera assassiné par un groupe d’extrême-droite qui dénonce le « laxisme » de la justice. Un film prenant qui n’est pas sans évoquer les films de Cayatte. Un film dans lequel la dialectique a toute son importance dans cette arène qu’est une salle d’audience et ce dans un contexte politique singulier.
Un procès comme si on y était, filmé au plus près des êtres qui campent des personnages plus vrais que nature. Ariel Worthalter interprète Pierre Goldman avec maestria dont la fougue et le débit de paroles sont sidérants. Tout est incroyable, tant dans le contenu livré aux juges, jurés, avocats et spectateurs est fort. La France de la fin des années 60 à 70 montre une enquête à charge plus que partiale sous couvert de certains relents de racisme. La pellicule a un grain passéiste et se projette dans un format presque carré loin des images panoramiques aux tons parfaits. On est dans l'époque, les personnes sont réelles dans leurs tenues, leurs coupes de cheveux et leurs postures. A voir !
Ce film est bien fait sur le plan technique les acteurs jouent bien etc etc Par contre le sujet me pose problème : Quel intérêt de reparler de pierr Goldman petit voyou sans envergure avec visiblement de gros problems psychologiques sans charme ni aura et s`il n’est pas coupable des meurtres des pharmaciennes qui est le meurtrier ? Pierre Goldman est présenté comme u/n petit mec qui a tout raté dans vie ,qui n’a pas de conscience politique établi , je n’arrive pas à comprendre comment il peut susciter le moindre intérêt si ce n’est d`etre le demi frère du chanteur
Pierre Goldman né en 1944 et demi-frère du célèbre chanteur Jean-Jacques Goldman est condamné pour quatre braquage à main armée dont un avec assassinat dans une pharmacie au Boulevard Richard Lenoir à Paris. Le film est entièrement en huit clos dans le tribunal, mis à part 3 ou 4 moments dans sa cellule entre les séances. C'est un véritable défi de réaliser un film dans ce style tout en gardant le spectateur intéressé et pour moi c'est un pari réussi.
Un mauvais film. Une intrigue pauvre, un contexte à huis clos, des acteurs très moyens pour ne pas dire mauvais surtout Pierre Goldman. Mis a part les prestations théâtrales des avocats, le film est vide. Bon courage.
Une reconstitution documentée mais froide du procès d'un écorché vif qui voulait être un héros mais n'était qu'un petit truand au verbe haut. La critique complète sur https://le-blog-d-elisabeth-g.blogspot.com/2023/10/le-proces-goldman-de-cedric-kahn.html
Un film quasi documentaire tant il nous plonge avec génie au cœur d'une époque, les années 70, politique et engagée où l'antisémitisme et le racisme sont au cœur des combats avec le communisme en fond. On ne sort pas du tribunal et pourtant toute cette époque y transpire grâce aux costumes, maquillages, dialogues et comportements transcendés par des actrices et des acteurs totalement inspirés. L'émotion est telle que l'annonce du verdict retentit comme une déflagration. Du grand cinéma de procès, du grand cinéma tout court car il faut une maîtrise absolue de la réalisation pour nous tenir en haleine durant presque deux heures, grâce à la magie de la parole et des images.
Un des plus beaux films de Cédric Khan. Il recrée merveilleusement les années 70, en reprenant même les tons et le format d'image de l'époque. Les acteurs sont très impressionnant, et bien sûr les paroles de Pierre Goldman sont tellement brillantes qu'on est suspendu à ses lèvres. Cet homme est un héros.