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Theo
17 abonnés
896 critiques
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3,5
Publiée le 9 novembre 2023
Cédric Kahn, avec "Le Procès Goldman", livre une exploration délicate et intelligente d'une affaire qui a captivé la France des années 70. Le film, qui s'ouvre à la Quinzaine des cinéastes du festival de Cannes 2023, est une reconstitution minutieuse du second procès de Pierre Goldman, avec un mélange de vérité historique et d'éléments de fiction.
Arieh Worthalter incarne avec brio Pierre Goldman, apportant une profondeur remarquable à son personnage complexe. La tension du procès est palpable à travers sa performance, qui capture l'essence d'un homme en lutte contre une société qu'il juge injuste. Le casting, comprenant Arthur Harari en Georges Kiejman et Nicolas Briançon en Henri-René Garaud, contribue à cette atmosphère avec des prestations tout aussi convaincantes.
La direction de Kahn est précise et sans fioritures, optant pour un éclairage naturel et un cadre qui favorise l'authenticité. Le choix d'un tournage chronologique et l'utilisation de la technique de la triple caméra permettent d'offrir une vision dynamique et multicouche du procès. La décision audacieuse de Kahn d'éviter toute musique d'accompagnement confère au film un réalisme cru et met en valeur les performances, en particulier lors de moments de silence profondément éloquents.
Cependant, le film n'est pas exempt de critiques. La veuve de Pierre Goldman, Christiane Succab-Goldman, a exprimé son désaccord avec la représentation de certains événements et personnages, questionnant l'ajout de certaines scènes fictives. Ces éléments, bien que créatifs, peuvent troubler la frontière entre le fait historique et la liberté artistique, et laissent certains spectateurs en quête de véracité sur leur faim.
La mise en scène, tout en étant admirable, peut parfois sembler un peu trop sobre, et les choix narratifs de Kahn peuvent laisser les spectateurs désireux d'un peu plus de passion et de dramatisation dans un film de procès. Malgré ces petites réserves, "Le Procès Goldman" reste un film juridique captivant, qui traite avec respect d'un cas juridique complexe et polarisant.
"Le Procès Goldman" réussit à équilibrer adroitement le documentaire et la fiction, offrant une fenêtre sur le passé tout en posant des questions pertinentes sur le pouvoir, la justice et la vérité. Le film s'affirme comme une œuvre solide et réfléchie, faisant honneur à son sujet tout en restant fidèle à la vision artistique de Kahn.
Nul... Désolée j'adore les films juridiques mais la... Le jeu d'acteur est vraiment pas qualitatif, on se sent comme dans une pièce de théâtre ratée. C'est à huis clos donc le jeu d'acteur est important et là on sent que c'est récité... C'est très dommage.
Comment apprécier un tel film, que j'ai noté "très bien"? Comment le comprendre quand on n'a pas connu l'époque, les passions profondes qui l'animaient et qui paraissent bien dérisoire aujourd'hui ? Le paradoxe, c'est que le véritable héros du film, Jean Jacques Goldman, un véritable héros français, n'est joué que par un figurant qui ne dit pas un mot dans le film, tandis que le rôle de son demi-frère, Pierre, apparaît totalement dérisoire aujourd'hui, dans un monde totalement changé où on se demande qu'est-ce qui avait bien pu lui passer par la tête pour en arriver à ce procès.
Ce film aurait pu être un chef-d’œuvre. Tout, en effet, concourait à ce qu’il en soit ainsi : un demi-frère célèbre, un comportement extravagant, un contexte historique passionnant, une histoire rocambolesque, et pourtant. Pourtant j’ai vu des acteurs qui récitent leur texte comme des élèves très moyens et une mise en scène caricaturale, le comportement du public dans la salle d’audience, par exemple, me semblant totalement grotesque. Si l’intrigue est captivante, on ne le doit qu’à la personnalité du héros qui a eu la bonne idée d’écrire son histoire alors qu’il était emprisonné. Les auteurs du film peuvent l’en remercier mais je pense qu’un homme comme Pierre Goldman aurait mérité beaucoup mieux.
Que c’est moche, vieux, lent, surjoué et/ou mal joué. Tout des éléments qui pris séparément ne serais pas pour autant négatif ,quand c’est mis au service d’énormément d’autres aspects positif sauf qu’ici … il n’y a que ça, du niveau zéro. Je suis mais complètement ahuri de constater un tel fiasco, sur une ( pseudo) œuvre tant encensée. C’est digne des (parodies de) procès de l’époque AB dans « ÇA VA SE SAVOIR « 😁 mis en image par la réalisation de « Avis de recherche » ( TF1) et sponsorisé par « Kleenex ».
L’acteur principal « Goldman« à le jeu en mode , je lis, je découvre une phrase, je la retiens approximativement, j’y met toutes les intentions … sauf les bonnes, je pousse le curseur caricature au max. > 1 prise, allez hop dans la boîte … suivante .
je ne connaissais pas du tout cette histoire sur Pierre Goldman braqueur, militant d'extrême gauche et demi-frère du bien connu jean-Jacques. A la lecture du résumé, j'étais un peu mitigée mais quelque chose m'a quand même décidée à ouvrir les portes du ciné et prendre un billet. Le film est bien fait, bien interprété par tous les acteurs connus ou inconnus, même par les figurants du tribunal. Le procès Goldman montre l'interrogatoire de Goldman, de divers témoins dont son ancienne maîtresse antillaise, ses amis, les interventions intempestifs de Goldman au cours du procès, des réactions du public, des plaidoiries des différents avocats. On ne connait pas la vérité mais à l'issu du procès et du film, on se fait tous un avis.
Dès le début du film le ton est donné et la personnalité hors normes de l'accusé nous est présentée habilement par l'intermédiaire d'une lettre écrite par Pierre Goldman à l'un de ses avocats. S'en suit un huis clos dans la salle du tribunal qui nous tient en haleine durant toute la durée du film. Tout est parfait. L'interprétation magistrale de chaque protagoniste, la mise en scène sobre et efficace, le soin donné à reconstituer une époque et un climat politique et social.
Film étonnant par son format. Presque tous les seconds rôles sont hallucinants de crédibilité. Caméra immersive, on dirait un documentaire. Sauf l'acteur principal qui surjoue un peu trop parfois (à moins que ce soit le rôle qui ait imposé ça...). Avec six étoiles pour le Président de la cour, qui semble avoir fait ça toute sa vie !
Il n'est pas rare de faire le parallèle entre justice et théâtre. Ce film en est l'illustration. Révélateur des tensions qui traversent la société (racisme...), qui s'expriment au travers du public, le procès rappelle ces activistes d'extrême gauche tentés par la violence et la délinquance. Époque oubliée. Le spectateur-juré assiste à ce procès, constatant les limites d'une enquête et vibrant aux moments clés. On prend conscience de la fragilité de la vérité et de la difficulté de juger.
Armé d’un dispositif aussi rigoureux qu’ambitieux, Cédric Kahn restitue de manière passionnante le procès de Pierre Goldman et par là le contexte politique inflammable des années 1970. (...) La scène la plus émouvante du film est d’ailleurs celle où Goldman pousse un cri d’amour pour ses parents, juifs polonais émigrés en France, qui furent résistants pendant la guerre. Derrière cette tirade – « vous êtes qui pour parler de mes parents de cette façon ? Vous avez fait quoi dans votre vie, vous ? Mes parents sont des gens exemplaires et courageux ; ce sont des héros ! » –, se cache le complexe terrible d’un homme qui a toujours voulu se hisser au niveau de l’héroïsme de ses parents, courant après un idéal inatteignable. La force du Procès Goldman est aussi là, dans cette capacité à cerner la personnalité ambigüe et bourrée de contradictions d’un accusé hors norme. Dans le rôle de cet homme tour à tour fascinant et irritant, Arieh Worthalter crève littéralement l’écran par sa présence éruptive.
La critique complète du Huzar sur le toit : https://lehuzarsurletoit.substack.com/p/le-proces-goldman-objectif-immersion
Le procès d'un homme ou de ses actes ? C'est ce que l'on se demande en voyant cette adaptation du procès de Pierre Goldman où l'on parle plus de son parcours, de sa religion et de ses idées politiques que du double meurtre dont il est accusé. Lui se dit innocent et ne cherche pas à convaincre le juré puisqu'il refuse même des témoins de moralité. Pour autant, cela ne veut pas dire qu'il refuse de se défendre, mais il adopte une tactique plus agressive pour démonter les témoins, et même un système en se déclarant victime d'une grande machination. Après tout, on dit que la meilleure défense, c'est l'attaque... S'il déclare vouloir éviter de donner une dimension théâtrale au procès, on peut dire qu'il a le sens du spectacle... Et pour le coup, "Le procès Goldman" est un grand spectacle en plus d'être un très bon film. Je ne connaissais pas l'affaire ni son issue et je dois dire que j'ai trouvé ce film captivant et fascinant de bout en bout. Déjà, c'est extrêmement bien joué, mais alors les dialogues... Du plaisir pendant près de deux heures avec des joutes verbales, des échanges animés et intéressants qui évoquent également le climat social et politique de l'époque. Entre ça et le mémorable procès de "Anatomie d'une chute", on peut dire qu'on a été gâté à ce niveau-là par les films français de 2023. Bref, c'est génial, drôle, intense, oppressant, un super film.
Reconstitution d'un fait divers des années 70. Un film de procès incisif sur la mécanique judiciaire, la présomption d'innocence et les préjugés. Sur la forme, un huit clos sobre, assez théâtral, parfois surjoué et aux textes récités par moments.