Master Classe
Frédéric Sojcher est avant tout un documentariste. Dans ces 2 opus précédents, il faisait parler des acteurs ou des spectateurs lambda de leur amour pour le 7ème Art ? Mais avec cette fiction de 90 minutes, le sujet reste le même : le cinoche ! Noémie retrouve Vincent, son amour de jeunesse, dans l'école de cinéma dont il est désormais directeur. A travers une masterclass hors norme, elle va apprendre à Vincent et ses élèves que l'art d'écrire un scénario c'est l'art de vivre passionnément. Tout est bon dans cette véritable pépite, du titre – très bien choisi -, au scénario diabolique et à l’interprétation magistrale. Voilà un incontournable qui fait du bien.
Le film est inspiré d’un essai d’Alain Layrac, Cinquante conseils pour réussir son scénario sans rater sa vie. Excellent choix, car cela donne naissance à une comédie dramatique dont le point fort est… le scénario. Il y a longtemps que je n’avais pas vu une mise en abyme aussi habile… Et quand je dis une mise en abyme, il s’agit en fait de plusieurs qui arrivent en cascade. Unité de lieu, unité de temps, unité d’action, tout est respecté pour donner à ce film une forme de classicisme qui pourrait sembler passé de mode. Et pourtant, c’est une des grandes forces, l’enchaînement des événements, et leur réalisme absolu. La leçon de scénario est ici constamment mise en parallèle avec la vraie vie, car la thématique de la transmission est au cœur de cette histoire. D’ailleurs le film a été tourné dans les locaux même de l'ENSAV, École nationale supérieure de l'audiovisuel, située à Toulouse. Dans ce quasi huis-clos, Sojcher une sorte de cinématographie de la parole, sans jamais être ennuyeux ou didactique. Beaucoup d’imagination chez ce cinéaste mais aussi un casting formidable. Ne ratez pas ce film magnifiquement émouvant.
Le choix d'Agnès Jaoui était une évidence, car elle est comédienne, réalisatrice, mais aussi scénariste. Elle est absolument parfaite et reste l’atout principal de la réussite de ce film, même si Jonathan Zaccaï - sans doute dans son meilleur rôle à ce jour -, et Géraldine Nakache apportent une pierre importante à l’édifice. On remarque aussi quelques jeunes acteurs et actrices comme Guillaume Douate., Céli Verger, Félix Chatard, Lise Lomi… Et on retrouve la belle musique discrète de Wladimir Cosma qui, à 83 ans, n’a rien perdu de son immense talent. Un nouveau cri d’amour plein d’émotion et de délicatesse au cinéma Une ode à la passion du 7ème Art qui vous ravira. Courrez-y !