Avis sur Fogaréu

Fernanda retourne dans la ferme de son oncle, après en avoir été éloignée pendant de nombreuses années, et ramène les cendres de sa défunte mère adoptive. Fogaréu (Brasier) raconte la quête de ses origines d'une femme qui n'a que de lointains souvenirs de son enfance. La réalisatrice, Flavia Neves, y ajoute en parallèle une dénonciation virulente de l'héritage du colonialisme brésilien, à travers le portrait d'une famille blanche dont le père est engagé en politique. La bonne idée de ce puissant premier long-métrage est de le baigner d'une bonne dose de surnaturel où le feu devient une manière de purifier une atmosphère toxique dans une ville où l'on emploie des déficients mentaux en les traitant comme des esclaves. A travers ce film, et à rebrousse-poil de la direction qu'a prise le Brésil avec son actuel président, depuis plusieurs années, Flavia Neves pousse son pays à assumer son histoire, y compris dans ses aspects les plus déplorables, et à envisager l'avenir avec une autre vision que celle d'un conservatisme fondé sur le maintien des privilèges d'une élite et l'intolérance envers les mouvements progressistes. Fogaréu offre un rôle en or à son actrice principale, remarquable, Barbara Colen, vue notamment dans deux films de Kleber Mendoàa Filho.

De retour dans une région rurale du Brésil d'où s'est enfuie sa mère avec elle quand elle était petite, une femme très franche donne un coup de pied dans la fourmilière qu'est sa famille, politiquement tenant les rennes de la ville. A la recherche de réponses sur son passé, elle fait la rencontre de personnages surprenants.

Fogaréu démarre sous les atours d'une œuvre réaliste, un drame familial plutôt classique, jusqu'à ce qu'une ambiance légèrement fantastique vienne teinter l'intrigue : le cocktail fonctionne plutôt bien. Les informations qu'on nous donne sont bien dosées, avec en tiroir une problématique sociale sur le handicap et la tradition. Dommage que la personnage principale soit peu crédible avec des comportements tantôt explosifs tantôt mous, on a du mal à la cerner.