Une jeune femme est brutalement violée par quatre hommes. Cinq années plus tard, manque de chance, elle est de nouveau violée (!), sauf que cette fois-ci, elle trouve le courage de se venger.
Savage Vengeance (1993) aussi appelé "I Spit on Your Grave 2 : Savage Vengeance" est une fausse et non officielle suite du film culte I Spit on your grave (1978) de Meir Zarchi. Une fausse suite car elle ne reprend pas là où s’était arrêtée le film original et non officielle car non produit/supervisée par Meir Zarchi (contrairement au remake de 2010 et aux 3 autres suites entre 2013 & 2019).
Ce que l’on ne parvient pas à comprendre avec ce film c’est son intérêt, voir sa raison d’être. Donald Farmer (Shark Exorcist - 2015) y réalise ici un film incroyablement mauvais, tellement mal réalisé, aussi bien dans la mise en scène que dans la direction artistique. On jurerait avoir affaire à un film amateur. Un film au budget infinitésimal (et cela s’en ressent constamment) d’à peine 6 000$, intégralement réalisé en vidéo (au camescope) et d’une durée de 65min, on peut s’estimer heureux que le calvaire, que dis-je, le supplice soit d’aussi courte durée !
Une « fausse suite » puisque le film ne tient pas compte de l’œuvre d’origine
(Jennifer se vengeait de ses bourreaux en les assassinant tous dans d’atroces souffrances).
En lieu et place de tout cela, il réinvente le calvaire subit par Jennifer via une reconstitution de 10 minutes (sans le moindre dialogue) à travers une scène d’ouverture totalement bidon (où l’héroïne se rend en pleine forêt, au pied d’une cascade pour y lire un magazine, avant de se faire violer par quatre hommes).
L’ennui, c’est que dès le début, le film transpire l’amateurisme, le manque de professionnalisme et l’absence flagrante de moyen aussi bien technique que financier.
C’est affreusement mal joué, les scènes de viols sont grotesques, les nanas hurlent sans raison valable comme si elles étaient à un concours de « scream queen ». Tout est dégueulasse dans ce film, il n’y a absolument rien à sauver (en dehors de la scène de la tronçonneuse à 5min de la fin). Même la musique s’avère être un supplice (on jurerait qu’un arriéré mental était derrière son synthétiseur), à tel point que l’on se retrouve obligé de finir le film en mode « mute », tant on a l’impression de se faire violer les tympans !
Enième regret, s’il fallait encore en citer un, celui d’y retrouver l’héroïne du film original, Camille Keaton (qui apparait sous le pseudonyme de Vickie Kehl) et qui reprend ici son propre rôle. Un film invraisemblable et incompréhensible a tellement de niveau qu’il aurait mieux fait de ne jamais voir le jour.
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