Quatre hommes tombent en rade et sont accueilli pour la nuit chez un habitant. Au petit matin sur un coup de tête, ils violent la fille et tuent le père. Après avoir hésité à se suicider après ce qu’elle venait de vivre, Aysel décide plutôt d’aller retrouver ses violeurs et de se venger.
Pour cela, elle se rend en ville et va quitter ses habits de fille d’agriculteur pour fille de la ville (elle achète des bijoux et après un rapide passage chez le coiffeur/manucure, elle en ressort comme une bombasse,
enfin... tout est relatif, je ne connais pas les standards de beauté en Turquie mais il semblerait que chez eux, une jolie femme ressemble à "ça"). Et voilà Aysel méconnaissable (exit le voile, la voici avec une permanence et un décolleté à faire frémir n’importe quelle moustache turc).
Si le scénario se démarque quelque peu de l’original, nous avons tout de même bel et bien affaire ici à un remake officieux du cultissime I Spit on your grave (1978) de Meir Zarchi. Comme il était coutume de le faire dans les années 70 & 80 en Turquie, le cinéma a pendant longtemps plagié bon nombre de productions mondialement connues et cela a donné Turkish Star Trek (1973), Turkish Death Wish (1975), Turkish Superman (1979), Turkish Star Wars 1 & 2 (1982/2006), Turkish Shining (1988) ou encore Turkish Rambo 1 & 2 (1983/1986). Malgré sa courte durée (60min), le réalisateur ne se prive jamais pour y insérer bon nombre de scènes érotiques purement gratuites histoire de meubler l'inconsistance du scénario (on a droit à d’incessantes parties de jambes en l’air qui n’apportent absolument rien au récit), on se croirait devant un téléfilm du dimanche soir, période 90’s sur M6.
Turkish I Spit on your grave (1979), aussi appelé "A Woman's revenge" est clairement un (très) mauvais, entre la mise en scène (filmé à la truelle, abusant des zooms et dézoom, le tout, charcuté au montage) et le jeu des acteurs approximatif. Et quitte à réaliser un rip-off officieux, autant en profiter pour rajouter de la musique sans l’accord des ayants droits (on reconnaîtra quelques titres bien connus provenant de Vangelis, Gorgio Moroder ou des Beatles). Une B.O très éclectique, qui varie d'une scène à l'autre, passant de l'électro façon Jean-Michel Jarre du bled au disco, voir même à de la salsa ! Aucune ligne directrice, aucune cohérence, à l’image du jeu des acteurs.
Enfin, on pourra s’amuser du climax final, lorsqu’Aysel entraîne le chef de la bande dans une grange et
qu’elle revêt son voile pour lui révéler sa véritable identité. C’est à partir de là que son violeur la reconnaîtra, avant qu’elle ne lui assène un violant coup de fourche dans le bide (à l’image de Clark Kent lorsqu’il remet ses lunettes pour quitter l’apparence de Superman). Ici tout ne tient qu'à un banal bout de tissu sur la tête de l'héroïne…
La magie du cinéma turc en somme !
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