Bienvenue en absurdie
Pour son 1er film, Benjamin Lehrer s’est lancé dans le registre plus que casse-gueule de l’absurde, genre peu apprécié en général par le public français. Pourtant, ces 84 minutes ont reçu le Grand Prix de l’Alpe d’Huez. Alors, ça pique la curiosité. Panique quai des Orfèvres ! Un tueur en série, surnommé le Ver(s) Solitaire, sème des alexandrins sur des scènes de crime, causant terreur et confusion. Clarisse Sterling, une jeune enquêtrice enthousiaste, se voit confier cette affaire sous la supervision du légendaire commissaire Keller. Armée de 200 g de chouquettes et d’un bel ananas bien placé, Clarisse doit jongler entre les bras cassés de la brigade criminelle et des énigmes tordues pour démasquer l’assassin… La mission impossible ne fait que commencer. Et bien moi, j’adore ça et j’ai beaucoup ri. Et si vous n’aimez pas ça, n’en dégoûtez pas les autres.
C’est bien simple, dès la 1ère image du générique – et bien au-delà du mot FIN – ça n’arrête pas. Attention, c’est du lourd de chez lourd. Lehrer ne recule devant rien. Cette parodie des polars moulinent les clichés et les poncifs avec une jouissance rarement atteinte. A part l’héroïne, Clarisse Sterling… comme celle du Silence des agneaux ? Non comme la livre anglaise ! – Mais on dit le livre, pas la livre… donc à part elle, tout le monde est très con, c’es est un régal. Du gag, il y en a partout sur l’écran, dans les dialogues, en haut, en bas – les sous-titres de la chaîne info -, en arrière-plan et même hors-champ… partout je vous dis. Et bien sûr les dialogues qui font dans l’absurde le plus total. Quant au scénario, plus déjanté tu meurs ! Il faut évidemment accepter le concept qui veut que l’énorme 1er degré n’est en fait qu’un 2ème – voire 3ème degré -, c’est irrésistible, mais je conçois qu’on puisse ne pas aimer ça. Tant pis ! Moi je conseille car on n’a pas tellement l’occasion de se marre vraiment au cinoche en ce moment.
Le duo Didier Bourdon / Caroline Anglade fonctionne à merveille. Bourdon en fait des tonnes, mais il assume. Et Madame Anglade décroche enfin un 1er rôle qui lui va à merveille. Pour le reste je ne citerai que Artus, Yann Papin, Pascal Demolon, Frédérique Bel, tous au top de leur forme. On pense irrésistiblement à l’humour décalé et trash de La Cité de la Peur… Et dans le genre, c’est une référence. Pour vous dire la richesse, il y a même des gags de la bande-annonce qui ont été coupés au montage… C’est vous dire. Du loufoque qui assume son côté nanar et qui pourrait bien devenir une comédie culte. L’avenir nous le dira, le public aussi.