Il FAUT aller voir Le chant des Vivants. Pour en sortir plus intelligent, plus empathique, ou tout simplement plus humain. Car en réalité, qui sait vraiment ce qui pousse ces « Déportés » à quitter leurs pays et à entreprendre un voyage complètement fou mais pourtant inévitable, qui , de plus, les conduira inéluctablement, après avoir été enlevés, en Lybie, où ils seront parqués, rackettés, torturés? Non, ils n’ont pas quitté leurs pays pour « aller faire fortune ailleurs », mais pour protéger leur vie. Ce film raconte le parcours de plusieurs de ces « Déportés », alors qu’ils sont pris en charge par l’association Limbo dans le merveilleux petit village de Conques, dans lequel ils tentent de se reconstruire, par les mots posés sur leurs maux, par le chant, expression intime de cette douleur insupportable, par l’expression corporelle, par la sérénité qui émane du lieu, et bien sûr par le travail extraordinaire de ceux qui les accompagnent dans cette démarche. Il n’y a aucune haine, aucun misérabilisme dans ce documentaire, seulement la tristesse, la solitude, le désespoir et aussi, je pense (en tout cas je l’espère très fort) l’envie de vivre, enfin vivre. Des « images choc » n’auraient jamais pu donner plus d’intensité à ce film et à son contenu. Bravo à la réalisatrice, à son association, et au chanteur compositeur qui met en chansons et avec délicatesse les mots-maux de tous ces jeunes. Alors oui, vraiment, il FAUT aller voir ce film.