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Estonius
3 545 abonnés
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4,0
Publiée le 4 avril 2016
Etonnant parce qu'avec un sujet pareil ça aurait pu donner n'importe quoi. Là le résultat est attachant, poétique, farfelu, grinçant, c'est bien réalisé et superbement photographié, la musique de Pierre Vassiliu produit un décalage agréable. Certaines scènes trainent un peu en longueur et quelques tics lelouchiens sont déjà là comme les cascades gratuites en voitures, mais est-ce si gênant ?
Le récit fantaisiste et totalement en roue libre, voire bien gênant et rapidement fatiguant, de 4 gignolos fascinés par la culture américaine, qui s’initient au grand banditisme.
Je continue d’arpenter la filmographie de Claude Lelouch que j’apprécie beaucoup même s’il a le don de me décevoir. Comme je l’ai déjà écrit : avec Lelouch, on ne sait jamais à quoi s’attendre d’un film à l’autre. Je ne connaissais pas du tout « Une fille et des fusils ».
Je pars du principe que ce film est le point de départ du réalisateur. Avec « Une fille et des fusils », signé avant « Un homme et une femme », je découvre un Claude Lelouch qui s’amuse déjà. Il me fait penser à ces jeunes ados qui s’essaient avec leur première caméra offerte en faisant jouer leurs copains. On retrouve des éléments qui le définiront : caméra à l’épaule, toujours en mouvement ; la voiture et la vitesse ; la boxe ; l’amitié masculine ; un tendresse pour les voyous ; générique oral (pas toujours) ; nommer ses personnages en reprenant les prénoms des acteurs (pas toujours et pas pour tous les acteurs selon les films) ; une direction d’acteurs maîtrisée ; et le cinéma. Oui, son film parle de cinéma. Le sien puisqu’un des personnages spoiler: dit qu’il faut arrêter de faire du cinéma, qu’il faut trouver une fin à leurs méfaits, sous-entendu mettre un terme à son film.
Il y a déjà cette notion de mise en abime, autre griffe du réalisateur.
« Une fille et des fusils » est un film gonflé l’air de rien : quatre garçons ouvriers - Jean-Pierre Kalfon, Jacques Portet, Pierre Barouh, Amidou accompagnés d’une sourde et muette Janine Magnan - décident de devenir bandits et créent une école d’apprentissage Il est à noter que cette formation ne concerne qu’eux. spoiler: Ainsi, avec beaucoup de sérieux, de patience et de discipline, ils étudient l’art du combat (boxe, judo etc), le maniement des armes ; ils analysent toutes les serrures et j’en passe. Une formation théorique et pratique puisqu’ils s’exercent sur le terrain : vol, agressions, kidnapping avec demande de rançon.
Une formation au banditisme ?! Je ne suis pas sûr que le film ait échappé à la polémique. Bel exemple pour la jeunesse en ces années 64/65 !
Dernièrement pour « Attention bandits !» je relevais une déclaration du réalisateur parue dans « Le Monde » où il disait qu’il dressait un réquisitoire contre le banditisme. J’étais sceptique car je n’ai pas eu l’impression que c’était le cas. Avec « Une fille et des fusils » la déclaration sonne juste dans la mesurespoiler: où les quatre garçons viennent à déraper.
Et avec le recul, je peux adhérer à sa déclaration pour « Attention bandits !».
Si polémique il y avait, Claude Lelouch spoiler: rassure les politiques et autres associations avec une morale sauve…
14 089 abonnés
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3,0
Publiée le 7 octobre 2016
Troisième long-mètrage de Claude Lelouch qu'il ècrit, produit et rèalise en 1965, soit un an avant la Palme d'or, "Un homme et une femme". ils sont quatre et approchent à une allure dingue la trentaine! ils n'ont pas un rond, pas d'instruction, aucun diplôme et ont dècidè comme ça du jour au lendemain de passer du côtè de ceux qui gagnent le plus et de ceux qui travaillent le moins, avec comme seul inconvènient majeur le bagne ou la condamnation à mort! Le quatuor a tout à apprendre d'un mètier qu'ils ignorent totalement! il est reconnu que chaque profession a ses grandes ècoles sauf le gangstèrisme! Alors, Jean-Pierre Kalfon, Amidou, Pierre Barouh et Jacques Portet vont inventer dans ce film la première ècole de gangstèrisme dont ils seront à la fois les maîtres et les èlèves! Janine Magnan se joint au quatuor en ajoutant une pointe de sèduction avec de très jolis yeux bleus malgrè le noir & blanc! Ensemble, ils vont apprendre ce drôle de mètier avec tout ce que la sociètè des sixties leur offre aimablement et volontairement! Certaines sèquences sont rèussies spoiler: (les mots ècrits à la craie, les disciplines sportives, le quatuor qui s'identifie à Gary Cooper devant un cinèma de quartier...) d'autres moins spoiler: (la fausse Bardot) . Mais on ne peut nier une oeuvre aux multiples facettes qui n'est pas sans charme, alliant l'humour et la tragèdie, avec une histoire très godardienne! On sent même arrivè à plusieurs moments du film, le Lelouch à venir, celui de "L'aventure, c'est l'aventure"...
De l'influence -ou du danger?- du cinéma sur les esprits faibles. Amateurs de films policiers, Jean-Pierre Kalfon et sa bande -les quatre personnages portent le nom de leurs interprètes- décident de sortir de leur condition de dociles ouvriers en se formant...au gangstérisme. Le film est probablement une parabole du pouvoir du cinéma sur l'imaginaire du public. Car l'inspiration et l'ambition des jeunes héros de Lelouch semblent puisée dans les modèles proposés par le cinéma. Initialement, le sujet est plaisant et incongru. Claude Lelouch réalise une comédie parodique où son jeune quatuor, accompagnée par une jeune fille sourde-muette (symbolique du cinéma muet?), s'initie aux "techniques" des malfrats, s'entraine et s'endurcit en vue de réaliser un quelconque grand coup. C'est badin et primesautier, gentiment amoral...mais qu'est-ce que c'est long! Lelouch aurait vraiment gagné à élaguer. Car, si sa conclusion est plutôt réussie et inattendue, ses personnages de pieds-nickelés candides ne sont pas aussi amusants et intéressants qu'il le croit au long d'une série de péripéties redondantes dont la loufoquerie n'est pas très efficace. Il reste que, si le cinéaste n'est pas précisément un auteur comique, au moins son film détonne par rapport au tout-venant de l'époque.
Un film qui se revendique jeune et con du début à la fin, c'est bourré d'effets décalés qui avaient peut être un impact au milieu des 60's, mais de nos jours le résultat parait complètement vain. C'est pas désagréable pour autant, ça se suit vite fait, les persos sont attachants et le noir et blanc classe. Ça reste infiniment plus conseillable que des trucs genre "Un homme et une femme".
Après la déception " Le bon et les méchants", je suis ressorti beaucoup plus satisfait de ce film de Claude Lelouch qui a des airs de western moderne avec une bande de copain prêt à tout pour réaliser des coups afin de se sortir de la misère et de la monotonie de la vie en prenant comme modèle des héros du cinéma américain. Le scénario n'est pas forcément le point fort de ce film sachant qu'on trouve un certains nombres d'incohérences qui embêtent mais l'essentiel c'est qu'on se divertit et qu'on s'attache avec des personnages qui se sont véritablement donnés de leurs personnes (maniement des armes, techniques de combats etc...) C'est joliment réalisé notamment grâce à des plans à la "1ère personne" assez intéressant même si je trouve encore ici et là quelques erreurs et reflets de caméra toujours aussi gênants. Très sympathique!
Grand Prix du festival du jeune cinéma à Hyeres, Prix de la mise en scène du festival de Mar del Plata... Voilà donc un film très sympathique et qui jouit, selon la jaquette dvd, d'une interdiction aux moins de 13 ans bien mystérieuse.
Jean-Pierre (Kalfon) et sa bande créent la faculté du gangstérisme par un programme d’ autoformation. Quatre garçons, ouvriers, et Martine (incarnée par la séduisante Janine Magnan), sourde et muette, vivent cette aventure un brin farfelue avec légèreté jusqu’à ce que l’épopée devienne tragédie. A défaut d’être un chef-d’œuvre, le jeune Claude Lelouch (27 ans) réalise ce film avec cœur mais sans maturité.
On est encore au début de la carrière de cinéaste de Claude Lelouch. S'il n'a pas trouvé encore le ton des ses futurs films, il s'éloigne un peu de la mise en scène hystérique du film précédent "l'amour avec des si". L'arrivée d'un de ses acteurs fétiches Amidou est également à signaler. Il retrouve également Janine Magnan, actrice à la carrière trop courte. Ca n'est pas encore du grand Lelouch, mais c'est le début d'un changement. Prix de la mise en scène 65.