J.O. bashing
C’est sûr, le sujet de la comédie signée et réalisée par Jérémie Sein est bien dans l’air du temps. Il est de bon ton de se moquer de l’organisation des J.O. de Paris, quand ça ne va pas jusqu’à en souhaiter l’échec. Ici, en l’occurrence tout est passé à la moulinette avec une certaine mauvaise foi et un évident manque de talent. Après dix jours de compétition, les Jeux sont un fiasco pour la délégation française qui ne parvient pas à gagner de médaille d'or. Tous les espoirs de titre reposent désormais sur Paul, champion du monde de tir mais athlète immature et pas très malin. Alors que la compétition approche, il est contraint de partager sa chambre avec un nageur qui semble plus préoccupé par les tentations extra-sportives du village que par sa course. L’idée de départ n’est pas si mauvaise et à au moins le mérite d’être originale. Hélas, presque rien ne fonctionne et on s’ennuie ferme durant 78 minutes… seulement, et c’est déjà trop long.
On sait bien qu’un 1er film est souvent parasité par quelques défauts ou faiblesses. Mais là, « faiblesse » reste le sentiment dominant de cette piètre comédie. Manque de rythme, gags – le mot est un peu fort – répétitifs, dialogues faméliques, jeu approximatif des acteurs que l’on sent livrés à eux-mêmes, et surtout scénario quasi vide – à l’exception, je l’ai dit, de l’idée de départ – qui ne tient ni la route ni la distance – et pourtant 78 minutes c’est très court -. Lourd bilan pour un film léger, léger qui n’apporte pas grand-chose. La volonté de tout traiter en dérision, les politiques, les médias, le village olympique transformé en lupanar, le Club France… bref on tire à vue, ne suffit pas un film et encore moins la comédie grinçante qui était visiblement l’ambition première du cinéaste. On est très loin du compte. Parfaitement dispensable.
Jérémie Sein a eu à cœur de ne pas choisir des acteurs ayant l'habitude de jouer dans des comédies. D’où les têtes d’affiche qui portent les noms de Benjamin Voisin et Emmanuelle Bercot, aussi caricaturaux et mal à l’aise l’un que l’autre. Rivaldi Pawawi, Grégoire Ludig, Laura Felpin, Laure Atika participent à ce jeu de massacre organisé. Pour résumer, je reprendrais une déclaration captée au détour d’une interview donnée par Benjamin Voisin, habitué des rôle dramatiques, qui avouait se demander, à la réception du scénario, pourquoi on faisait appel à lui… Je pense qu’il se le demande encore.