Gregory Gadebois est vraiment parfait en curé bedonnant, belle figure d’homme de foi chaleureux, hyper-sollicité et tourmenté par le dilemme que la vie lui impose. Le scénario aborde avec justesse les questions que pose l’intrigue. Aloé demande de pouvoir dire « papa » quand tout le monde appelle Simon « Mon père ». Cachés autrefois, l’église donne aujourd'hui la priorité aux enfants, mais elle n'accepte pas que leurs pères poursuivent une mission apostolique « pour éviter le scandale public ». Si la chute peut apparaître absurde et caricaturale (mais l’est-elle en définitive ?), La sacralisation du prêtre en fait un homme qui ne doit ni ne devrait jamais avoir dérivé. Un homme tellement idéalisé que son premier réflexe sera de cacher ce qui est. Diffuser le bien et la foi autour de soi ne suffit pas, l’image du prêtre ne saurait souffrir une faiblesse… au mépris de la vérité pourquoi pas ! Au passage, le réalisateur égrène – sans les approfondir malheureusement - des réflexions sur le cléricalisme, sur la détérioration de l’image de l’Eglise dans la société, sur l’écart entre le discours moral officiel et la réalité pastorale. Sans oublier d’exprimer implicitement le souhait d’accorder un rôle accru aux laïcs. Ronan Tronchot embrasse tout cela avec justesse et réalise ainsi un beau premier long métrage.