Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
FaRem
8 657 abonnés
9 533 critiques
Suivre son activité
1,5
Publiée le 22 février 2023
Maria Garcia est une femme d'affaires importante avec son usine de tequila nommée Dos Estaciones qui est dans sa famille depuis de nombreuses années. Cependant, les temps sont durs en raison de nombreux facteurs comme une épidémie dans ses champs d'agaves ou encore la concurrence de sociétés étrangères. Dans ce docudrame, Juan Pablo González dresse le portrait d'une femme qui essaie de faire face aux difficultés en restant forte et fière, ce qui n'est pas facile, car elle doit se battre pour elle, mais aussi pour les autres. Maria Garcia est froide, distante, peu loquace, impassible et le film est un peu à son image. "Dos Estaciones" est à l'image de son héroïne et c'est difficile de s'intéresser à l'histoire ou de s'attacher à cette femme. De plus, cette dernière ne fait rien pour être aimable ou se faire aimer. C'est limite si elle n'est pas misérable et insupportable. Entre ça et le style documentaire avec ces plans fixes interminables, j'ai trouvé le film vraiment ennuyeux.
La cinquantaine, une allure massive sous sa coupe de cheveux martiale, Maria Garcia fait tourner l'usine familiale de téquila, en supervisant toutes les étapes, de la récolte de l'agave à la mise en bouteilles. Dos estaciones ressemble pendant un long moment à un documentaire, avec sans doute des acteurs non professionnels pour interpréter la plupart des rôles secondaires, à commencer par les employés de la fabrique. Hormis une sous-intrigue s'intéressant à une coiffeuse trans, le film semble comme happé par la puissance dégagée de son personnage principal, solitaire et cachant une fragilité liée non seulement à son tempérament profond mais aussi aux difficultés financières de son entreprise. La plupart du temps contemplatif et riche en non-dits (le flirt avec une nouvelle collaboratrice), Dos estaciones ne s'emballe vraiment que dans ses scènes finales mais la violence y est moins radicale que dans nombre de longs-métrages mexicains de ces dernières années. C'est plutôt le crépuscule d'un certain savoir-faire et de méthodes de travail dont le film rend compte, dans le contexte d'une mondialisation sans pitié. Tequila Sunset, en d'autres termes. Vue notamment dans l'excellent La Camarista, en 2019, l'actrice Teresa Sánchez a une manière d'habiter son rôle, véritablement impressionnante.