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Fabien D
178 abonnés
1 137 critiques
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4,0
Publiée le 17 janvier 2024
Joachim Lafosse traite d'un sujet dur en optant pour une mise en scène rigoureuse qui rappelle beaucoup Haneke. Il distille tout au long du film une série d'information qui ne cesse de faire vaciller notre perception des personnages. La force d'un silence est son calme glacial, ses interactions parfois trop paisibles alors que la colère, la frustration et l'angoisse habite ces personnages. L'émotion réussit d'ailleurs à percer derrière cette froideur imposante grâce aux interprétations irréprochable de ses acteurs. Si Auteuil interprète parfaitement est un monstre trop ordinaire , c'est Emanuelle Devos qui livre l'interprétation la plus solide dans le rôle de la femme témoin mais silencieuse, personnage pétri d'ambiguïté à la fois détestable et touchante. Un silence aurait peut-être gagné en force avec une musiques moins présente qui sert d'une manière parfois un peu trop artificielle à signifier l'horreur de la situation où son caractère tragique, néanmoins le film de Lafosse est assez fort et troublant pour mériter notre intérêt.
J'ai été très déçue. Déjà la moitié du film est filmé dans la pénombre et c'est très désagréable, ça donne en vie de dormir. De plus il faut aller loin dans le film pour comprendre la trame et avoir un peu de suspens et d'émotion. Daniel Auteuil à tourner de bien meilleurs films.
Après les intranquilles, Joaquim Lafosse dépeint avec beaucoup de finesse les conséquences d'un silence toxique dans la sphère familiale. À travers les dialogues mais aussi le jeu adroit de caméra, le malaise s'installe dès la première minute et souligne le déni profond, presque maladif, d'une épouse face aux agissement de son mari. Les plans serrés et le fait de filmer le reflet des personnages, à la dérobée, met subtilement en lumière le non dit malsain de la famille. Mais malgré l'ingéniosité du réalisateur, le film traine en longueur. Le spectateur arrive très vite à tirer ses propres conclusions et reste sur sa faim.
On ne saurait que trop vous recommander ce film qui transpose cette histoire en France (à Metz) en se concentrant sur les relations toxiques dans la famille de l'avocat. Des silences, des non-dits et des mensonges qui finiront par détruire cette famille. Il faut saluer le courage de D. Auteuil d'avoir bien voulu endosser ce rôle (le privilège de l'âge et d'une longue carrière) et de réussir à incarner ce personnage victime d'une réelle addiction. Tout comme celui d'E. Devos dans un rôle, certes silencieux, mais peut-être encore plus difficile. La caméra de J. Lafosse filme cette terrible histoire au plus près de ses personnages : c'est sombre, pesant et sinistre, comme cette belle maison bourgeoise où règnent le silence et le déni.
Dommage, ça aurait pu être un très beau film. La distribution est fournie, le sujet intéressant. Alors quelle idée de tourner de nuit ,quel effet est recherché et non trouvé? . Daniel Auteuil est sous exploité et c'est bien dommage car il tient ce rôle . Que dire de la première scène dans la voiture ?longue , très longue. On peut éviter sans grand remord
Daniel Auteuil et Emmanuelle Devos jouent très bien. L'histoire est prenante et malheureusement d'actualité. On regrette toutefois de passer 1/3 du film dans les voitures ... à croire que le réalisateur manquait de décors. Je recommande malgré tout
"Un silence" du cinéaste belge Joachim Lafosse (2024). J'avais aimé son film précédent "Les intranquilles". Je n'ai pas aimé celui-ci tant la mise en scène me paraît pesante et systématique. Je parlerais presque de figure de style répétitive et ennuyeuse : celle de la voiture élevée au rang de métaphore du silence, de l'emprisonnement. Collé au volant, le personnage est vu de trois-quarts, regard perdu, angoissé. Parfois en miroir dans le rétro. Il ne bouge pas. La caméra le fixe, l'immobilise. Soyons honnête, il y a une deuxième métaphore de la solitude et du silence : la maison, grande, avec piscine, la nuit. Longs couloirs et chambres avec ordinateurs. Le silence est celui de la mère (Emmanuelle Devos) qui ne peut porter plainte contre son mari et ainsi détruire sa famille. Le silence est celui du père (Daniel Auteuil) avocat puissant dans une affaire célèbre qui se tait sur ses propres désirs et un passé d'agression sexuelle. Le silence est celui du fils adoptif qui réfrène sa haine et ses propres peurs inavouables. Ambiguïtés des relations mère-fils...C'est beaucoup.
Film qui n'a rien à dire : sûrement pour cela qu'il s'intitule "Un silence ". Intrigue cousue de fil blanc, dialogues et éclairage volontairement minimalistes, et personnages insignifiants. Dommage car on aime bien Auteuil et Devos.
Toujours bien ou beaucoup aimé les films de Joachim Lafosse (sauf Continuer). Je suis allé voir celui-ci sans rien en savoir, uniquement sur les noms du réalisateur et des acteurs. D’entrée j’ai été pris par l’ambiance et le rythme. Un certain mystère s’installe immédiatement. Et même si celui-ci est vite levé, il n’en reste pas moins qu’un certain suspens prend le relais, surtout pour savoir comment tout cela va se terminer. Le sujet est sensible et périlleux mais le scénario (inspiré de faits réels) est finement écrit et Lafosse s’en sort très bien. Allié à une mise en scène sobre, il nous offre un thriller familial sombre et puissant. Le tout peut paraitre (trop) lent mais sied très bien au récit pour ma part. La distribution est au diapason. Les talents respectifs d’Emmanuelle Devos et de Daniel Auteuil ne sont plus à prouver. Avantage à l’actrice qui nous offre une fois de plus une grande interprétation. Au final un très bon cru pour Joachim Lafosse. Un drame familial glaçant qui ne laisse pas indifférent. Une réussite.
C'est un sujet extrêmement difficile et on y rencontre quelques longueurs. Cependant, le suspense reste entier et les acteurs sont très bons.,à noter la belle surprise Jeanne Cheral.
Joachim Lafosse s'est inspiré « d’une histoire vraie », celle la condamnation en 2010 pour possession d'images pédopornographiques de Victor Hissel, avocat des parties civiles dans le procès du pédophile Marc Dutroux. Sur ce sujet difficile, le réalisateur fait avancer son film lentement, au rythme d’un scénario qui va crescendo, distillant des informations sur le passé du puissant avocat, avant un final haletant. L’on est d’abord séduit par la forme du film où tout est soigné, bien fait : les cadrages, souvent en gros plans, les lumières dans des scènes en intérieur ou la nuit, la bande-son avec une belle séquence électro. Et puis, bien sûr par le jeu des acteurs, Emmanuelle Devos, plus authentique que jamais, Daniel Auteuil, dans un rôle taillé pour lui, mais aussi Matthieu Galloux, excellent en fils paumé et Jeanne Cherhal, surprenante en commissaire de police affutée. Pour reprendre une formule de Jérôme Garcin, ce film m’a déçu en bien.
Comme à son habitude, Joachim Lafosse remue une boue malodorante en portant à l'écran un autre épisode sordide de l'histoire judiciaire belge. On a du mal à saisir cette complaisance dans le glauque et le réalisme social crasseux. C'est tourné comme un docu-fiction ou un mauvais téléfilm, on ne sait pas très bien. Un gros gâchis d'argent (surtout d'argent public), comme à chacune de ses réalisations. A éviter
Je salue d'abord le talent d'Emmanuelle Devos et de Daniel Auteuil qui donnent à ce film autant d'épaisseur. En revanche, j'ai compris au bout d'une demi-heure qu'il s'agissait du thème de la pédophilie. En effet la mauvaise qualité du son et le manque de luminosité des images ont fait que je me suis beaucoup ennuyé du fait que je ne comprenais pas l'argument.. Dommage car les images sont souvent très belles même dans ce clair-obscur, et les plans rapprochés sur les acteurs, nous font pénétrer dans leurs émotions. Je suis sorti de la salle frustré avec le sentiment d'avoir abordé un sujet très intéressant illustré par un film raté, si ce n'est presque sauvé par le talent des deux acteurs principaux.
Il fallait un casting royal pour incarner des personnages complexes et/ou abjects. Sur ce plan c'est réussi. Le scénario est interessant même si le début et la fin sont énigmatiques. La réalisation est classique et je me suis demandé pourquoi tant de scènes se passaient en voiture. Bref un bon film sur un sujet difficile mais qui reste sur la réserve, c'est dommage.
Ce film est répertorié drame mais on est limite dans le genre thriller. La particularité de la mise en scène c’est que le spectateur est longuement tenu dans l’ignorance du sujet. Le silence vaut aussi pour lui. Jusqu’à ce que peu à peu, très lentement, le fond se dévoile. Bon, si vous voulez prendre un petit temps d’avance pour ne pas prendre le risque de ne pas trouver vos repères dans ce style narratif, vous irez lire les deux lignes (deux lignes seulement) du synopsis qui vous mettront sur la voie de ce silence. Les quelques éléments du drame familial soulevé resteront toutefois très elliptiques. C’est manifestement un choix scénaristique.