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yeuce
30 abonnés
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3,0
Publiée le 28 janvier 2024
Dès les premières secondes, on sent l'atmosphère lourde du film qui monte crescendo, ..... on peut se poser la question en toute fin du film, quelque est la plus grande faute ???? d'où le titre ....
Le sujet du nouveau long métrage de Joachim Lafosse est le silence d’une femme qui décide de couvrir pendant de nombreuses années les actes ignobles de son mari, par convention. Jusqu’au jour où ses enfants vont vouloir que la vérité éclate. On se pose alors la question : comment filmer le silence, les non-dits, la honte ; ce que l’on enfouit au fond de soi et qui ne doit pas être vu ? Peut-être faut-il s’appeler Joachim Lafosse et s’entourer de très bons comédiens. La force de ce film réside dans sa mise en scène qui plonge le spectateur dans un malaise grandissant. Dès le premier plan, l’inconfort s’installe avec un plan séquence qui s’étire en longueur et où le personnage principal est filmé depuis le rétroviseur, sans jamais rentrer dans le cadre. On ne comprend pas vraiment ce qu’il se passe mais déjà l’on ressent que quelque chose ne tourne pas rond. Le film enchaîne ensuite les plans si longs qu’ils en deviennent dérangeants ; les gros plans qui captent ces infimes mouvements de visage qui en disent tant ; les hors champs et ces plans au cadrage incertain que les personnages ont du mal à occuper ou n’y apparaissent qu’en reflet. Comme s’ils n’assumaient pas d’être là. A la lecture de plusieurs critiques, ce film ne convainc pas : sujet de la pédopornographie traité de façon trop légère, manque d’émotion, trop long… Pourtant, j’ai trouvé la mise en scène de ce film très efficace par le malaise qu’elle crée et qui rend bien compte des états d’âmes de son personnage principal. Emmanuelle Devos est impériale. (Compte instagram : @benevaaucine)
je viens de voir le film. Apres une période d'adaptation on commence à comprendre ce qui en retourne; une bonne partie du film est approximatif et évasif. Puis, progressivement tout s'éclaire et débouche sur une sombre histoire enfouie dans le passé; beaucoup d'éléments manquent à la bonne et agréable vision de l'œuvre, mais tout cela reste passionnant grâce à un casting et une mise en scène appropriée.
Ce film n'est pas vraiment une réussite en dépit de la présence de Daniel Auteuil et d'Emmanuelle Devos qui font ce qu'ils peuvent et il le font très bien.Il y a d'abord la forme: l'absence totale d'un banc titre au début( titre, acteurs principaux, réalisateur, dialoguiste et musique) est toujours décevant pour le spectateur.Bien sûr, on a le droit à une panoplie de producteurs et distributeurs et c'est normal, mais ça reste publicitaire, d'autant plus que dans une longue séquencespoiler: filmée au travers d'un pare-spoiler: brise de voiture , il y avait la possibilité de glisser ce banc-titre.Le réalisateur use beaucoup de cet effet gros plan sur le chauffeur et flou sur le décor: certes, les personnages préoccupés par ce qui leur arrive ne font plus attention à ce décor, dommage pour le spectateur!pendant un bon quart d'heure , on est un peu perdu dans qui fait qui et qui fait quoi, donc ça n'arrange rien!Le scope est un format surtout utile pour les grands espaces( maisça ce n'est pas un défaut, c'est toute juste une inutilité.spoiler: Enfin le film se termine ne " queue de poisson " .Je persiste à croire que le réalisateur a voulu faire un film qui aurait pu être intéressant,avec une interprétation qui tient la rampe mais le résultat reste décevant
Premier uppercut de l'année avec ce film. Ressenti physique et morale en sortant de salle non exagéré. Ça m'a remué sur la route du retour et là, j'ai l'impression d'avoir mis le foot en fond sonore. Tellement cette histoire va m'accompagner encore quelques heures.
2 aberrations dans cette histoire: Un avocat défendant les familles de victimes d'un pédophile criminel lui-même pedo criminel... (dans le réel: Dutroux affaire Julie et Mélissa, d'ailleurs premier respect du réalisateur qui ne cite jamais l'affaire, avec leur avocat). Et pourtant...on a jamais entendu parler de cette affaire !!
Ayant beaucoup aimé les Intranquilles et A perdre la raison du même réalisateur, je savais en entrant en salle que nous n'allions pas assister à un film misant sur le " sensas"façon BFM TV. Bien au contraire. Tout y est mesuré. Dès la première scène du film. On retrouve la pudeur et la force des silences évocateurs déjà présents dans les films nommés précédemment.
Même si le scénario n'est pas laissé au hasard, la force du film réside aussi dans ses interprètes . Je me suis surprise à lâcher un soupir de dépit à une remarque d'un Daniel Auteuil toujours parfait mais au combien détestable dans ce rôle. J'ai été agréablement surprise par le jeu d'Emmanuelle Devos. J'ai lu dans une interview qu'elle disait que le silence abîme de l'intérieur, ayant perdu elle-même des cheveux par poignées après le tournage du film, sans doute dû à l'émotion procurée. Surprise également de voir Jeanne Cherhal dans ce rôle de commandant (elle que j'ai découvert dans un super concert à Armentières il y a quelques années). Elle y joue tout en retenue mais ses intonations bien maîtrisées nous font sentir qu'elle veut enfin, elle aussi, qu'éclate cette vérité.
Un silence, pour terminer, aux victimes de ces barbaries. Et je souhaite que, contrairement à son titre, le bouche-à-oreille sur ce film fonctionne. Cela serait mérité pour Joachim Lafosse. Car c'est pour moi, son meilleur film.
Malgré une musique parfois trop pesante, quelques longueurs ou scènes assez vaines (comme celles en voiture), ce long-métrage vaut surtout pour son atmosphère suffocante du début à la fin et la très bonne partition de son trio d’acteurs principaux (Auteuil, Devos et le jeune Matthieu Galoux sont admirables) qui nous font subir ce véritable drame familial en milieu bourgeois tendu jusqu’à un final attendu. « Un silence » est prenant mais je comprends qu’il ne fasse pas l’unanimité tant on a l’impression de tourner autour du pot pendant quarante minutes ! C’est donc plutôt un film d’ambiance auquel on a affaire et qui prendra donc son temps. A nous de nous accrocher car une fois pris dans les mailles du filet de Joachim Lafosse, l’immersion est totale !
Fidèle à ses thèmes habituels, le cinéaste belge Joachim Lafosse raconte ici l’implosion d’une cellule familiale de la petite-bourgeoise de province française. Inspiré de l’histoire vraie d’un avocat qui défendit les familles des victimes de Marc Dutroux, Un silence prend la forme d’un film particulièrement sombre, spoiler: qui s’enfonce dans une noirceur toujours plus grande et qui ne laisse que peu de place à l’espoir. Faisant forcément écho à l’actualité, il débute de manière très habile par une demi-heure mystérieuse, où l’on ressent le caractère dysfonctionnel de ce foyer, mais sans comprendre l’origine du malaise. De formidables acteurs, à commencer par un Daniel Auteuil dans l’un de ses meilleurs rôles depuis longtemps.
le duo Devos et Auteuil très bon en revanche le reste du film est décevant. des scènes insignifiantes sont trop longues , les visages muets en gros plan idem et une fin qui laisse sur sa "faim" sans aucun développement juridique. 2.5/5
Joachim Lafosse s'est inspiré « d’une histoire vraie », celle la condamnation en 2010 pour possession d'images pédopornographiques de Victor Hissel, avocat des parties civiles dans le procès du pédophile Marc Dutroux. Sur ce sujet difficile, le réalisateur fait avancer son film lentement, au rythme d’un scénario qui va crescendo, distillant des informations sur le passé du puissant avocat, avant un final haletant. L’on est d’abord séduit par la forme du film où tout est soigné, bien fait : les cadrages, souvent en gros plans, les lumières dans des scènes en intérieur ou la nuit, la bande-son avec une belle séquence électro. Et puis, bien sûr par le jeu des acteurs, Emmanuelle Devos, plus authentique que jamais, Daniel Auteuil, dans un rôle taillé pour lui, mais aussi Matthieu Galloux, excellent en fils paumé et Jeanne Cherhal, surprenante en commissaire de police affutée. Pour reprendre une formule de Jérôme Garcin, ce film m’a déçu en bien.
Un avocat qui défend dans l’affaire d’Outreau est lui-même concerné par le sujet… Réalisation qui prend agréablement son temps. Devos top, Auteuil moins convaincant
Mon débrief sur ma chaîne YouTube "BLS Moviedebrief" dans le débriefing de la semaine du 19 janvier 2024 : https://www.youtube.com/watch?v=RuUTqtkjp3g&t=3s
Très bon film digne d'un drame antique qui interroge la question de la transmission des limites entre générations À voir +++ pas de voyeurisme beaucoup de sensibilité
Un silence prend aux tripes en abordant un sujet terrible. À l’image du film qui ne le révèle pas tout de suite, cet article en parlera seulement en seconde partie. Nous pouvons tout de même parler de la manière dont Joachim Lafosse l’aborde. On voit tous les tabous qui entourent cette thématique sensible, ainsi que ses ravages.
Emmanuelle Devos est fantastique dans cette mère de famille. On hésite entre la brimer pour avoir maintenu ce terrible silence, ou la plaindre pour le poids qu'elle a porté durant toutes ces années.
Quant à lui, Daniel Auteuil est de plus en plus terrifiant au fur et à mesure que l'on découvre sa véritable facette. Son air sérieux et son charisme offrent un masque redoutable à ce père de famille.
Le film joue sur le silence des parents. Dans la première partie, on ne sait pas quel est le problème de cette famille. Le seul constat est le poids très lourd de ce secret.
spoiler: ATTENTION, RÉVÉLATION DU SECRET. Un silence parle de la pédophilie. On est au cœur d'une famille dont le père en est un. Il est une personnalité respectée. Cet homme use de son image publique pour assouvir son vice terrible. Le parallèle avec de véritables cas est facilement faisable. C'est un manipulateur qui se fait passer pour une victime face à ses accusateurs.
Lafosse sait ici user du pouvoir du hors-champ : tout ce qui constitue la trame du scénario n'est pas montré, on entend par exemple les dialogues les plus explicatifs mais on ne voit pas ceux qui les prononcent. Ainsi Lafosse joue t'il avec ce que le spectateur peut imaginer, et la déflagration que provoque la révélation finale n'en est que plus violente Brillant, vraiment brillant.