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soniadidierkmurgia
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4,0
Publiée le 4 novembre 2024
Au sein d’un cinéma français emporté dans la tourmente progressiste, cheminant cahin-caha entre films abêtissants ou très volontairement orientés, difficile pour les acteurs qui ont œuvré auparavant dans une atmosphère plus respirable de se frayer un chemin vertueux. Là où la plupart ont jeté l’éponge en choisissant de suivre le courant pour pouvoir exister encore, d’autres comme François Cluzet, Sandrine Kiberlain, Emmanuelle Devos, Catherine Deneuve, Nathalie Baye, Philippe Torreton, Vincent Lindon ou Jacques Gamblin ont ralenti leur activité cinématographique pour tenter de préserver leur intégrité artistique à travers les quelques projets pouvant encore leur procurer le sentiment de ne pas se renier. Daniel Auteuil est de ceux-là qui n'aura que très peu sacrifié son talent au cours de ces quinze dernières années qui ne resteront pas soyons-en sûrs dans les annales. Pour « Un silence », il s’associe au cinéaste belge Joachim Lafosse dont le cinéma ne laisse jamais indifférent par ses sujets à forte intensité dramatique traitant des relations familiales et amoureuses de manière plutôt radicale. Le scénario écrit à sept mains (!!!) évoque sans détour la pédophilie qui gangrène tous les milieux sociaux y compris les plus hautes sphères. L’avocat célèbre interprété par Daniel Auteuil s’est justement fait le chantre de la lutte contre ce fléau vieux comme le monde mais désormais mis en lumière à travers une exposition médiatique qui vaut souvent pour les accusés un jugement avant jugement. Lors de l’entame, Lafosse promenant de manière très subtile sa caméra dans une grande demeure bourgeoise, nous fait pénétrer dans l’intimité de la famille de maître François Schaar dont le malaise qui l’habite sourd à bas bruit à travers le regard porté sur la sublime Emmanuelle Devos, son épouse qui semble comme en visite dans son propre foyer. Un caillou coupant assurément dans la chaussure de cette femme dans la force de l’âge qui reporte toute son affection sur son fils adoptif. L’époux de retour, s’installe une ambiance lourde de sens faite de non-dits et d’allusions perfides, typique des familles dysfonctionnelles cherchant à étouffer sans jamais y parvenir le lourd secret de l’inceste. Des familles où quelquefois la mère pour de multiples raisons possibles renonce à assurer son rôle protecteur. Faute de pouvoir communiquer face à cette perversion ultime c’est le « silence » du titre qui est tacitement trouvé par chacun pour continuer à faire semblant de vivre comme si de rien n’était. Une solution qui bien sûr ne peut en être une, faisant des ravages incommensurables sur le long court. Daniel Auteuil et Emmanuelle Devos qui s’étaient déjà croisés en 2002 pour « L’adversaire » de Nicole Garcia inspiré de l’affaire sordide « Jean-Claude Romand » sont tous deux pleinement investis dans ces deux rôles très lourds à porter. Leur sobriété de jeu respective fait merveille pour permettre au réalisateur de montrer le long chemin qui mène à la vérité et à une très hypothétique reconstruction. Le film fait bien sûr référence à une affaire similaire récente qui avait secoué le monde des médias et celui de la politique montrant que se parer de vertu et brocarder ses interlocuteurs du haut de son magistère moral auto-proclamé est souvent plus facile que s’appliquer à soi-même les mêmes principes moraux. Un film très fort, formidablement interprété qui nous rappelle que l’âme humaine demeurera sans doute éternellement insaisissable.
L'atmosphère est froide et la réalisation garde une certaine distance avec ses personnages qui fait que l'on peine à s'investir émotionnellement. De plus, malgré la force du sujet et la qualité de l'interprétation, le scénario souffre de quelques creux et tombe souvent dans la répétition.
Ce film est répertorié drame mais on est limite dans le genre thriller. La particularité de la mise en scène c’est que le spectateur est longuement tenu dans l’ignorance du sujet. Le silence vaut aussi pour lui. Jusqu’à ce que peu à peu, très lentement, le fond se dévoile. Bon, si vous voulez prendre un petit temps d’avance pour ne pas prendre le risque de ne pas trouver vos repères dans ce style narratif, vous irez lire les deux lignes (deux lignes seulement) du synopsis qui vous mettront sur la voie de ce silence. Les quelques éléments du drame familial soulevé resteront toutefois très elliptiques. C’est manifestement un choix scénaristique.
Je m'attendais à nettement mieux de ce drame porté par Daniel Auteuil que j'aime beaucoup dans ce registre !! On survole pas mal de choses, très peu d'émotions qui se dégage et une fin expédié.
Joachim Lafosse traite d'un sujet dur en optant pour une mise en scène rigoureuse qui rappelle beaucoup Haneke. Il distille tout au long du film une série d'information qui ne cesse de faire vaciller notre perception des personnages. La force d'un silence est son calme glacial, ses interactions parfois trop paisibles alors que la colère, la frustration et l'angoisse habite ces personnages. L'émotion réussit d'ailleurs à percer derrière cette froideur imposante grâce aux interprétations irréprochable de ses acteurs. Si Auteuil interprète parfaitement est un monstre trop ordinaire , c'est Emanuelle Devos qui livre l'interprétation la plus solide dans le rôle de la femme témoin mais silencieuse, personnage pétri d'ambiguïté à la fois détestable et touchante. Un silence aurait peut-être gagné en force avec une musiques moins présente qui sert d'une manière parfois un peu trop artificielle à signifier l'horreur de la situation où son caractère tragique, néanmoins le film de Lafosse est assez fort et troublant pour mériter notre intérêt.
Un thriller poignant signé Joachim Lafosse et je tiens à remercier pour la bande annonce intriguante qui ne révélait pas grand chose, si ce n'est le début, à l'enjeu de ce long métrage qui est palpitant ! De ce cinéaste, je n'avais vu que "Continuer" au cinéma que j'avais bien aimé. "Le silence" est bien meilleur car plus construit dans le déroulement de l'histoire, une famille avec un père, une mère et un adolescent, qui sont surveillés dans une affaire dont il est avocat auquel se rejoindra une autre pour plusieurs visites sur un site pedo-pornographique qui vont secoués les choses. La première chose que j'ai aimé dans ce long métrage, c'est l'esthétisme de la mise en scène qui rend les images très belles, très bon travail du directeur de la photographie. Deuxième chose, ce sont les interprétations des comédiens avec Emmanuelle Devos bouleversante, Daniel Auteuil parfait dans la peau du personnage dont le jeu le rend peu aimable et le jeune acteur remarquable. C'est une œuvre auquel on en sort sans voix qui est recommandable.
Intéressant car ce film reste une énigme: c’est tout le long du long métrage qu’on essaye de deviner le secret de cette famille et le drame arrive comme une inévitable fin, quelques fois lent, parfois palpitant, ça reste un bon thriller. Les longs arrêts sur image d’Emmanuelle Devos sont quelques fois agaçant.
Du dépouillement naît l’intensité du film de Joachim Lafosse. Dépouillement de la réalisation qui s’appuie sur de long gros plans sur les visages graves, souvent silencieux. Dépouillement du jeu d’Emmanuelle Devos comme de Daniel Auteuil (ce qui n’était pas son fort sur ces dernières prestations). Dépouillement de l’action, qui permet la concentration sur la psychologie et les tiraillements des protagonistes. Le revers de ce dépouillement c’est une forme d’ennui qui n’est jamais très loin et qu’il faut surpasser.
Typiquement le genre de film dense qu’il faut voir en bon état, influencé par une histoire vraie à l’époque de Marc Dutroux. Un film sur la pédopornographie et la honte dans des milieux plutôt bourgeois. Le rapport entre les acteurs est pesant et l’interprétation est impeccable.
Indéniablement un grand film. Sujet type 'Familia Grande', acteurs aux sommets, mise en scène inspirée, j'ai beaucoup aimé les plans pris dans une voiture, le travail sur le lumière. Plus le film avance, plus il est intéressant, parce qu'on comprend au fur et à mesure de plus en plus de choses. J'ai compris à le fin, que le film est un immense flashback.
Un Silence est un bijou de mise en scène et de direction artistique. Partant d'une histoire assez classique, faite de non dits et de mystères familiaux, Joachim Lafosse parvient à nous plonger dans les méandres de l'esprit tourmenté d'Astrid, interprétée par une Emmanuelle Devos brillante. Daniel Auteuil est également formidable dans un rôle sombre et complexe. Un film qui laisse beaucoup de place à l'interprétation et aux zones grises. Ici pas de monstres ou de héros, mais uniquement des personnages complexes et remplis d'une humanité bouleversante. Un très grand film
De Joachim Lafosse (2024). Avant de commencer, faut il préciser que le film s'inspire d'une histoire vraie en Belgique. En effet, la conclusion parait tellement invraisemblable, que je me suis senti obligé de procéder à une recherche pour découvrir qu'effectivement le film est tiré d'une histoire réelle ! Une histoire qui se serait déroulée dans un pays voisin du nôtre . Le film millimétré est un lent et précis cheminement pour en venir à une conclusion effrayante. Le film traite de ce drame social, culturel et sociétal qu'est la ''pédocriminalité''. Didactique et d'une grande force appuyée par une interprétation remarquable faite de retenue, et de grande pudeur. un film à voir absolument , traité au plus près des personnages, avec des ses gros plans sur les protagonistes pour e^te capable de cerner, le moindre changement , le moindre cillement des paupières. Le film est autant important de part les dialogues que de ses silences qui en disent (vraiment) longs.Souvant glaçant notamment au travers de la prestation de Daniel Auteuil qui donne toute la puissance de son talent comme on ne l'avait pas vu depuis longtemps. Emmanuelle Devos est incroyable de force, de justesse autant que de pudeur et retenue en femme et mère blessée , meurtrie et partagée entre culpabilité et amour.
Il fallait un casting royal pour incarner des personnages complexes et/ou abjects. Sur ce plan c'est réussi. Le scénario est interessant même si le début et la fin sont énigmatiques. La réalisation est classique et je me suis demandé pourquoi tant de scènes se passaient en voiture. Bref un bon film sur un sujet difficile mais qui reste sur la réserve, c'est dommage.
Un bon film d'autant que les acteurs sont super et j'ai trouvé que chaque personnage est bien travaillé. Un film qui monte en puissance et il devient particulièrement intéressant a partir de 40 min ( le début est un peu long a décoller ...) mais sur sur le principe un bon thriller. Vraiment. Je comprends pas la critique négative car j'ai trouvé que justement l'histoire tient la route et les acteurs encore une fois jouent super hien!