Ancien chef du service des sports du journal « Le Monde », Erwan Le Duc était passé derrière la caméra avec « Perdrix », une comédie décalée inaboutie mais imprégnée d’une forte personnalité…qui frisait le cabinet de curiosités car en plus de la famille Perdrix, les nudistes révolutionnaires, se greffait une reconstitution d’une bataille de la seconde guerre mondiale, blindés à l’appui...c’était un peu foutraque, on se perdait un peu dans cet écheveau de fils narratifs tous plus farfelus les uns que les autres mais pas toujours bien maitrisés... film drôle ou drôle de film ?
Erwan Le Duc poursuit son exploration personnelle des relations humaines…cette fois c’est l’histoire d’une rencontre, celle d’Etienne, un jeune homme de 20 ans fan de foot. En tapant dans son ballon, il rencontre une militante Valérie, manifeste avec elle. Ensemble, ils fuient la police, font l’amour. Un test de grossesse donné sous la table d’un café, la naissance qui suit et le départ imprévu de madame, partie brutalement respirer ailleurs l’air dont elle avait besoin…on n’en saura pas plus…Le père et sa fille Rosa se fabriquent une bulle et décident de vivre ensemble sans faire un drame de cet abandon maternel… arrivée à ses 17 ans, Rosa, qui peint un peu à la manière de Dana Schutz (pour ceux qui ont vu son exposition au MAM) est admise aux Beaux-Arts de Metz. Etienne pense être prêt à cette séparation, il est en train d’essayer de refaire sa vie avec Hélène, chauffeur de taxi…Un jour, en regardant discrètement un reportage sur la vague de Nazaré, il aperçoit dans la foule, sa femme …et les deux esseulés partent à sa recherche…
C’est un film léger et drôle, subtil jusqu’au bout…le pourquoi de la disparition volontaire de Valérie, n’est pas explicité , au spectateur de comprendre ce que cette fuite peut signifier… Erwan Le Duc explore avec tendresse et humour la relation fusionnelle d'un père et de sa fille mais le film dérive de façon un peu bancale avec cette recherche de cette maman disparue…Les acteurs Nahuel Pérez Biscayart (Etienne) et Céleste Brunnquell sont parfaits…toutefois une chose m’a réellement perturbé pendant toute la projection…si la différence d’âge entre Rosa et Etienne est dans le scénario de 17 ans…et que pour l’état civil c’est bien cette différence qui existe entre Nahuel Pérez Biscayart et Céleste Brunnquell , physiquement Etienne fait plus frère que père …et c’est gênant…