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traversay1
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3,0
Publiée le 25 mai 2023
La dernière fois que l'on a vu des vaches en aussi grand nombre à l'écran, ce devait être dans l'excellent Vacas (1992) de Julio Medem. Que viennent-elles faire dans le film de la Chilienne Francisca Alegría ? Disons qu'elles sont comme des lanceuses d'alerte sur une planète où les humains ont perdu le contact avec leur environnement. Tout ceci n'est qu'interprétation, évidemment, puisque cette fable écologique se double d'une intrigue familiale dont les ramifications se trouvent dans un passé tragique. L'avenir est dans le pré, si tant est qu'il y en ait un, d'avenir, nous conte La vaca que cantó una canción hacia el futuro, qui use (et abuse un peu) du réalisme magique latino-américain, avec des animaux qui chantent, ou plutôt se lamentent, ce qui change un peu de la célèbre Vache qui rit. Il est vrai qu'il y a de quoi pleurer, eu égard à ce qui nous attend, mais le film a plutôt choisi la douceur, dans sa narration volontairement surréelle. Il est suffisamment rare de ne pas deviner dès les premières images où veut nous emmener un long-métrage, pour ne pas saluer la cohérence dans l'étrangeté et l'opacité de cette œuvre singulière, dans laquelle on reconnait notamment le grand acteur chilien Alfredo Castro. Une illustration singulière de la maladie de la vache folle dans un monde qui ne tourne plus très rond.
Univers réaliste magique qui flirte avec le fantastique, fable écologique qui nous transporte dans une nature de grands espaces au Chili magnifiquement filmé, le film nous transporte, dans une expérience sensorielle captivante, moderne, et contemporaine. La musique et les symphonies de la nature sont un élément clé de ce film aux éclats mystiques parfaitement maîtrisé. Le cinéma indépendant sélectionné à Sundance tel que je l'aime. On ressort du film avec une sensation d'avoir vécu une expérience unique de cinéma. C'est rare.
La vie d'un côté, la mort de l'autre. L'effondrement d'un écosystème d'un côté, le renouveau de l'autre. Un équilibre fragile que Francisca Alegria met en scène dans son premier long-métrage poétique et allégorique qui oscille entre le drame et le réalisme magique, entre des secrets de famille et une catastrophe écologique. Ce parallèle donne quelque chose de parfois envoutant, un voyage paisible qui ne m'a cependant pas transporté. Je pense qu'il y a beaucoup de choses entre le changement climatique, le deuil, les tensions familiales, l'identité sexuelle, etc. À miser autant sur le style et l'ambiance, j'ai trouvé les personnages vides et les sujets pas assez développés. Ça reste une expérience intéressante, mais trop de symbolisme tue le symbolisme, ce qui donne un rendu trop fouillis et superficiel.
"Tous liés les uns aux autres, telle est la base d’un écosystème. Francisca Alegría réunit un traumatisme familial et une fable écologique à la même table, afin d’en étudier l’équilibre. Optimiste et poétique, La vache qui chantait le futur se définit comme une ode à la vie et une invitation à la renaissance."
"Les poissons agonisent, les abeilles se sont envolées et les vaches se lamentent en chœur au nom de tous ces êtres vivants afin qu’on les entende, qu’on les considère et qu’on se mobilise rapidement. Lorsque la vie semble abandonner toute chose, une femme émerge d’une rivière que l’on soupçonne empoisonnée. La vie serait donc possible après la mort, de même qu’un avenir serait encore envisageable malgré une cohabitation turbulente entre la nature et l’humanité. Hayao Miyazaki en sait quelque chose. Et cette aura fantastique qui traverse le récit accompagne chaque bouffée d’air que la revenante consomme dans le silence et sans modération. Dans le même mouvement, cette dernière établit diverses connexions avec les êtres vivants qui l’entourent."
"« Ce film m’a fait aimer encore plus tout ce qui existe, sans aucune hiérarchie », déclara Francisca Alegría. Bien que l’on s’évertue à justifier tel ou tel axe de réflexion, la véritable nature du projet réside dans ce que le film transmet. La vache qui chantait le futur est un testament d’une génération à la suivante, qui mobilise en premier lieu un espoir, celui d’un avenir où l’on pourrait guérir métaphoriquement de la mort. L’intrigue oppose constamment deux modes de vie, une remplie de joie et l’autre de mélancolie. Mais que l’on ne s’y trompe pas, car c’est bien dans les yeux des vaches que la réalité nous apparaît, que la douleur nous dévore et que le ciel s’assombrit. Pourtant, il n’est jamais trop tard pour rebondir, et c’est dans cette logique que le film parvient à nous envouter."
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La Vache qui chantait le futur brasse un grand nombre de thématiques, mais cela peut parfois donner l'impression d'un excès. D'un côté, l'aspect écologique est traité avec une attention particulière, en nous plongeant au cœur de la région des rivières du sud du Chili. Cela fait écho à la tragédie environnementale qui avait eu lieu en 2017. Cette partie du film est admirablement réalisée. Elle permet notamment de sensibiliser aux enjeux écologiques actuels. Cependant, en parallèle, l'histoire de la renaissance de la mère ajoute une dimension supplémentaire qui semble superflue. Le film aurait en se concentrant davantage sur l'écologie, sans partir sur cet axe secondaire.
Malheureusement, le récit a donc tendance à nous égarer. Les idées et les thèmes s'entremêlent de manière confuse, rendant le message du film de moins en moins évident à saisir au fur et à mesure que l'histoire progresse. On se retrouve alors en tant que spectateur passif. Une sensation qui empêche de s'immerger pleinement dans l'univers du film.
On peut compter sur la présence d'acteurs qui parviennent à livrer des performances décentes. Cependant, malgré leurs compétences, ils ne parviennent pas à transcender le film dans son ensemble. Néanmoins, on ne peut ignorer la belle prestation du grand Alfredo Castro, qui se démarque par son charisme
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