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    La Nuit se traîne
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "La Nuit se traîne" et de son tournage !

    Naissance du projet

    Michiel Blanchart voulait que son premier long-métrage se passe en une nuit. Son penchant pour les films portés par une contrainte l’a poussé à réfléchir au principe de l’unité de temps, et a ainsi décidé de le développer autour de cette poursuite effrénée : "C'était rassurant pour moi, en termes d'écriture, d'avoir ce cadre, et de pouvoir placer le personnage principal dans des situations précises, rendant chaque étape absolument nécessaire pour le faire avancer."

    "Par ailleurs, la figure du serrurier me fascine. Comme beaucoup de gens, il m'est arrivé de perdre mes clés, de devoir appeler quelqu'un que je ne connais pas, en plein milieu de la nuit. Et il faut le payer en cash pour qu'il vienne défoncer ta serrure ! Ce sont des personnes qui rentrent dans l’intimité des foyers, qui voient des choses qu’ils ne devraient pas voir. Ils doivent finir par faire des rencontres étranges", se rappelle le metteur en scène, en poursuivant :

    "Au moment où j'écrivais le scénario, en fin de deuxième vague de Covid, les différentes manifestations en soutien au mouvement Black Lives Matter étaient de plus en plus fréquentes à Bruxelles. Comme j'habitais tout près du Palais de justice, j’étais aux premières loges. Cette colère immense m'a beaucoup remué, touché et inspiré. J’ai donc essayé de la rendre palpable dans ce scénario, à travers le parcours de Mady, et des différentes menaces qu’il rencontre."

    "C’est l’alliage de tous ces éléments qui n'étaient pas spécialement destinés à se croiser qui ont donné sens à ce projet."

    Références de prestige

    Michiel Blanchart souhaitait éviter d’écrire un film trop scolaire, qui voudrait absolument partager un point de vue sur des sujets politiques ou sociétaux : "Et je ne suis pas non plus intéressé par l'idée de rester dans les rails du cinéma de genre. J’ai essayé d’aborder ces problématiques sans être frontal, de rester généreux avec le spectateur. Sans vouloir m'y comparer, le meilleur exemple est Duel de Spielberg, mais aussi Collateral ou Training Day."

    "Ce sont des films que j'aime énormément et qui ont tous en commun de porter un regard sur leur époque, sans négliger la tension et le plaisir du divertissement."

    Duris en contre-emploi

    Pour jouer Yannick, l'antagoniste principal de La Nuit se traîne, Michiel Blanchart a sollicité Romain Duris : "On a eu la chance pour ce rôle, d’avoir un acteur de ce calibre, très connu du grand public. Son apparition change le statu quo : le spectateur qui reconnaît Romain comprend en une image que ce personnage n'est pas comme les autres."

    "Et même s'il a déjà tenu des rôles sombres, l'imaginaire collectif fait que Romain Duris est peu attendu en grand méchant. Qu'y-a-t-il de plus terrifiant que de prendre un visage familier, sympathique et montrer qu'il peut recéler de la froideur, voire de l'horreur ?"

    Côté casting principal

    Lors de l’écriture de La Nuit se traîne, Michiel Blanchart n'avait aucun acteur en tête : "Pour Mady, le casting a commencé un an avant le tournage. Même si rapidement, Jonathan m'a beaucoup impressionné, j'ai continué à creuser le personnage avec lui. Nous avons beaucoup répété."

    "Pour Natacha, c’est lors d'un essai avec Jonathan que j’ai senti que l'alchimie était évidente. Tout le monde le dit, la direction d'acteur tient à 80% au casting : quand on a des personnes comme eux deux, qui comprennent le texte et le font vivre comme on l’a imaginé au script, c’est facile !"

    Revisiter Bruxelles

    Michiel Blanchart avait envie de filmer un Bruxelles authentique, qui ne fasse pas carte postale. Le réalisateur précise : "Passer devant l'ascenseur des Marolles ou le Palais de justice me fait fantasmer ma ville comme une ville de cinéma, de la même manière que des films américains m'ont fait fantasmer New York. Cette manière de revisiter Bruxelles parle aux bruxellois, mais j’ai cherché à la filmer d’une façon assez universelle."

    Un côté authentique

    Michiel Blanchart a essayé de rendre spectaculaire La Nuit se traîne de par la mise en scène, tout en veillant à ce que ce qui se passe devant la caméra reste relativement plausible : "Il y a bien sûr des moments où le trait est grossi : il est difficile d'imaginer que Mady puisse physiquement résister à tout ce qu'il subit dans le film. Mais il parvient toujours à se relever, à continuer. À l'inverse, toutes les cascades du film sont réalistes. Dans tous les cas, j'ai essayé de donner du plaisir au spectateur par le rythme", confie-t-il, en ajoutant :

    "L'important c'est de pouvoir croire à la véracité de ce que vivent les personnages, de ce qu'ils ressentent, de la situation dans laquelle ils sont. D’être en complète empathie avec eux. Mais dès que l’on pose une caméra, que l'on met une lumière, que l'on fait une coupe, ce ne sera déjà plus la réalité, mais une interprétation. Alors autant l'emmener au bout d'une démarche artistique, créer une atmosphère, un ressenti qui fait sens avec ce qu'éprouvent les personnages."

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