Mady, un jeune serrurier, ouvre la porte qu'il ne fallait pas et se retrouve entraîné dans une spirale infernale, où il n'a qu'une seule nuit pour sauver sa vie...
Pour son premier film, Michiel Blanchart nous livre un thriller à l'efficacité redoutable. Cette coproduction franco-belge n'a rien à envier aux productions hollywoodiennes. Il maîtrise parfaitement les codes du genre, et le spectateur reste scotché à son fauteuil pendant 1h30, sans que la tension ne retombe.
Si le spectacle est si réussi, c’est en grande partie grâce à la mise en scène de ce réalisateur belge. Visuellement, le film est magnifique, de la présentation du titre jusqu’à la scène finale, avec des plans qui marquent la rétine. On notera également l’énorme travail sur la photographie, qui propose des lumières et des éclairages sublimant constamment cette nuit où se déroule l'action.
Le montage nerveux enchaîne les courses-poursuites avec une réelle maîtrise du cadre. La gestion parfaite des différents espaces permet au spectateur de ne jamais être perdu dans l'action. On a même droit à quelques moments bluffants, comme ce plan-séquence fou avec un vélo… Et même si Michiel Blanchart s'inspire clairement de Scorsese, Fincher et Cuaron, il le fait à merveille, car le résultat est bel et bien là. Le film est calibré, mais le plaisir reste intact.
Le film se déroule dans le contexte des manifestations "Black Lives Matter", qui ne constitue finalement qu'une toile de fond. Certes, le film aurait pu aborder un propos politique plus poussé, mais il préfère privilégier l'efficacité en proposant une pure série B. Et ce choix est judicieux, car même s'il n'échappe pas aux facilités scénaristiques inévitables dans ce type de production, cela n'enlève rien à l'efficacité de l'œuvre, qui repose avant tout sur l'adrénaline et propose un divertissement haletant.
Cerise sur le gâteau, Romain Duris, toujours aussi charismatique, incarne un antagoniste glaçant, même dans un rôle secondaire.
Bref, La Nuit Se Traîne est clairement une belle surprise de cette rentrée, et surtout la découverte d’un réalisateur qu’il faudra garder à l’œil…
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