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CH1218
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3,0
Publiée le 16 décembre 2021
Les noms qui entourent « Les Désaxés » ont façonné son prestige bien plus que le film lui-même. John Huston à la caméra, Arthur Miller à l’écriture, Clark Gable, Marilyn Monroe, Montgomery Cliff et Eli Wallach à l’écran. Cette peinture désolante d’une fin de mythe(s), tournée dans un magnifique noir-blanc, ne m’a réellement embarqué que dans sa dernière demi-heure.
Chronique désenchantée de quatre marginaux de l'Ouest américain, souffrant d’un rythme trop mollasson et d’un scénario pas super prenant et assez bavard, en dépit d’un casting sublime.
Film très inégal montrant la fin du mythe de l'Ouest américain symbolisé ici par des cowboys totalement paumés et alcooliques (lesdits désaxés) qui en viennent à traquer des chevaux pour survivre. Le casting est XXL mais les 3 premiers quarts du film sont assez quelconques, enchainant des dialogues plus ou moins intéressants sur la détresse psychologique des quatre personnages principaux et leur avenir qui s'annonce très sombre. Reste la dernière partie sur la chasse des mustangs qui est intéressante. Est-ce suffisant pour faire de ce film un chef d'œuvre. Pour ma part, je ne pense pas mais je vous laisse le soin de vous forger votre propre opinion.
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1,0
Publiée le 3 mai 2021
J'ai vu Les Désaxés et ce soir en mangeant un souper de chili et de pain de j'ai réalisé à quel point le film me déprimait. Je me suis demandé pourquoi et la première chose qui m'a frappé c'est à quel point la perception des gens par Arthur Miller était déformée. Il fait passer les habitants pour des perdants, des alcooliques et des débauchés. J'ai l'impression qu'au fond Miller n'aimait pas les gens. Je soupçonne Miller de projeter sa propre dépravation sur son sujet. Je parie que si Marilyn Monroe s'est suicidée c'est parce que Miller lui donnait l'impression d'être du foie haché sur un biscuit. John Huston a aussi fait des films répréhensibles pour quiconque a un cœur comme celui sur le cinglé évangélique qui s'arrache les yeux à la fin dont j'ai oublié le titre il me donne envie de les maudire pour avoir gratuitement diminué l'humanité au nom de l'effet d'écran. Regardez ce film si vous le devez mais il est loin d'être un film essentiel il est, en dernière analyse incroyablement déprimant. Je dis incroyablement parce qu'il m'a fallu plus de 40 ans pour finalement le reconnaître pour ce qu'il est...
Reno (Nevada). Après 35 minutes d’échanges américa-niais entre virils cow-boys au cœur tendre dont Gable, plutôt surjoueur, et une Marilyn-mère Teresa magnifique mais particulièrement mal doublée, on passe – enfin ! – aux choses sérieuses avec rodéo, soulographie et inoubliable chasse au mustang qui révèle la psychologie profonde de chaque protagoniste. Un classique à ne pas rater.
Un film qui résonne encore de son passage sur Hollywood. Une derrière apparition de Gable, le dernier film achevé de Monroe. John Huston filme avec force les Mustang sauvages, le rodéo et le désert du Nevada. Il réussit surtout l'exploit de gérer son actrice et les difficultés de tournage. Saisissant par les faits et ses séquences totalement inédites, beaucoup moins par son sujet.
Si ce film jouit d'un certain prestige et peut exercer une sorte de fascination, c'est probablement du fait de sa genèse (Arthur Miller parle ici de Marilyn) et du destin tragique des trois principaux acteurs. Car si l'on s'en tient au film proposé, c'est d'un ennui mortel. Il n'y a pas de scénario, et l'on subit une suite inintéressante de situations dans lesquelles les acteurs surjouent des personnages (souvent en état d'ébriété) tout aussi paumés que caricaturaux. La naïveté angélique de Marilyn en constituant l'exemple le plus criant. Les dialogues sont souvent indigents, rarement rattrapés par une pointe d'humour, le plus souvent empreints d'une philosophie de bazar. A conseiller à ceux qui veulent "voir des acteurs" ; ceux qui cherchent des grands films s'orienteront ailleurs dans la filmographie de John Huston.
Film maudit, "The misfits" réussit à créer une ambiance crépusculaire en quelques plans par sa manière de montrer le Nevada et son désert, qui ne symbolise pas un horizon, comme le reflet de personnages en bout de course. Chacun tente de masquer son véritable état : Gay se fait passer pour un cow-boy attaché à son mode de vie mais le jeu génialement cabotin de Clark Gable ne fait illusion qu'un temps; Guido suit son ami sous prétexte qu'il ne veut plus être à la merci de ses patrons mais c'est en réalité pour qu'il puisse séduire Roslyn, incapable d'être épanouie malgré un divorce acté qui aurait dû la libérer; quant à Perce, il enchaîne les rodéos pour vivre et ne cesse de s'inquiéter pour sa mère qu'il ne voit guère. Le film trouve quelques respirations bienvenues dans un ensemble au ton dépressif à travers quelques traits d'humour mais ne parvient pas à donner une véritable consistance à ses personnages, la faute à une écriture paresseuse et à des acteurs trop souvent livrés à eux-mêmes. Hormis une ultime séquence (la dernière demi-heure) où se déploie avec maestria la mise en scène de Huston, pas mal de scènes restent anecdotiques et certains rôles aurait gagnés à être davantage mis en valeur – comment se fait-il que le personnage d'Eli Wallach, acteur bouleversant, reste à ce point en retrait ? Au contraire, le rôle de Marilyn Monroe, dont le jeu n'est pas remis en cause, est bien trop maigre et ne peut donc émouvoir. Film à fleur de peau, "The misfits" n'est pourtant pas le chef-d'oeuvre réputé, mais demeure simplement son squelette, l'idée de ce à quoi il aspire.
Fascinants Desaxés de John Huston qui virent s'entrecroiser de manière inédite récit fictionnel dramatique et tournage crépusculaire. Dernier long-métrage de Clark Gable et Marilyn Monroe, déjà fragiles au moment du tournage et qui passèrent de vie à trépas quelques mois après, les Misfits fut aussi réalisé cinq ans avant la mort prématurée d'un Montgomery Clift cabossé par la vie. Sur un scénario d'Arthur Miller, que l'écrivain écrivit pour offrir à son épouse MM un rôle digne de son talent, Les désaxés raconte la rencontre de quatre paumés dans le Nevada de la fin des années 50. Ces quatre personnalités dépassées par un monde qui leur échappe évoluent aussi dans une Amérique définitivement frappée par la fin de ses mythes et des rêves de ses fondateurs originels. Une superbe photo noir et blanc, des mouvements de caméra géniaux et des plans magnifiques.
Tout à été dit sur ce film. Je retiens surtout la joie de Marilyn quand elle voit le cheval qui finalement retrouve sa liberté. Simple mais beau avec la musique nostalgique qui redonne une chance à l’animal et à l’homme
Quatre désaxés dans un coin paumé des States. Trois hommes et une femmes fragiles, touchants, tous en grande difficultés face à une société qui est en train de changer et ne veut plus d'eux. Pour survivre, il ne reste à ces trois cow-boys qu'à tuer des chevaux sauvages, dont on en fera de la nourriture pour des vaches. Et Marylin n'en veut pas de ce massacre, elle crie sa douleur. Le film est excellent, dur, vrai, émouvant, voir bouleversant, splendidement filmé en noir et blanc. Les acteurs sont magnifiques, in primis une Marylin Monroe déjà en souffrance et plus très jeune, d'une beauté dramatique à couper le souffle. Il faut la découvrir, surtout pour les non fans de cette comédienne ! Et voir le film, bien entendu, remarquable !
J’ai l’impression que l’on glorifie bien plus les acteurs, des légendes, que le film en lui-même. Ce qui est certain c’est la beauté des acteurs. Marilyn est magnifique. Elle absorbe littéralement la lumière et le regard. Pour ce qui est de sa prestation, je garde quelques réserves. Le côté potiche et ingénue, très peu pour moi. The Misfits bénéficie d’un scénario exceptionnel, original et moderne pour l’époque (merci Arthur Miller), mais qui perd, à mon avis, de son intensité au fur et à mesure par la prestation des acteurs. Légendes soient-ils, ils ne m’ont pas convaincu. J’ai presque d’ailleurs trouvé irrévérencieuses la place et la lumière qu’ils occupent dans le film. Je pense notamment à la pauvre Isabelle, incarné par la très drôle Thelma Ritter, qui est beaucoup trop effacée. The Misfits demeure tout de même un film vraiment intéressant et intelligent, qui donne envie de lire la nouvelle dont il est l’adaptation. Il ne faut pas se méprendre,le chef d’œuvre ce n’est pas le film, mais bien le livre!
Les inadaptés. On est dans les années 50. En pleines 30 glorieuses, tout change vite dans l’Amérique conquérante. A Reno, dans le Nevada (autant dire nulle part), Roslyn divorce et recommence une nouvelle vie. Elle rencontre Gay, un cowboy old school, Raymond, un veuf qui souffre de sa solitude et Perce, une tête brûlée qui ne vit que pour l’instant présent. Il est dit communément que ce film est le denier western. Et c’est exactement ce qu’il est. Il met fin aux mythes, dénude la liberté et oblige l’Amérique à constater son évolution inéluctable. On passera sur la destinée forcément tragique en off : Oui, c’est le dernier film de Marilyn Monroe et Clark Gable se meurt. En fait, c’est un monde qui meurt. Monroe y incarne une femme qui recouvre sa liberté. Elle est belle et plus sexy qu’elle ne le voudrait. Elle est l’objet de toutes les convoitises et la proie du prédateur. Chacun en voudra une part. Sa magie opère d’emblée plus en raison d’une photo spécifique et magnifique sur les plans de Marilyn qu’en raison des mimiques de la miss. Elle symbolise ce monde qui change car oui, elle est éprise de liberté, cette valeur toute américaine mais elle tente de faire apparaître l’envers du décor. Le film appuie sur ce qu’implique la liberté et il tente de la définir comme un ensemble de choix à faire seul et à assumer. La fin est magistrale dans ce qu’elle a de subversive. Assumer et reconnaître, y compris la part sombre, c’est ce que suggère le film quant aux guerres américaines et aux comportements de prédateurs. Il est en effet plus facile de tuer quand on ne voit pas sa victime ou quand ça se passe loin des regards. Et pourtant, tuer c’est tuer. Fournir une victime au tueur, c’est tuer également. La dernière séquence dans le désert est à tomber de beauté et de force d’évocation. Une conclusion terrible sur ce qu’est le mythe américain de la liberté et du self-made man. Un film qu’on a pas fini de revoir pour en capter toutes les subtilités et pour s’émerveiller de tant de beauté. En effet donc, c’est bien le dernier western puisqu’il déconstruit tous ses prédécesseurs. Dès lors, il n’est plus possible de revenir en arrière. Du grand art.
On commence par une première partie très bavarde et peu saisissante, peut être trop désaxée et pas assez profonde pour nous captiver. Les choses s'améliorent à la scène d'arrivée de Monty Clift qui dégage une réelle présence et marque aussi un tournant dans l'histoire du film. A partir de là, l'atmosphère et les tensions se lient davantage entre les personnages et on prend davantage de plaisir à suivre l'histoire mais en toute honnêteté, ça ne devient jamais du grand cinéma, même si le jeu d'acteur est bon sur l'ensemble du film.