J’ai beau me définir comme un néocinéphile et ainsi posséder le côté légèrement snob de cette fonction, je n’en reste pas moins très bon public. Et s’il y a bien un film avec lequel je ne supporte pas le jugement odieux de certains spectateurs ou médias qui se veulent pédants et qui passent finalement à côté de l’essentiel, c’est Les Tuche. Alors bien sûr, c’est une comédie française gentille, loin d’être intellectuelle mais elle rassemble. Je l’avoue sans vergogne : je suis fan des Tuche. Les quatre premiers opus sont un rendez-vous familial dont les répliques sont ancrées dans nos discussions. Ce nouveau volet, malgré quelques répliques et situations légèrement trop potaches ou faciles, s’en sort très bien pour faire suite aux précédents dans une fidélité qui ne peut ravir. Après Monaco, l’Amérique, l’Elysée et les fêtes de fin d’année, la famille aussi drôle qu’attachante embarque pour l’Angleterre. J’ai vu le film en avant-première, lors de la toute première projection française à Mérignac et ce fut un plaisir de découvrir le film après le discours de Jean-Paul Rouve et Sarah Stern dans une salle remplie de fans sous le charme. Certaines ficelles sont prévisibles, mais le tout est un très bon moment. J’ai ri du début jusqu’à la fin, friand de cet humour absurde, parfois plus fin qu’on ne peut le penser, souvent créé par les personnages. Ils sont encore une fois le point fort du film : employer de vrais personnages de théâtre campés par des acteurs parfaits qui maîtrisent leur rôle sur le bout des doigts, une audace récompensée. Rouve alterne à merveille entre le costume de Jeff plus tendrement caricatural que jamais, et celui de réalisateur qui lui va très bien. On passe un agréable moment qui sent bon la pomme de (la) terre. Seule réserve concernant l’absence de « J’AIME LE VEAU ! » ma réplique préférée de la saga que je me plais tant à retrouver presque systématiquement, mais de nouvelles scènes m’ont conquises, « sombre affaire »... Un très bon moment en famille inventif et amusant.