Bouzi Bouzouf aime « La Soif du mal » d'Orson Welles, film qu'il ne faut surtout pas confondre avec « La Soif du mâle », dans lequel la belle Mélissa Lauren, qui interprète une femme au foyer, reçoit chez elle en nuisette trois gros plombiers nus sous leur salopette bleue qui, à peine arrivés, sortent leurs outils pour s'occuper de la... Bref, cette tranche de vie n'a rien à voir avec le face-à-face légendaire – un choc des titans comme le claironne la bande-annonce de l'époque – entre Charlton Heston, tellement classe que l'on parvient à oublier le salopard qu'il était devenu à la fin de sa vie, et Orson Welles, tellement méconnaissable en gros salopard que l'on parvient à oublier le dandy très classe qu'il était dans la vie ; Welles qui nous gratifie également d'une réalisation magistrale, dominée par de longs plans-séquences (dont celui, anthologique, qui ouvre le film) durant lesquels la caméra bondit joyeusement de bas en haut et glisse latéralement avec virtuosité, tandis que fourmille tout un tas d'informations sur toute la profondeur du champ (quelque chose dit à Bouzi Bouzouf que Brian de Palma a dû prendre beaucoup de notes quand il a découvert ce film (au fait, qu'est-ce qu'il devient, ce bon bougre de De Palma ?)). Bouzi Bouzouf ne résiste pas à l'envie de rapporter un petit extrait d'un dialogue entre les deux protagonistes principaux, qui, non seulement, illustre bien la tension régnant entre nos deux titans tout le long du film, mais qui, aussi, s'avère d'une remarquable actualité plus de cinquante ans après sa sortie. CH : « Un policier ne met pas des criminels derrière les barreaux comme on capture les chiens ! Dans un pays libre, les policiers représentent la loi, qui protège même les coupables. » OW : « Notre boulot est assez dur comme ça. » CH : « Il doit l'être. Le travail d'un policier n'est simple que dans un état policier. C'est ça ! Qui donne le ton ? Le policier ou la loi ? » C'est à ton tour de prendre des notes, là, Brice Hortefeux !