Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
titusdu59
71 abonnés
696 critiques
Suivre son activité
4,5
Publiée le 23 août 2011
On savait qu'Orson Welles était brillant. Et il nous le prouve encore une fois avec ce film vraiment impressionnant! La mise en scène est proprement stupéfiante de précision, de prouesse, de perfection tout simplement! Et si l'histoire, quand bien même elle se tient, n'est pas une perle d'innovation dans le genre, Welles soulève magistralement ses points forts pour n'en tirer que le meilleur! Ainsi, ce film, qui aurait pu être une banale série B s'il avait été tourné par un autre, devient un polar noir superbement huilé, et plein de suspense, jusqu'à un final haletant et très intense! Les interprétations y sont nettes, collent aux personnages, encore une fois détaillés avec beaucoup d'intelligence... Mais c'est sans parler du personnage de Quinlan qu'incarne Welles, aussi fort derrière que devant la caméra! Car ce personnage est d'une profondeur inouïe, incroyable, et pousse vraiment à la réflexion: il y a une certaine grandeur morale dans le Mal que le Bien ne peut avoir. Cela peut sembler simple à première vue, mais "La soif du mal" va au fond des choses, très vite, et très bien. À n'en pas douter un grand film.
Suite à un double meurtre, l’inspecteur Hank Quinlan (Orson Welles) enquête à la frontière américano-mexicaine. Il est célèbre pour son intuition et ses méthodes troubles. L’avocat mexicain Mike Vargas (Charlton Heston) se mettra en travers de sa route, le conduisant à faire alliance avec une bande de malfaiteurs que l’avocat combat. Comme dans les films précédents de Welles, les atouts sont la virtuosité technique et l’ambiance. Côté virtuosité, le célèbre plan-séquence d’ouverture, de plus de cinq minutes, mais aussi le ballet des jeunes voyous autour de la femme de l’avocat isolée dans un motel (une certaine similitude avec le ballet des motards dans « l’équipée sauvage »), la contre-plongée sur un visage étranglé, le jeu d’éclairage nocturne sur les derricks dans la séquence finale, etc. Ces éléments participent à la création de cette ambiance glauque, volontairement angoissante, dans laquelle baigne tout le spectacle, et qui est renforcée par l’aspect inquiétant de Quinlan, une composition magistrale de Welles que l’on reconnait à peine tant il est bouffi et évite ses expressions de visage coutumières. Pas de voix off cette fois, mais un piano mécanique pour la nostalgie, et la présence sensuelle de Marlène Dietrich pour adoucir le propos. Le scénario est par ailleurs bien ficelé, apportant progressivement son lot de surprises, et croquant d’intéressants personnages secondaires. Comme souvent, le producteur a revu le montage, et malgré les nouvelles retouches apportées suite au plaidoyer du réalisateur, la version courante n’est pas totalement conforme à sa volonté. On regrettera la confusion de quelques dialogues, tous les personnages parlant en même temps, ainsi que le rôle ridicule du gardien de nuit du motel. On peut trouver également quelques longueurs : la durée standard de 100 minutes aurait suffit. Un film incontournable, tant pour le traitement technique que pour le développement du récit et la prestation de l’acteur Orson Welles.
Un chef d’œuvre du film noir qui nous plonge dans un monde où tout sent le pourri et la corruption. Orson Welles qui signe ici son dernier film hollywoodien nous offre une mise en scène de qualité à la photographie et aux cadrages très travaillés, jouant beaucoup sur les ombres et les contre-plongées, truffée de superbes travellings et bénéficiant d'un inoubliable plan-séquence d'ouverture. Son génie transparaît dans chaque plan mais il soigne aussi l'écriture du scénario qui suggère beaucoup de choses et qui s'avère passionnant par la complexité des personnages qu'il met en jeu. Et si Charlton Heston s'avère très convaincant en policier mexicain et que Janet Leigh est pleine de charme (alors qu'elle avait durant tout le tournage un bras dans le plâtre), c'est à Welles lui-même que revient la palme, excellent en flic pourri, promenant sa large silhouette dans l'enfer de ce monde en train de moisir.
Des plans-séquence impressionnants, un sens de la mise en scène remarquable: Welles imprime sa griffe tout au long d'un film dont les ressorts de l'intrigue, au début redoutables, en viennent à se distendre un peu sur la longueur, la faute à quelques "rebondissements" mal pensés. Le casting est plutôt à son avantage, même si, avouons-le d'emblée, Charlton Heston en mexicain n'est pas l'idée du siècle, ne serait-ce que du point de vue crédibilité. Néanmoins, avec son art consommé des mouvements de caméra, Orson Welles parvient à tenir le spectateur jusqu'à la fin.
Tout simplement l'un des plus grands films noirs qu'il m'ait été donné de voir, "La soif du mal" est une grande oeuvre cinématographique et une nouvelle leçon de cinéma d'Orson Welles. Pourtant, rien ne promettait aux dires des producteurs un tel succès, des producteurs mécontents du rendu que leur offrait Welles qui ont remonté le film et tourné des scènes supplémentaires. Bien qu'il existe depuis une director's cut se rapprochant au maximum de la vision de Welles, c'est malheureusement la version cinéma que j'ai visionnée ce qui explique les quelques réserves que j'ai envers le film, notamment le rythme et la mise en scène tous deux assez inégaux. Cette version cinéma reste tout de même grandiose, sublime visuellement et d'une noirceur envoûtante. Le scénario est plutôt simple en apparence mais se révèle assez profond dans sa dimension psychologique, les personnages évoluant dans une atmosphère sombre et corruptrice qui fait ressortir leurs pires travers à mesure que la vérité progresse dangereusement jusqu'à éclater au grand jour et faire définitivement tomber les masques. Mais c'est évidemment dans sa mise en scène que le long-métrage se montre le plus brillant, Orson Welles se surpassant totalement dans une scène d'introduction mythique avant de conclure son film en apothéose, offrant ainsi deux des plus extraordinaires séquences de cinéma que j'ai pu voir dans ma jeune vie de cinéphile, deux séquences qui, à elles seules, font de "La soif du mal" un incontournable du genre et rendent son visionnage indispensable.
Orson Welles met tout en œuvre pour montrer son génie dans les premières minutes en mettant en scène un fabuleux plan séquence dans le but de poser l’action, et les personnages. Ce qui suit est tout aussi fabuleux avec une profondeur de champ toujours aussi splendide. En 1958, Welles se paie un casting de luxe et affronte fictivement Charlton Heston, un policier mexicain en voyage de noces.
Il suffit de l'énorme plan séquence d'ouverture pour remarquer qu'on tient un film de maître. Mais, il y a un mais, l'excellente réalisation côtoie un scénario bâclé et des personnages trop figés dans leur caractère. Dommage.
J'ai déjà évoqué le fait que tout le génie de La Mort aux Trousses est concentré dans la scène de l'avion, eh ben ici c'est pareil pour la scène d'ouverture : une bombé placée dans une voiture, un couple empruntant l'automobile pour traverser la frontière américaine et un plan séquence qui s'étire à mesure que l'attente du drame grandit. On est à peine rentré dans l'action qu'on vient déjà de recevoir une claque, c'est fort Orson, très fort ! L'intrigue démarre et on se rend compte que les relations USA/Mexique, c'était déjà le bazar à l'époque. Les deux personnages principaux (interprétés par Charlton Heston et Janet Leigh) devront démêler le vrai du faux dans cette affaire d'attentat qui mélange aussi trafic de drogue et corruption. Le film possède un rythme soutenu et des personnages (très) bavards, par conséquent il ne laisse jamais au spectateur le temps de s'ennuyer, surtout lorsque la grosse révélation commence à prendre forme. Le tout est très bien mis en scène, mais je n'en attendais pas moins du réalisateur. Le choix du noir et blanc est judicieux, d'une part pour l'ambiance et d'autre part pour tous les jeux d'ombres que cela amène (l'intrigue se déroulant en grande partie de nuit). Il faut également saluer la scène où une personne suit discrètement deux autres qui discutent. La séquence possède à la fois une grande fluidité et une tension palpable, amenées par le (dé)placement des acteurs dans le décors, des plans parfaitement calculés et un raccord de son incroyable (il faut voir la scène pour le comprendre). Dommage quand même que Janet Leigh, qui a pourtant un personnage au caractère fort, se retrouve au second plan. Elle ne fait pas rien pour autant, elle a son rôle à jouer dans l'histoire, mais cette passivité est regrettable, j'aurais aimé qu'elle se confronte plus à l'action, comme elle le fait au début. Un grand polar, et quand on voit avec quoi on partait au départ (càd un Charlton Heston grimé en mexicain avec une moustache et de gros problèmes de studios), on ne peut qu'applaudir.
Là, on atteint ce qui se faisait de mieux en film noir policier dans les années 50. C'est très bien construit, et tout ce qui pourrait paraitre extérieur à l'affaire ne l'est pas autant que cela. Les acteurs sont tous très bons, et les yeux de Marlène Dietrich fascinent toujours autant. Les décors sont aussi monstrueusement noirs et plombent parfaitement l'ambiance. Tout s'agence à la perfection pour vous tenir en haleine et vous scotcher à votre fauteuil. Et tout cela sans le moindre effets spéciaux. A voir par tous pour une belle leçon de cinéma, et les amateurs de films noirs policiers ne peuvent passer à côté.
Paradoxale. Telle est mon impression à l'égard de ce "Touch Of Evil". A la fin de sa vision, un double sentiment m'a envahi. En effet, une admiration sans précédent venait être gâchée par une tension émotionnelle très peu présente, à tel point que la virtuosité technique observée presque deux heures durant fut parfois entrecoupées de périodes d'ennui à mon appréciation. Aucune baisse de rythme n'est accordée, la mise en scène est extrêmement inventive, constituée de plans tous plus fous et originaux les uns que les autres, reliés entre eux par un montage soutenu mais jamais saccadé. Tout le vocabulaire cinématographique est concentré dans cette oeuvre, un modèle pour sa palette très large de trouvailles absolument géniales. Visuellement, c'est grandiose et scénaristiquement, ça l'est tout autant. L'utilisation de récits parallèles se révèle d'une rare efficacité, créant ainsi un véritable suspense, aussi bien de situations que de chronologies, envoyant valser toute convention possible et développant convenablement ses protagonistes tout en les enrôlant de mystère. Les ruptures sont grandioses, l'histoire délaissant toute dramaturgie pour trouver une plus grande puisssance mais aussi choquer le spectateur pas ses alternances nombreuses et osées, tel un puzzle psychologique. L'interprétation est de tout premier ordre, Welles en tête avec un charisme indéniable, très bien suppléé par Charlton Heston, la vénéneuse Janet Leigh ou encore l'apparition nostalgique de Marlene Dietrich. Oui, tout cela est plastiquement superbe et comporte de grandes qualités d'écriture, mais l'outrance et l'absence de sentiments profonds agace. A vouloir tout perfectionner, le cinéaste perd parfois son public, se complaisant dans une certaine "orgie" sur tous les bords, énervant par une trop grande facilité faisant perdre par moments toute humanité à son oeuvre, "trop parfaite" pour convaincre.
Superbe film noir d'Orson Welles, "Touch of Evil" ne manque jamais de rythme introduit par un modèle du plan séquence qui intègre directement le spectateur dans l'intrigue. Welles déploie tout son art dans une mise en scène ébouriffante et une réalisation exceptionnelle se résultant aux prises de vues procurant à chaque scène sa profondeur, éclairage intelligent, plans séquences et vues en plongées et contre plongées d'une qualité inouïe. Interprétation brillante de tous côtés même les plus petits seconds rôles dont la pin-up Marlene Dietrich. Welles totalement métamorphosé en flic est aussi à l'aise devant que derrière sa caméra. Rajoutons à cela la photo magnifique de Russell Metty (collaborateur notamment de Sirk,Vidor,Walsh,Huston,Kubrick...) et une musique d'Henry Mancini d'une élégance noire. Un excellent Welles pour ma part.
Un film sympathiquement bien fait,avec une surprenante mais impressionnant scène d'ouverture avec un plan en continue. Des personnages mystérieux et un Orson Welles des plus robustes dans la peau d'un flic corrompue dévoré de l'intérieur par son triste passé faisant une nterprétation qui est comme à son habitude excellente. Mais avec des dialogues un peu figés parfois qui fait avancer l'histoire mais très lentement et nous laisse ramer. Ce n'est pas pour autant que ce film reste à voir pour tous les cinéphiles ou fan d'Orson Welles.
Trois étoiles peu généreuses. C'est un film noir particulièrement brillant, à l'atmosphère très bien rendue, et ou l'enquête, particulièrement intéréssante, est soutenue par les relations particulièrement ambigues entre les différents personnages. Même si l'ensemble est profondément pessimiste, on ne peut être qu'admiratifs devant le travail du grand Orson Welles, aussi talentueux devant que derrière la caméra. Charlton Heston et Janet Leigh sont eux aussi excellents. C'est vraiment du grand art.
Esthétique et génial par son avant-gardisme, "La Soif du mal" est une jolie découverte. Merveilleusement bien construit, avec une intrigue à la Hitchcock, on est envoûté par le charme de ce film en noir et blanc. Mettant en conflit deux visions de la police, l'une légaliste, l'autre corrompue, Orson Welles prouve son talent pour développer à plein la psychologie des personnages qu'il met en scène, particulièrement celle de l'inspecteur qu'il interprète avec classe. Un chef-d'oeuvre, que tout cinéphile doit avoir vu au moins une fois.