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Pierre Kuzor
110 abonnés
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2,0
Publiée le 29 novembre 2023
A vu "Rien à perdre" de Delphine Deloget. Sylvie élève seule ses deux fils tout en travaillant de nuit comme barman dans une petite salle de concert à Brest. Sylvie démarre au quart de tour, perd vite son sang froid, et est à fleur de peau 24 heures sur 24. Elle a du mal de s'occuper de son fils le plus jeune, qui en pleine nuit alors qu'elle est absente, s'ébouillante avec une friteuse. Suite à un signalement, le petit Sofiane turbulent et colérique sera placé dans un centre en attendant un jugement. Sylvie se débat, part dans tous les sens (et souvent les mauvais), crie, frappe, se révolte... et se tourne vers ses deux frères tout aussi borderline qu'elle. On a du mal à s'attacher à ses personnages si peu sympathiques. et un peu trop chargés pour une fiction. Bien évidemment des gens comme cela existent, mais l'accumulation de tous ces faits et le déroulement de cette spirale pendant 100 minutes rend les choses guère digestibles par le spectateur qui se sent très vite débordé et étouffé. L'envie de sortir se fait vite sentir et ne disparait jamais vraiment, même si je suis resté jusqu'au bout. C'est parfaitement interprété et c'est le grand atout du film. La grosse réserve outre le scénario qui manque de nuance, est la mise en scène qui est bien trop télévisuelle pour retenir également l'attention. Là où il aurait fallu moins d'images léchées, plus de plans séquences, moins de musique, et peut être une actrice principale totalement inconnue pour viser un projet plus "docu-fiction" à la Ken Loach ou la Dardenne, et donc surtout plus vrai, Delphine Deloget veut trop en dire, trop montrer et condamne ses personnages au stéréotype. Certainement que le propos et les motivations de la réalisatrice sont très juste mais la mise à l'écran nécessite de recul, une re-lecture, plus d'aération. On ressort saoulé, agacé et bien content de ne connaitre aucune Sylvie. "Rien à perdre" ? Si un peu son temps tout de même !
La cinéaste qui est bretonne situe son histoire à Brest mais on s'étonne de ne pas voir Brest dans le film, la ville est finalement peu importante, impersonnelle et interchangeable. Dommage. Si les services sociaux devaient faire une enquête et/ou placer les enfants à chaque accident domestique il n'existerait pas une seule famille unie en France. Au départ, ça ne tient pas vraiment la route, il aurait fallu un fait plus marquant ou probant sur un éventuel danger et un enfant plus jeune. Là l'enfant est assez grand, sait s'expliquer et clairement lors de la première visite rien en permet de craindre un danger. Bref, le départ de l'intrigue n'est pas très crédible pour expliquer la décision du juge. Ensuite on s'agace un peu car les services sociaux abusent alors même qu'il n'y a rien de bien solide dans le dossier, rien de bien solide à reprocher à la maman. Le film est surtout intéressant car il démontre bien le travail hyper difficile des services sociaux qui amène à une peur hystérique de se tromper qui pousse à des abus et à une incompréhension totale de la détresse des parents et à une surdité effrayante vis à vis des enfants eux-mêmes. La maman perd pied mais qui ne le serait pas quand on enlève un enfant pour aucune raison valable ?! Un film qui amène à des réflexions foisonnantes mais sans pistes, réponses ou solutions. Site : Selenie.fr
Premier long-métrage de fiction de la documentariste Delphine Deloget, quelque part entre l'esprit des films de Ken Loach et ceux de Jeanne Herry (Pupille, Je verrai toujours vos visages), un drame social assez pertinent et touchant sur une mère voulant à tout prix récupérer l'un de ses fils, placé en foyer suite à un malheureux incident.
Une œuvre qui, malgré un manichéisme parfois un peu appuyé (la mère courageuse se heurtant à un système sourd et des services sociaux sans grande empathie et nuance), arrive en grande partie à éviter le pathos qui pourrait facilement transparaître de ce type de récit.
Là aussi, le casting est impeccable, mentions spéciales à Virginie Efira, une nouvelle fois totalement investie dans le rôle de cette mère, dépassée et résolue, ainsi qu'au jeune Félix Lefebvre (Suprêmes) dans le rôle de ce fils aîné et anxieux, gardant ses problèmes pour lui, et ne parlant jamais de ses envies à lui.
Un film qui choisit de miser sur l'humain sous toutes ses coutures (ses valeurs comme ses imperfections, son obstination comme son instabilité) pour mieux nous faire appréhender ce combat qui s'annonce long et à l'issue sans cesse remise en question.
Une œuvre qui, si elle peut parfois en rappeler d'autres dans ce qu'elle raconte, met suffisamment d'empathie et de vérité dans son propos pour ne pas nous faire décrocher devant ce portrait de femme forte, mais non sans failles, et celui d'une famille fracturée qui doit chercher à se reconstruire du mieux qu'elle le peut, pour chacun de ses membres.
Un film choc traitant les agences de protection de l'enfance. Il y a de la puissance dans ce long métrage, mais qui ne prend pas forcément de risque. J'espérais un développement plus approfondie sur la psychologie de la mère.
En lisant les secrets de tournage on comprend ce côté documentaire qui émerge puisque c’est le genre de la réalisatrice et scénariste. On aura donc un récit (de fiction mais on ne peut s’empêcher de penser que ça arrive autour de nous et pourvu que ça ne nous arrive pas !) où la technico-structure administrative, sociale et judiciaire va décider à l’emporte-pièce (c’est en tout cas le propos) que l’enfant est en danger et que la mère, même si elle n’est pas présentée comme indigne (c’est pour ça que beaucoup s’y reconnaitront) apparait coupable d’avoir mille choses à gérer pour articuler sa vie professionnelle et sa fille familiale (parent isolé). Le fond des griefs qui viennent l’accabler : un jeune enfant (mais pas un tout petit non plus) se trouve seul la nuit dans l’appartement, son frère censé être là ayant fait faux bond (plus exactement retardé) et un accident domestique arrive. La suite : brulure, hôpital, signalement, services sociaux, placement, procédure judiciaire pour récupérer la garde. Au final, une machinerie bien huilée ( ?) qui est assez troublante et qu’on imagine traumatisante y compris d’abord pour l’enfant. On comprendra que la mère acculée se défende comme elle peut même maladroitement parfois.
Même si je suis la seule à exprimer ce point de vue, j'ose dire que je n'ai pas aimé ce film. Beaucoup de cris, de coups de gueule, mais peu de profondeur. J'envie les personnes qui ont eu la larme à l'œil. Moi, j'ai failli sortir avant la fin.
Le jeu d'acteur, rien à redire. Par contre, le scénario est un cliché d'un autre temps concernant le travail social. Des phrases, des scènes, amenant à croire qu'un enfant peut être retiré de sa famille lorsqu'un divorce est compliqué, lorsqu'un parent a un passif institutionnel (sous entendant qu'il n'est donc pas capable d'élever un enfant), à cause d'un accident domestique isolé... l'assistante sociale ayant un air souvent condescendant, supérieur, jugeant, à deux doigts d'ouvrir un placard lors d'une visite à domicile... un univers où la parole de la famille, de l'enfant, n'est finalement pas vraiment prise en compte. La violence d'un placement non expliqué, non travaillé, non préparé, non compris... les solutions proposées... l'AAH pour une dépression, la fuite en Espagne... bref... trop d'éléments non conformes, loin de la réalité de terrain... il ne faut pas oublier que depuis 2007, la loi appuie sur le maintien des liens enfants/parents, et donc du maintien le plus possible au domicile familial. Nombre de mesures et dispositifs existent dans ce but. Un placement n'est pas une décision prise à la légère. Il est la dernière solution, le dernier recours. Il n'est pas irréversible, et peut ne durer que très peu de temps selon les situations. Un travail est mis en place avec les familles, dans le but d'un retour à domicile dans des conditions favorables. C'est bien dommage qu'une telle image soit véhiculée, même si nous en sommes bien tous conscients, le manque de moyens peut réellement mettre à mal le travail des professionnels et ce au détriment des familles...
Un premier film remarquable ! Préparez vos mouchoirs, vous allez être émus aux larmes... sans oublier bien sûr la prestation remarquable de Virginie Efira dans ce rôle de mère blessée. Je recommande !
voilà un film qui ne restera pas dans les annales. la mise en scène n'est pas bonne autant que le montage du film. si faire un film en hurlant sans arrêt pour attirer l'attention et faire pleurer dans les chaumières c'est gagné. le point le plus positif c'est l'engrenage de l'aide à l'enfance qui est catastrophique et qui ne fait pas la différence entre la gravité des situations pour retirer un enfant à ses parents
De Delphine Deloget (2023). Bouleversant et parfois dur que ce film traitant d'un véritable problème sociétal qu'est le sort des enfants maltraités ou identifiés comme tels . Car l'élément le plus intéressant du film est son chant de vision. La maltraitante faite aux enfants est vue au travers le prisme des institutions sociales et de leur forte présomption d'une maltraitante, qui va extraire un enfant aimé et aimant à sa mère. Le film ainsi traité , on ne peut qu'être envahie de compassion et d'empathie envers la mère . Oui, la force du film est bien d'interroger sur un des problèmes de la société très difficile à gérer et parfois , sinon souvent à prouver. Oui, par une faible négligence due à un travail prenant et à un concours de circonstance, il y a eu un accident qui a provoqué toute la procédure .Mais aussi et surtout , le climat ambiant (un peu comme au travers du mouvement Me too) qu appelle à une telle prudence autant des institutions judiciaires que policières. Le combat mené par la mère est admirable . Mère que Virginie Efira campe avec force, fougue et empathie. Prouvant s'il en était besoin le grand talent de l'actrice. Félix Lefebvre et Alexi Tonetti sont eux aussi excellents.
"Rien à perdre" est un film terriblement émouvant sans jamais verser dans le mélo. Virginie Efira est d'une maîtrise absolue. Felix Lefevbre confirme également la justesse de son jeu. Meilleur film de l'année 2023 en ce qui me concerne.
Excellent film, tant par le jeu des comédiens que par la manière dont le sujet a été traité. Sujet douloureux, sans verser dans le mélodrame. On n'en sort pas indemne.
Simple, efficace, le film de Delphine Deloget nous présente avec lucidité le combat d'une mère pour récupérer son fils placé en foyer suite à un accident familial. La mise en scène de la réalisatrice, héritée du documentaire, permet de dessiner une étude quasi ethnographique du système juridique de l'aide sociale à l'enfance avec justesse. L'ambivalence et les paradoxes se substituent à la subjectivité du récit, puis finissent par renforcer le réalisme d'une histoire aux apparences triviales. Mention spéciale au trio d'acteurs (Virginie Efira, Félix Lefebvre et Alexis Tonetti) qui incarne avec force cette famille dépassée par un système qu'ils ne peuvent contrôler. Même si la fin aurait méritée d'être davantage travaillée (un vieux deus ex machina, dommage), la séance nous remue, nous embrouille et nous tracasse. Mission accomplie !