"il lui faut être dans sa famille" dit le frère de la mère de Sofiane, qui va être placé en famille d'accueil à 75km de là, ce à quoi répond l'assistant sociale : "il faut plus que de l'amour pour élever un enfant". C’est comme cela que peut se résumer en partie le film Rien à Perdre (qui à cause de mauvaise décisions prises par les services sociaux et la mère de l'enfant au cœur du problème, va conduire
à un délit de fuite et un aggravement de la situation
).
Dans la première moitié du film, c’est un débat / combat entre les gens qui comprennent les services sociaux, ceux qui comprennent les familles, ceux entre les deux : compréhensifs. Le film est fait de manière à montrer le point de vue des deux parties. Intéressant donc de savoir ce qu'il se passe dans la tête des services de protection de l'enfance ; c'est comme ça que nous apprenons que l'assistante en charge du dossier à un passif dans le travail, qui l'a amené à durcir (trop) son jugement pour les autres familles, notamment celle de Sylvie. Quand on ne compte pas aussi sur le fait, que, les services sociaux se basent bien souvent sur leur propre expérience personnelle (bonne ou mauvaise), pour venir juger sans distinctions, sans savoir et comprendre, et bien souvent sans capacité de discernement... C'est alors une grossière erreur de jugement ; ce qui conduit à une procédure avec le procureur et au juge des enfants, et à du grand n'importe quoi ; jusqu'à la perte d'emploi de la mère, finissant en dépression (d’où la demande de AAH pour incapacité de travailler), incapable de travailler ensuite (accapare par tout ce qui arrive c'est normal) ; et à qui l'on propose, après un mauvais diagnostic de son fils, de le mettre sous médicament...
Une errance judiciaire, entre temps, l'a conduisant à se montrer à nue (littéralement) au tribunal pour attirer l'attention de la juge pour faire appel (ce qui sera catastrophique ensuite). Du côté de l'enfant, ici, arraché à sa mère, il est évidemment très en colère (y compris contre elle la pauvre, qui a de quoi sombrer). Cet enfant révolté, casse tout autour de lui et cela retombe sur la mère : effet boule de neige ou papillon. La situation ne fait que s'empirer.
On demande à la mère si elle se sent prête à se battre pour son fils, ou se battre contre les services sociaux. Elle choisit la mauvaise décision vers la fin, et frappe, fuit... Écoutant la mauvaise personne (son frère marginal). On n'ose imaginer le désastre judiciaire
(la prison qui attend la mère au bout pour l'enlèvement de son fils à sa famille d'accueil, et ce que produit l'abandon de l'ainé (sans compter son déménagement dans une ville inconnue)... Pas de happy end donc, mais
une série de mauvais choix jusqu'au plus mauvais.
Une fin ratée, qui fait perdre 2 étoiles. Dans le genre, même si différent, j'ai largement préféré "Jusqu'à La Garde".
Mention spéciale aux acteurs tout de même, et tout spécialement à Virginie Efira, toujours juste. Je comprends pourquoi maintenant ce film était au festival de Cannes... Dommage !