Il se moque du monde, ce réa. Il n'y a même pas Lady grinning soul, ni Kook, ni Starman (Starman, vous vous rendez compte ?), etc.! Le docu tourne en rond, on s'ennuie passablement... J'ai apprécié la séquence tableaux mais c'est carrément expédié (et l'intéressé n'a pas été capable de se faire connaître pour son talent de peintre alors que c'est juste incroyable). Bref on tourne autour de Ziggy, au début on admet, mais trop, non... Ça se focalise sur l'esthétisme, le design, les effets de couleur. On patauge dans le Thin white duck puis le Bowie 80s puis... à peu près vers nulle part ; re-morceaux d'interviews TV, re-collages d'extraits sans continuité cohérente, ad libitum. Son idylle avec Iggy Pop, compagnon, muse? On devine sa mine un 1/4 de seconde! Lou Reed? Une 1/2 seconde! C'est quoi, ce délire ??! Elle est là, la censure! Après nous avoir saoulé avec des morceaux d'interview sur son rapport à l'amour, voilà que vers la fin, on nous sert du Iman... en photo! En photo de mariée ! Tout va bien, monsieur est donc rentré dans le rang ! Nan mais de qui se moque-t-on??! Le réa est vraiment mauvais, il nous sert un montage pseudo psychédélique bouffi doté d'une pâle ligne directrice (le rapport au temps qui passe), bien faiblarde à nous ''tenir'', d'autant plus que toutes ses activités alternatives ne sont que survolées (sans aucun commentaire ni insert sur ce qu'on voit, sans détail informatif sur les extraits). Sur sa carrière cinématographique, c'est purement n'importe quoi ; on devine en une seconde Les Prédateurs (embrassant Catherine Deneuve) mais y a rien qui accompagne ça, rien, pas une note, rien. On nous montre David naviguant nonchalamment dans une barque en Extrême-Orient. Ok. Et puis ? C'est tout. On nous sert plusieurs extraits d'un même film et d'autres sont passés à la trappe ; d'ailleurs ça n'apporte rien car tout est balancé par bouts de façon bien creuse. Tout est coupé au hachoir comme le ferait un boucher. Et alors on croit que c'est (enfin?) fini, eh bien non.. et une deuxième fois, même impression (fondu, noir) mais non ça repart, dans une sorte de prolongation indigeste qui se contente de répéter les mêmes trucs et qui ne délivre aucun sens réel... On croit avancer selon un ordre chronologique mais non, illusion! On fait des allers-retours voire du sur-place; on voit à peine Bowie vieux puis à nouveau à une autre période ; on élude tout intérêt pour son dernier album. On élude beaucoup de choses. Et on montre les fans meufs, ah oui les fans! Dès le départ c'est que ça, des nénettes éplorées en crise qui tendent les bras... Ça n'est pas typique de Bowie, toute jeune mégastar de la chanson génère ce genre d'hystérie et là, on nous sert ça plusieurs fois dans le docu. C'est quoi l'intérêt? On n'y trouve absolument rien sur la gestation des chansons, rien sur ce qui n'est pas déjà bien connu, rien sur sa formation, rien sur ses influences, rien en matière de témoignages de celles et ceux qui l'ont côtoyé, rien de véritablement chronologique, aucune tentative d'exhaustivité (en 2h20!), rien qui permette de mieux comprendre le bonhomme. Rien!! Sur sa mère, internet nous en apprend plus que ces bribes d'interview, comme sur son frère d'ailleurs. Il aurait fallu la présence de commentaires en voix off car ici, se contenter d'un joli collage d'interviews TV, de scénettes mises en scène, d'effets esthétiques, c'est justement effleurer, voyager superficiellement sur le personnage, bref passer à côté. Il n'y a aucun travail d'investigation historique. Les interviews sont livrées en morceaux, certes parfois importants mais pas suffisamment pertinents. La fin de sa vie est littéralement éclipsée, on survole rapidement, se concentrant sur les années 1970 et '80. Les années 1990 sont presque passées à la trappe (le documentaire ne montre aucune de ses collabs, de ses duos!) Ça fait très égocentré. C'est assez scandaleux, un documentaire pareil qui joue l'étirement alors qu'il manque cruellement de densité. Après l'avoir vu, j'ai même pas voulu écouter Bowie, comme si tout était raté. On retient le mec dépressif qui fait semblant d'être heureux. Il ne suffit pas d'entrecouper des collages vidéo d'effets qui en jettent pour faire un bon documentaire ou alors c'est qu'on confond qualité et apparence. L'étoile c'est pour le vague plaisir parfois ressenti et la demi, la partie art alternatif, sinon ça reste un docu-bouillasse cosmétique et superficiel (les esprits de même acabit apprécieront) dont la longueur trahit un manque de rigueur. Next.