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David R.
1 abonné
38 critiques
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4,0
Publiée le 27 septembre 2021
Compte tenu du sujet (lire les autres critiques) , à nos jours ce film en noir et blanc aurait du mal à passer. Le séducteur en question, interprété par Christian Marquant, sera sans doute catalogué comme pédophile, et la jeune fille comme victime. I dolci inganni (très joli titre, en français Les douces tromperies) ) est un film délicat et subtile, sans être dépourvu de sensualité, remarquablement bien réalisé. Je dirais aussi moderne, qu'il soit pas le sujet ou l'esthétique, et soutenu par une innovatrice bande sonore du grand Piero Piccioni.
Tout un pan de la filmographie de Lattuada est consacré à des jeunes femmes libres, à leurs désirs, à leurs amours, de manière plus ou moins érotique, de manière plus ou moins fine et subtile. Ce film s’inscrit dans ce registre d’intérêt avec un résultat tout à fait honorable. Les premières scènes sont joliment osées, donnant à voir le corps allongé et endormi d’une adolescente que l’on devine en plein rêve sensuel, corps frémissant, agité de désirs, tourmenté. La suite est le récit erratique, le temps d’une journée, d’une confrontation d’un éveil des sens à la réalité des amours humaines, captée dans une certaine variété. La jeune héroïne du film joue un petit jeu de séduction avec un homme de vingt ans son aîné, façon chat et souris ; elle découvre les désirs lesbiens d’une camarade de classe ; elle assiste au tumulte d’une relation entre une princesse et un gigolo… Lattuada observe avec justesse ses émois et atermoiements, ses illusions et désillusions. Bref : le va-et-vient émotionnel, le questionnement indécis, propres à cet âge. Le film cerne aussi une évolution rapide et mystérieuse, évolution d’une légèreté ardente et insouciante vers une forme de lucidité mélancolique. L’ambiance très “Nouvelle Vague” colle parfaitement au sujet : nonchalance narrative, liberté déambulatrice, noir et blanc lumineux, BO aux accents jazzy.
" Les adolescentes " est considéré à juste titre comme un des meilleurs films de son réalisateur. Lattuada nous montre ici , l'éveil à la sexualité et à l'amour d'une jeune fille italienne, interprétée ici par Catherine Spaak. La réalisation et la photo sont superbes. C'est un des grands films de l'âge d'or du cinéma italien. On retrouve ici Christian Marquand disparu depuis peu qui fut le beau-frère de Jean louis trintignant. Apparaît aussi Jean Sorel qui fût un temps le concurrent d'Alain Delon, mais dont les problèmes personnels ne lui permirent pas de faire la carrière qui lui était promise. Un très très grand film.