Godlock est en mission, celle de venger son fils abattu lors d’une guerre des gangs, la veille de Noël…
Nous n’avions plus de nouvelle de John Woo (Mission: Impossible 2 - 2000) depuis la sortie de son précédent film (ça remonte tout de même à 2017), quand on a su que son nouveau film échouerait sur la plateforme Amazon Prime Video, il n’y avait vraiment rien de rassurant et après visionnage, force est de constater que, sans surprise, ce vigilante movie fait réellement peine à voir. C’est bien simple, il n’y a rien qui va, tant dans le fond que dans la forme.
Le film est scindé en trois parties, la première demi-heure est lourdingue au possible, le réalisateur y va à la truelle pour nous exposer les raisons du trauma de son personnage principal, avec des séquences aux artifices grossiers (alternant présent / passé et flashbacks) où le héro noie son chagrin dans l’alcool. Dans la seconde partie, on suit le cheminement du père de famille, qui va s'entraîner pendant 9 mois (!) pour parfaire sa vengeance, heureusement pour nous, c’est résumé en l’espace d’un quart d’heure. Et dans la troisième et dernière partie, sans surprise, pendant près d’une heure, on le suit au volant de son bolide en train de dézinguer des caïds.
A travers cet ersatz d'Un justicier dans la ville (1974), le réalisateur sino-américain nous embarque dans une histoire archi convenue et dont la mise en scène est d’une pauvreté abyssale (il n’y a qu’à voir les scènes en voitures et celles dans l’immeuble du chef du cartel, où à chaque palier, on a droit à son lot d'assaillants, les scènes se suivent et se ressemblent).
Enfin, concernant Joel Kinnaman (Sympathy for the Devil - 2023), ce dernier incarne un personnage totalement mutique (il ne prononce aucun mot de tout le film), à l’image de The Killer (2023) de David Fincher (où le protagoniste principal dit à peu de chose près une vingtaine de mot). Silencieux et mono-expressif, il est assez difficile de s’attacher à son personnage et encore plus lorsqu’il ne cesse de se morfondre sur son fils (toute la symbolique est assommante).
Si Silent Night (2023) a le mérite de séduire d’entrée de jeu (la scène d’ouverture), c’est finalement pour mieux nous berner par la suite, puisqu’en fin de compte, on s’emmerde sans discontinuer, il n’y a pas une scène pour sauver l’autre. La maestria du John Woo 80’s/90’s semble avoir définitivement disparu…
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