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    Everybody Loves Touda
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Everybody Loves Touda" et de son tournage !

    Cannes 2024

    Ce film est présenté à Cannes Première au Festival Cannes 2024.

    Réhabiliter une tradition

    À travers son héroïne, Everybody Loves Touda est un hommage aux Cheikhates, des femmes en rébellion contre le pouvoir en place et qui chantaient l’Aïta, un genre musical marocain normalement porté par les hommes. Bravant l’interdiction de faire de la musique, les Cheikhates risquaient gros pour vivre de cette passion. Si ces femmes ont été adulées par la population marocaine à une époque, elles sont perçues comme des femmes de mauvaise vie depuis les années 60/70. À travers son film, le réalisateur a voulu les réhabiliter.

    En filigrane

    Ce n’est pas la première fois que les Cheikhates sont présentes dans la filmographie de Nabil Ayouch, comme il l’explique : "Les Cheikhates peuplent mes films depuis longtemps, car elles m’ont toujours interpellé, touché, et je voulais qu’un jour elles se retrouvent au centre d’un de mes récits. J’ai toujours admiré les femmes fortes, sans doute parce ce que j’ai grandi avec ma mère qui était ainsi. Ces femmes m’ont toujours passionné. Très vite, j’ai su que je voulais leur donner une voix."

    Prouesse technique

    La scène finale est un plan-séquence de huit minutes qui a nécessité trois mois de préparation. Elle a été tournée dans la tour la plus haute de Casablanca, qui abrite un hôtel. Plusieurs essais techniques ont été nécessaires, notamment pour changer la cabine d’ascenseur, alors trop petite. Plus de 250 personnes étaient présentes sur le plateau cette nuit-là, entre les techniciens et les figurants. Et alors que Nabil Ayouch allait laisser tomber face à la complexité du projet, à six heures du matin, la pluie s'est mise à tomber sur la ville. Cela lui a paradoxalement permis de sublimer la scène, comme il l’explique : "Il s’est mis à pleuvoir dehors, dans la rue, et quelque chose s’est mis en place naturellement, presque par magie, alors que je pensais que c’était foutu."

    Une comédienne confirmée

    Nisrin Erradi est une actrice célèbre au Maroc, qui a été découverte à l’international dans Adam de Maryam Touzani — l’épouse du réalisateur — pour laquelle elle a avait été nommée aux César. En réalité, Nabil Ayouch connaît la comédienne depuis 15 ans, bien avant sa reconnaissance. En effet, il l’a rencontré alors qu’il produisait une émission de télévision dans laquelle elle faisait une apparition, alors qu'elle n’était qu’en école de théâtre !

    Travail préparatoire

    Pour se fondre dans son personnage, Nisrin Erradi s’est formée pendant un an et demi avec des Cheikhates professionnelles, pour apprendre à chanter, à danser, à jouer de la percussion et même à parler comme elles. Un tel investissement, qu’il est encore difficile pour l’actrice de "sortir de [son] personnage", selon ses propos. Elle a d’ailleurs refusé toutes les propositions extérieures durant le tournage.

    Au compte goutte

    Le tournage de Everybody Loves Touda s’est fait en plusieurs fois, sur un an et demi et quatre saisons. Nabil Ayoub a démarré en octobre 2022 pour terminer en avril 2023. La raison est simple, comme il le confesse : "Je voulais filmer les mouvements de la nature, les couleurs qui changent, les paysages qui évoluent, je voulais que ce soit perceptible à l’image sans être trop présent pour autant. Je voulais que ce voyage à travers les saisons, à travers le pays, soit aussi l’expression du voyage intérieur de Touda", selon lui.

    Retrouvailles

    Sur Everybody Loves Touda, Nabil Ayoub retrouve Virginie Surdej, sa fidèle directrice photo, avec qui il travaille depuis de nombreuses années.

    De la 2D à la 3D

    Avec son cadreur Adil Ayoub et sa directrice photo Virginie Surdej, Nabil Ayoub a dessiné chaque plan du film avant de les transposer à l’écran.

    Touda-lala

    Everybody Loves Touda est un film musical, comme le revendique le réalisateur : "La musique y prend une place importante au point de devenir narrative, que ce soit l’Aïta ou la musique populaire que Touda chante dans les cabarets, car les paroles ont un sens", déclare-t-il. Pour contrebalancer le chant, Nabil Ayouch a fait appel au compositeur danois Flemming Nordkrog et à Mohammed Manjra pour la musique traditionnelle. Producteur, ce dernier a revisité le répertoire marocain et a réalisé de nombreux arrangements musicaux.

    À quatre mains

    À l’origine, Nabil Ayouch a écrit le scénario avec sa femme, Maryam Touzani, elle aussi cinéaste. Cependant, il s’est éloigné du script de départ, même si l’histoire est la même. Cela n’empêche pas le couple de travailler main dans la main, le cinéaste comptant sur les précieux conseils de son épouse.

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