Votre avis sur Everybody Loves Touda ?
3,5
Publiée le 30 août 2024
Nabil Ayouch, sans doute le cinéaste marocain le plus important de ces dernières années, n'a pas peur des sujets qui fâchent dans le Royaume. Everybody loves Touda (pourquoi un titre en anglais, qui plus est trompeur ?), moins spectaculaire que ses dernières réalisations, est bel et bien un film engagé, délibérément féministe et reflet d'une société plus que jamais patriarcale. L'itinéraire de Touda, mère blédarde, qui ne rêve que de conquérir Casablanca, en devenant une Cheikhate reconnue, n'est évidemment pas pavée de roses. Cheikhate, kézaco, d'ailleurs ? Une chanteuse traditionnelle marocaine, qui clame des textes laissant toute la place au corps et au plaisir. Malgré quelques aspects mélodramatiques et un dénouement très frustrant, le film prend vraiment de l'ampleur lorsque son héroïne se produit sur scène, vibrante et passionnée. Nisrin Erradi, qui a suivi une longue formation de plus d'un an pour accéder au rôle de Touda, irradie littéralement l'écran de son charisme. Une belle représentante des femmes marocaines, libre et solaire, mais jamais à l'abri du désir des hommes. Comme l'affirme Nabil Ayouch : "Touda est une héritière de femmes en rébellion contre tous les pouvoirs établis. Elle veut transcender les frontières et les interdits, et elle se
bat contre toutes les formes de domination contemporaine."
4,5
Publiée le 18 décembre 2024
Vu au festival de Cannes, le fim a bénéficié d'un bon bouche oreille. Une belle réalisation entre le fiction et documentaire, ce film est incroyablement interprété. Un film engagé qui vous prend par la main et qui vous surprendra ... A voir !
3,0
Publiée le 22 décembre 2024
Ce qui frappe et choque dans ce coin du monde c'est à quel point chanteuse est synonyme de prostituée pour un homme. La nuance ne semble jamais effleurer les hommes qui renvoient alors à tant d'horreurs misogynes. Le film s'ouvre d'ailleurs avec un prologue qui montre bien cette double facette, passant ainsi de la joie, de la musique, du chant et de la danse à un drame violent des plus effroyables. La première partie se focalise sur le quotidien de Touda dans sa province, passant de ses spectacles à l'intimité avec son fils. Cette partie est nécessaire pour comprendre sa vie, mais c'est trop long, redondant alors qu'on attend justement son évolution et comment elle va s'en sortir à Casablanca. Quand arrive Casablanca, c'est à la fois long et trop court, trop de passages tirés en longueur, et en même temps il y a 2-3 passages trop incohérents et/ou incompréhensibles... SPOILERS voir site !... Mais on souffre pour Touda, on perçoit bien sa douleur de ne jamais pouvoir être prise au sérieux comme artiste à part entière, et même quand elle y croit enfin, en faisant confiance au seul homme qui semble désintéressé, elle doit affronter la croisée des chemins dans une scène finale d'un magnifique plan-séquence de huit minutes. On sent que le réalisateur a voulu esquisser un espoir mais il reste formel et donc illusoire, sur le fond on sait que l'avenir de Touda n'est qu'espérance.
Site : Selenie.fr
3,0
Publiée le 13 décembre 2024
Touda est une Cheirat : une chanteuse traditionnelle descendant d'une tradition orale ancestrale. Elle vit dans un village rural marocain où elle est malheureusement très mal considérée par la société. Maman d'un jeune garçon sourd, elle souhaite déménager à Casablanca pour lui offrir un avenir et vivre de son art. En salle le 18 décembre.

spoiler: "Everybody loves Touda" met en lumière les chanteuses Cheirats et leur traitement dans la société marocaine. Le film a pour atout de nous faire découvrir une culture pour ma part inconnue et intéressante. Malheureusement, le récit nous raconte assez peu de choses. On suit la vie de cette femme rurale dans son exode et peu d'autres personnages gravitent autour d'elle. La fin est trop accélérée et on passe en 5 minutes de l'enfer à la gloire puis de nouveau à la descente. Et après ?
3,5
Publiée le 23 décembre 2024
Touda danse et chante au rythme de ses envies, dans les bars, les fêtes de village, les mariages à en faire perdre la raison aux hommes...au risque d’en finir dans une cruelle chasse à la femme au fond des bois... fille de paysans, elle vit dans une petite bourgade de l’Atlas, avec son petit garçon sourd et muet, qu'elle élève seule...Elle veut relever fièrement la tradition des Cheikhates, ces femmes qui osent chanter l’amour, le désir, la transe dans des mélopées nées du cri de textes subversifs, d’amour et de résistance, face à des hommes qu’elles fascinent et qui les menacent... qui sont souvent considérées comme des prostituées par leurs patrons adipeux et par des spectateurs voyeuristes. . En tandem avec son épouse, la réalisatrice Maryam Touzani, qui cosigne le scénario, Nabil Ayouch poursuit son travail de peinture de la société marocaine contemporaine, à travers ce film manifeste à la gloire d’une artiste sublimant son âpre quotidien par sa foi dans l’art de la ghaïta, ce chant pur de révolte de l’âme quand ses employeurs lui demande de chanter de la variété...le film est inscrit son héroïne au cœur d’une nature magnifiée, et dans une contexte social précis, moins marqué que son « Muche Loved » interdit au Maroc pour avoir montré sans fard la conditions des prostituées de Marrakech, et que personnellement je n’avais pas aimé...Nabil Ayouch réalise là, un film fort et beau, il filme les corps au plus près, les souffrances et les exultations, la sensualité, la vie, la liberté. Il déploie cette histoire forte dans une mise en scène tendue, portée par la voix de Touda, dans une cadence proche de la transe...Isrin Erradi, irradie dans le rôle-titre... A la fois fragile et sans concession, refusant d'être une proie, elle reste maîtresse de son corps, de ses désirs, et tente de le rester aussi de son destin, la fin de cette bouleversante histoire restant ouverte ...
3,0
Publiée le 24 décembre 2024
Charmant et agréable, le film vaut pour ses passages musicaux et la fougue de ses interprètes. Le discours néoféministe convenu, le caractère répétitif des situations et une mise en scène un peu sage en réduisent la portée. On a connu Nabil Ayouch plus inspiré.
4,0
Publiée le 22 décembre 2024
Très intéressant film de Nabil Ayouch qui m'aura appris ce qu'était une Cheikha qui chante l'Aïta qui est une couleur musicale basée sur des poèmes qui portent des significations codées !
En prime Nisrin Erradi , qui est au coeur de chaque scène incarne , Touda avec une énergie époustouflante !
2,0
Publiée le 23 décembre 2024
Touda (Nisrin Erradi) élève seule un enfant sourd-muet. Elle est chanteuse de profession et se produit dans des cabarets ou pour des concerts privés. Elle a un rêve : se consacrer à l’aïta, ce chant qui plonge ses racines dans l’histoire profonde du Maroc et qui promeut les valeurs de liberté et d’émancipation, et devenir une cheikha. Mais les hommes qui l’emploient et qui l’écoutent, loin de la reconnaître pour ses qualités artistiques, la ramènent constamment à son sexe.

La première scène du film est glaçante. On y voit Touda se produire pour un cénacle d’hommes, la soirée devenir de plus en plus bruyante et arrosée, et finalement, après une course-poursuite dans les champs, la chanteuse être victime d’un viol collectif. Le problème de cette scène coup de poing est qu’elle épuise le sujet du film, qu’il ne reste ensuite pas grand chose à ajouter.

"Everybody Loves Touda" tient tout entier dans le résumé que j’en ai fait : une chanteuse qui, dans un monde d’hommes libidineux, souffre de ne pas être respectée pour son art. Pour se reconstruire après le viol qu’elle a subi, pour donner à son fils, malmené par ses camarades de classe et menacé d’exclusion par la directrice de l’école, une éducation adaptée, Touda envisage de quitter sa province pour Casablanca. On se demande comment le film va s’organiser : racontera-t-il ce départ continuellement repoussé pour se terminer sur un plan qui la montrera enfin monter avec son fils à bord du car qui l’emmènera vers une autre vie ? ou au contraire sur celui, alors que son départ imminent est empêché par un événement de dernière minute, qui la laissera défaite avec ses illusions perdues ? ou bien comptera-t-il deux parties, la première dans son village d’origine, et la seconde à Casablanca ? Là encore avec deux options : un déménagement réussi ou raté ?

En écrivant ce qui précède, je suis en train de me contredire. Je suis en train de suggérer que "Everybody Loves Touda" pourrait ne pas tenir dans son pitch mais, au contraire, ouvrirait à bien des possibilités.
Le paradoxe pourtant est que, malgré ses bifurcations, le film n’avance pas. Où qu’elle soit, Touda est encore et toujours confrontée au même plafond de verre, au même sexisme.

J’avais trouvé les précédents films de Nabil Ayouch ("Razzia", "Much Loved") autrement plus convaincants.
2,5
Publiée le 20 décembre 2024
Au Maroc, les Cheikha sont des artistes traditionnelles qui chantent des chansons d’amour, de résistance et d’émancipation. Touda cherche à vivre de cette passion, dans l’espoir d’offrir un avenir brillant à son fils handicapé. Par moment, le film offre de jolies scènes, très bien réalisées, pleines de vies et de joies. Mais le plus souvent, le film laisse le spectateur sur la touche et ne parvient pas à susciter d’émotions, en dépit d’une belle mise en scène (notamment le très fort plan final).
Erradi Niss

1 critique

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5,0
Publiée le 1 septembre 2024
Un film à voir superbe actrice bouleversante avec beaucoup de charme et de talon vu à festival d’Angoulême cette semaine l’histoire m’a marquer et je le considère comme meilleur film de l’année 💥💥
2,5
Publiée le 7 janvier 2025
Si " much loved" (2015) avait retenu l'attention ( et quelques ennuis rencontrés par le cinéaste franco marocain N.Ayoub avec les autorités marocaines), " Everybody ..." est ( selon moi) moins réussi.

Il y a une idée : une jeune chanteuse du répertoire traditionnel tente de s'émanciper grâce à son art, mais malheureusement pas ( ou si peu ) de scénario.

Ce n'est pas faute d'avoir un casting à la hauteur et une technique cinématographique maîtrisée, mais "Everybody..." tourne finalement en rond pendant presque toute sa durée.

Son rôle potentiel de passeur ( transmettre à un public occidental qui ignore tout du style musical interprété par son personnage principal) reste au bord du chemin.

Ça fait beaucoup ou plutôt pas assez, pour ne pas être ( pour ma part ) déçu et même pour tout dire un peu agacé, de voir cette partie du sujet laissée en friche.

Il reste, certes, les dix dernières minutes ou le cinéaste trouve enfin un souffle, mais il est déjà bien trop tard.
3,5
Publiée le 18 décembre 2024
Héroïne solaire et pathétique dans une société archaïque, Touda émeut par sa force de caractère et son charisme. Triste et beau à la fois mais sans grand espoir.
Bastien Roberton

6 critiques

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2,5
Publiée le 18 décembre 2024
Vu en avant-première en présence de Nabil Ayouch & Nisrin Erradi.
Un début de film très fort, puis une histoire qui aurait mérité plus de rebondissements.
Malgré cette critique, l’interprétation de Touda par Nisrin Erradi reste très touchante.
3,0
Publiée le 4 janvier 2025
Le dernier film de Nabil Ayouch est un film simple.

Il commence par une scène mémorable, typique de l'efficacité sèche du réalisateur marocain, qui fit merveille dans Much loved.

Il s'agit d'une fête dans laquelle se produit une chanteuse qui rêve de devenir Cheika (chanteuse traditionnelle). La scène commence de façon solaire et se termine dans un chaos terrible.

Le film bascule ensuite dans une chronique sociale classique : il s'agit de dresser le portrait sensible d'une femme illettrée qui doit élever seul son fils sourd. Cet aspect est assez convenu, même s'il est très réaliste. Le véritable atout du film, presque documentaire, réside dans la découverte de ce chant très spécifique des Cheikhas, l'Aïta, une sorte de poésie très libre qui semble précurseur du raï.

L'actrice Nisrin Erradi joue avec une force incroyable cette femme forte et volontaire, qui se heurte malheureusement à la misogynie extrême des hommes marocains, encore une fois ici exposée avec une grande âpreté par Nabil Ayouch.

Everybody loves Touda est un film dur, parfois désespérant, qui se termine par une scène déchirante en écho de la première, jusqu'à ce que Touda explose dans un dernier cri de rage.
3,0
Publiée le 13 janvier 2025
Bien agréable de voyager dans l Atlas et de découvrir un univers musical différent et riche. Un film et une interprète de caractère.
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