Le Bleu du Caftan
Note moyenne
4,2
1964 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
Votre avis sur Le Bleu du Caftan ?

194 critiques spectateurs

5
60 critiques
4
82 critiques
3
34 critiques
2
15 critiques
1
2 critiques
0
1 critique
Trier par :
Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
Acidus
Acidus

753 abonnés 3 742 critiques Suivre son activité

3,0
Publiée le 5 janvier 2024
L'histoire du "Bleu du caftan" est une histoire de non-dits. On ne parle pas du cancer du sien de la femme comme on cache l'homosexualité du mari. Un double problème dans ce couple auquel vient se rajouter un élément perturbateur : le jeune apprenti Youssef. Une belle histoire soutenue par de bons acteurs, un solide mise en scène et une belle photographie.


Pourtant, le scénario m'a progressivement perdu avec ses longueurs et sa redondance. L'impression que Maryam Touzani étire son sujet alors qu'elle en a fait rapidement le tour. Ce drame débouche sur une fin d'ailleurs convenue.


"Le bleu du Caftan" se repose trop sur sa forme et sa technique. Il est appréciable d'aborder des sujets subversifs mais encore faut-il les développer avec de l'intelligence et de l'inspiration. La tendresse ne suffit pas.
Pas mal tout de même.
Arthus27
Arthus27

100 abonnés 609 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 10 avril 2023
Un film bouleversant, qui parvient à faire passer énormément d'émotions au détour d'un échange de regards ou du travail d'un tissu. Que ce soit la réalisation ou le jeu des acteurs/actrices, tout est incroyablement juste et touchant dans cette chronique sans prétentions.
chas
chas

37 abonnés 180 critiques Suivre son activité

2,0
Publiée le 15 avril 2023
Le titre insiste sur la couleur alors que l’appellation « le caftan bleu » aurait mieux convenu à la simplicité de l’histoire de cette tunique qui aurait gagné à être plus ramassée. Il est question d’un travail exigeant, de transmission de techniques en voie d’extinction, de rapports de couple et d’homosexualité, de vie et de mort. Le récit est limpide et nous avons le temps de deviner le dénouement : chaque plan est bien cadré, voire trop cadré, les acteurs gainés ne vibrent pas. L’ensemble m’a paru compassé même si les raideurs, les silences traduisent les non-dits et les blocages d’une société engourdie. On pourrait apprécier ce moment qui nous met en retrait de notre époque tonitruante mais la lenteur sans surprise peut vite tourner à vide sous les répétitions et contredire une majorité d’avis qui louent le raffinement du film à l’image des broderies des tissus magnifiés.
Yves G.
Yves G.

1 539 abonnés 3 553 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 2 avril 2023
Halim (Saleh Bakri) est un maleem, un tailleur réputé qui, selon une technique transmise depuis des générations, brode les caftans les plus élégants, dans une modeste échoppe de la médina de Salé, près de Rabat au Maroc. Il partage, avec sa femme Mina (Lubna Azabal), le lourd secret de son homosexualité, dans un pays où elle est encore pénalement sanctionnée. Mais l’arrivée d’un bel apprenti, Youssef (Ayoub Missioui), et la récidive du cancer dont Mina est atteinte rebattent les cartes.

L’actrice-scénariste-réalisatrice Maryam Touzani forme avec son mari Nabil Ayouch un sacré tandem.. Ils ont à tous les deux écrit et réalisé quelques uns des films marocains les plus marquants de ces dix dernières années : "Much Loved", "Razzia", "Haut et fort"…
On retrouve dans le deuxième film de Maryam Touzani, les mêmes ingrédients que dans le premier, "Adam", qui avait pour sujet la condition d’une fille mère recueillie par une boulangère. On y retrouve d’abord la même actrice, impressionnante, Lubna Azabal. On y retrouve surtout la même ambiance confinée, là dans la minuscule boulangerie où cohabitaient les deux femmes de "Adam", ici dans l’échoppe où Halim, Mina et Youssef travaillent. On y retrouve surtout la même inlassable détermination à dénoncer les tabous d’un Maroc hypocrite et viriliste.

C’est d’ailleurs le – seul – reproche que j’adresserais à ce film autrement remarquable : sa bien-pensance. On m’objectera que mieux vaut être bien-pensant que mal-pensant. Et on aura raison. On m’objectera surtout que ce reproche-là, à le supposer fondé, ne doit pas occulter les autres qualités du film. Sa principale est son immense sensibilité. Tout est beau, doux et touchant dans le trio que forment Halim, Mina et Youssef : l’immense amour de Halim pour son épouse, la résilience de Mina qui se bat contre le cancer qui va inexorablement l’emporter en grignotant des mandarines et en profitant des derniers petits bonheurs que la vie offre chichement, la timidité de Youssef et la relation qui se noue lentement avec son maître, faite de respect filial et d’attraction sensuelle…

"Le Bleu du caftan" dure sans doute trente minutes de trop. Mais ces trente minutes là ont pour fonction de préparer à la dernière scène, qu’on devine vite, mais qui n’en constitue pas moins une conclusion poignante à un drame réussi.
Ufuk K
Ufuk K

534 abonnés 1 504 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 26 mars 2023
"Le Bleu du caftan" en compétition l'an dernier au festival de Cannes (hélas parti bredouille dans la section un Certain Regard) est un drame marocain pertinent. En effet il faut souligner le courage de la réalisatrice Maryam Touzani pour évoquer dans son film l'homosexualité au Maroc d'une manière subtile et réaliste dans un récit émouvant et courageux avec des acteurs en état de grâce (Saleh Bakri, Ayoub Missioui et mention spéciale à Lubna Azabal ).
Alexandre Cacheux
Alexandre Cacheux

65 abonnés 551 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 1 avril 2023
Belle surprise en provenance du Maroc.
L'histoire d'amour entre 2 hommes et une femme...jusqu'à ce que la mort les sépare et les unisse.
Au delà de ce trio amoureux, ce film est également une déclaration d'amour à l'artisanat marocain et notamment aux tissus et étoffes.
Original, poétique, sensuel et érotique, le Bleu du Cafran est une oeuvre qui détone dans le paysage cinématographique actuel, et qui mérite le détour.
GéDéon
GéDéon

96 abonnés 541 critiques Suivre son activité

3,0
Publiée le 8 mai 2024
En 2022, la réalisatrice marocaine Maryam Touzani signe un film extrêmement sensoriel dont la principale qualité, à savoir le caractère languissant du récit, constitue également son unique défaut. Cette histoire d’amour avec un grand A s’exprime au moyen d’une mise en scène feutrée où les regards, les actes tactiles, les non-dits prédominent sur la démonstration matérielle. Il en ressort une forme de sensualité charnelle et artistique néanmoins noyé dans un océan de lenteur. Bref, une peinture délicate sur la passion.
AZZZO
AZZZO

313 abonnés 834 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 29 avril 2023
Maryam Touzani et Nabil Ayouch sont des cinéastes marocains militants. Leurs films dénoncent les dégâts du conservatisme politique et surtout religieux. Quand son mari fait des films coups de poing, Maryam Touzani préfère la délicatesse. Elle raconte plusieurs histoires d'amour, simplement, sans juger, mais pourtant le résultat est d'une incroyable efficacité. Elle montre, sans nommer, la souffrance et l'injustice que génèrent les traditions religieuses. La religion est un rouleau compresseur qui impose une morale inhumaine et qui ne fonctionne que parce que des foules sont prêtes à la perpétuer par renoncement à la réflexion. Ce film est un huis clos, un triangle amoureux, mais les clientes qui entrent dans la boutique ont une grande importance : elles jugent en fonction de cette morale religieuse mais adoptent le comportement consumériste abjecte de nos sociétés. Par ce contraste entre la bonté de celui qui est jugé et la médiocrité de celles qui jugent, Maryam Touzani dénonce l'ineptie religieuse. C'est très efficace? Un film à voir et promouvoir.
Isabel I.
Isabel I.

40 abonnés 317 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 26 mars 2023
Séance suivie d'une rencontre avec la réalisatrice Maryam Touzani. Échange intéressant et riche, entre une femme sincère et un public charmé et séduit.
Le Caftan bleu, une belle histoire , histoire d'amours, pudiques et délicates, pour elle, pour lui, entre eux. Amour aussi pour cette art traditionnel, ce métier de maître tailleur, être le  maalenn : celui qui sait, celui qui à le savoir faire ; savoir faire du passé, en voie de disparition  et  la transmission, la complicité, la passion.
Il y a aussi des non dits , des choses qui se cachent,  à peine  évoquées et pourtant tout est évidence. Un sujet tabou dans cette ville marocaine,  dans cette société  maghrébine,  l'homosexualité . Le film le  suggère sans jamais la nommer,  par pudeur sans doute , par peur aussi peut-être ? Peur de choquer ? Le film qui sort au Maroc pourrait être l'ouverture vers un débat. D'ailleurs  comme par mimétisme seul un spectateur en fin de débat le prononcera  enfin . Surprenant ! L'homosexualité est pourtant clairement le vrai sujet du film. La sensualité est  omniprésente dans chaque plan du film. Les images de l'intime, le détail des  corps, la lumière qui auréole les objets du quotidien, l'émotion  qui passe dans les silences. La caresse sur les tissus... chaque image extrêmement soignée. Et la  subtilité du jeu des acteurs : leur humanité, leur délicatesse  et surtout la prestation de Saleh Bakri... ses yeux  qui expriment la tendresse , le désir  et tout s'éclaire. Poésie des images,  des gestes,  des regards échangés. Caftan bleu , couleur bleue... , l'immensité du ciel , de la mer, symbole de liberté.... la dernière scène au café, tant d'espoir.
Bdfoucher
Bdfoucher

59 abonnés 94 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 8 avril 2023
"Le bleu de caftan" est un beau film intimiste, impressionniste dans sa forme car tout en couleur retenue avec un bleu triomphant puisqu'il est la couleur que Mina emporte dans la mort.

Maryam Touzani (née en 1980) traite là encore un sujet de société, l'homosexualité dans un Maroc conservateur et régressif, après s'être attaquée à la prostitution ou au travail des enfants domestiques.

Halim (Saleh Bakari), couturier et passé maître dans l'art de confectionner des caftans brodés dans la petite médina de Salé, vit depuis longtemps avec Mina (Lubna Azabel) qui l'aime et qu'il aime bien qu'il incline différemment. La vie dans une petite ville ne permet guère d'écarts, aux bains parfois, jusqu'au moment où le couple recrute un jeune apprenti, Youssef, qui trouble Halim.

Mina qui est atteint d'un cancer décline irrémédiablement, saisie par la maladie de retour et qui la tue. Halim accompagne sa femme avec beaucoup d'amour vers le départ et la vêt pour son ultime voyage d'un magnifique caftan bleu qu'il destinait à une riche cliente. Il reste, après sa mort, avec son jeune employé Youssef.

Lubna Azabel irradie le film renforçant les clairs-obscurs autour des deux hommes qui s'observent à la dérobée. Le rythme est lent et les répétitions voulues. Il ne se passe pas beaucoup dans le quotidien d'un tailleur et la vie coule doucement entre deux ou trois endroits qui sont la géographie du quotidien. La fin est un peu trop prévisible mais ça ne nuit pas au film, à ses pudeurs et à ses couleurs.

Sélectionné à Cannes dans la catégorie Un certain regard, une pépinière de films bien faits loin du barnum du tapis rouge de la compétition officielle.
madmax1
madmax1

12 abonnés 440 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 4 avril 2023
Un film d'une sensibilité extrême et d'une beauté incroyable ! Vous voulez passer un grand moment de cinéma, ce que l'on appelle le "septième art", vous voulez ressortir d'une salle obscure totalement envouté et sonné ? Ne loupez sous aucun prétexte ce film.
PLR
PLR

476 abonnés 1 584 critiques Suivre son activité

2,5
Publiée le 25 mars 2023
« Un certain regard » au Festival de Cannes (2023), Prix de la critique internationale. Il s’agit bien ici d’un « certain regard », avec certainement prise de risque pour obtenir le visa des autorités marocaines de tutelle mais cette fois ça passe, sans doute parce que le propos est à dessein très édulcoré. Ce n’est pas toujours le cas quand le cinéma marocain contemporain explorant la société conservatrice, empêtrée dans ses traditions, dans ses interdits, se risque sur des sujets considérés localement comme tabous. Avec sans doute l’idée en arrière-plan de faire peu à peu bouger les lignes. Mais le risque c’est toujours de franchir la ligne rouge. C’est ce qui arriva d’ailleurs à « Much Loved » (2015), de Nabil Ayouch, le compagnon à la ville et sur les plateaux de Maryam Touzani, la réalisatrice et scénariste ici (Nabil Ayouch est le producteur). L’interdit de la référence cinématographique que je cite portait sur la prostitution féminine que les autorités du cru en charge de la censure, pas plus que la société, ne souhaitent voir étaler. Cette fois c’est l’homosexualité masculine qui est abordée par touches légères. Du domaine de l’intime, condition qui aura permis que ce film marocain ne soit pas voué aux gémonies des autorités de l’autre côté de la Méditerranée. L’ensemble relève d’un exercice de style. Assez typique de ce qui plait à Cannes mais qui ne rencontrera certainement pas un large public. On pourra aussi s’étonner qu’un film en partie financé par des fonds dédiés à la Francophonie soit en V.O. intégrale. Le Maroc, pays francophone aussi, mais ici en Darija (la langue arabe locale). Sous-titré bien entendu.
Everever
Everever

1 abonné 28 critiques Suivre son activité

1,0
Publiée le 20 avril 2023
Je suppose que l'idée était de proposer des personnages existant au travers d'un jeu d'acteur essentiellement intériorisé, mais ça ne marche pas : les personnages sont lisses et fades (on ne peut vraiment pas dire que Lubna Azabal et Saleh Bakri crèvent l’écran !…). Le résultat, pour moi, est un film artificiel et creux (que j'ai abandonné bien avant la fin).
Nathalie Coullet Girard
Nathalie Coullet Girard

1 abonné 2 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 6 mars 2023
Il n'y a qu'amour et beauté dans ce film, humanité et respect, douceur et pudeur. L'économie de mots pour dire tout l'amour.
Servi par des acteurs et actrices époustouflant.es.
... ok J'ai bien pleuré.
selenie
selenie

6 477 abonnés 6 247 critiques Suivre son activité

3,0
Publiée le 6 avril 2023
On remarque dès les premières minutes que la réalisatrice veut prendre le temps de son histoire, le rythme se fait lancinant avec une caméra qui aime les plans rapprochés pour tenter de faire ressentir les tissus, les matières mais aussi les couleurs. Le film se veut ainsi sensoriel (le toucher surtout) et le contemplatif (les couleurs les reliefs). On est particulièrement touché par cet amour conjugal empreint de respect qui vit dans un secret digne et un huis clos feutré. On y pense surtout quand la maladie de Mina/Azabal prend beaucoup d'importance, voir trop ou plutôt on se dit que peut-être le récit aurait pu être autrement. En effet, le cancer vampirise un peu l'histoire avec un pathos appuyé, un trop plein larmoyant qu'on accepte aussi grâce à la performance de Lubna Azabal. Le cancer est un élément trop dramatique, trop total pour accompagner l'histoire de Halim/Bakri, dont le secret méritait sans doute une place plus centrale. Néanmoins, ça reste un très joli film, tendre, émouvant, humain avec un visuel qui ne manque pas de poésie.
Site : Selenie.fr
Les meilleurs films de tous les temps
  • Meilleurs films
  • Meilleurs films selon la presse