Après avoir porté à l'écran deux romans de Henry James, " les européens " puis " les bostoniennes", Ivory adapte presque vingt ans plus tard " la coupe d'or".
Le résultat est tout à fait honorable même s'il n'est pas exempt de défauts. Tout d'abord le casting est très déséquilibré. Una Thurman écrase de son charisme et de sa beauté son partenaire jérémie Nortam, vraiment pas du tout dans le rôle qui lui est devolu.
Pour le reste, les décors, les dialogues, le montage, la photo sont à la hauteur du talent d'Ivory, mais on n'atteint pas ici le niveau de ses meilleurs réalisations.
Le scénario porte sur l'adultère au sein de deux couples. L'un composé de la fille d'un millionnaire américain au début du XX e siècle mariée à un prince italien désargenté dont l'ancienne maîtresse et amie de sa femme vient d'épouser le père de sa femme.
"La coupe d'or" propose une histoire voisine de " une femme américaine " de James, qui fut adapté au cinéma avec grand talent par Jane Campion. Il faut préciser que le film de Campion est plus accompli que celui d'Ivory.
La dernière partie de "la coupe d'or" est beaucoup plus réussie que la première. C'est un film hautement recommandable mais qui n'atteint pas les sommets de l'oeuvre d'ivory.
J'aime l'univers de James Ivory, mais là, je ne suis pas convaincue. Premièrement, je n'ai pas du tout adhéré à l'idylle entre les deux protagonistes, que j'ai trouvé antipathiques dès le début. Deuxièmement, Kate Beckinsale est jolie certes, mais son personnage manque un peu de caractère, ainsi que celui de son père. Je n'ai même pas eu de compassion pour eux. Reste le personnage un peu sympathique d'Anjelica Huston, qui rajoute un peu de lumière dans ce monde d'infidèles. Mais les décors sont magnifiques, ainsi que les costumes, d'où mes deux étoiles.
Malgré de très bons acteurs et de très très jolis décors, ce film ne décolle pas. Les personnages sont antipathiques et l'intrigue ennuyante et on n'est pas captivés par les trames amoureuses. Dommage, c'était très prometteur sur le papier.
Dans son style habituel luxe calme et volupté James Ivory assure une bonne réalisation. Uma Thurman assure une prestation intéressante tout comme Nick Nolte qui sort de son rôle habituel de poivrot ou il est trop souvent cantonné. Pour autant il ne faut pas s'attendre à un film très excitant.
décors et interprétation sont parfaits. On baigne dans l'hypocrisie et la fierté du "beau monde".Mais que la finesse des sentiments ,des sous-entendus est prégnante! Le prout-prout de l'ambiance agace et allonge la sauce. Du grand art pour rendre la futilité.
Film magnifique ! Les acteurs incarnent parfaitement leurs rôles. C'est un jeu de masques avec beaucoup de psychologie et de subtilité dans l'entrecroisement des passions, de la jalousie en particulier, des 4 partenaires. À voir et à revoir !
7ème film Compétition Cannes 2000 : Fin de la trilogie Jamesienne du plus britannique des réalisateurs américains avec cette "Coupe d'or", qui marque le retour de James Ivory, lequel adapte à nouveau un roman d'un de ses auteurs fétiches, après "les Européens" (présenté à Cannes en 1979) et "les Bostoniennes". Après la confrontation des différences culturelles européo-américaines, après l'opposition conservatisme et avant-gardisme, le sujet du nouvel opus en costume du réalisateur interroge cette fois la notion du marriage, de la fidélité et de l'adultère, dans ce récit ayant pour cadre encore une fois la société britannique du début de siècle. Variation sur l'épisode de Parisina de Lord Byron ou de Francesca Da Rimini de Dante (deux histoires d'adultère sanglant dans la famille Malatesta), le film, non sans un certain académisme ou classicisme selon l'humeur bienveillante ou plus critique lors du visionnage, narre un chassé croisé amoureux entre un père et sa fille, et leurs époux respectifs, anciens amants. Le jeu des apparences, des oppositions sourdes entre l'Amérique qui s'enrichit mais puritaine et l'Europe en faillite mais aux moeurs plus libres, est plutôt bien rendue, mais sans un parfum vénéneux qui aurait mieux pimenté l'action, fait jaillir l'usé sous le vernis craquelé de la coupe d'or représentant l'idéal d'une liaison conjugale épanouissante. Le film suit son bonhomme de chemin sans déplaisir mais sans surprise, avec des acteurs solides (et un accent italien assez risible de Jérémy Northam). Reste néanmoins une volonté de civiliser les rapports amoureux, d'assumer pleinement la résignation et le regret amoureux, de pardonner les écarts, le XXème siècle naissant reléguant loin les passions sauvages et sanglantes de l'Italie du Moyen-âge ou de la Renaissance où la jalousie guidait les pulsions meurtrières et de vengeance sitôt l'adultère démasqué.