J’apprécie assez Edward Norton, voir Ben Stiller, alors le voir jouer et réaliser m’intéressait, ainsi que ce jeu du chat et de la souris à 3 sur fond de religion.
J’aime bien le message bienvenu sur le culot des jeunes contre l’immobilisme des confessions et la réflexion sur la spiritualité des gens, moins le côté raison contre sentiments. Je sais ça ne sonne pas trop romance là mais on est dans le nœud du problème : mêler croyances et amour, difficile mais pas impossible. Norton s’en sort pas mal là-dessus, néanmoins il n’arrive pas à rendre ça passionnant. Il faut dire que c’est cousu de fil blanc, l’histoire et la trame sont trop connues, et donc prévisibles. Aucune surprise, aucune facétie non plus à laquelle se raccrocher pour s’intéresser, faut dire que le sujet ne s’y prête pas. De plus, c’est tellement convenu le
plan rapide qui se transforme en amour véritable, que ça ne nous touche même pas quand ils se quittent.
En cela d’ailleurs, les acteurs sont bons mais leur jeu ne vaut pas toujours tripette, c’est inégal là encore (Norton faisant plus gay que prêtre). Sinon on a des clins d’œil bien amenés à d’autres films, une musique pas mal mais des chansons affreuses, trop de placement produits (Pepsi ?), une mise en scène très classique et ricaine, des dialogues (en VF) sans étincelles et un rythme qui se tient sans trop de longueurs mais qui n’a rien de spécial non plus. Je retiens également de nombreux clichés, notamment le passage avec le vendeur asiatique (complètement na.ze), la mère juive étouffante et le couple secrétaire-patron. Certes il y a peu d’humour, sauf que là ça le plombe définitivement.
Passé l’originalité des 2 ordonnancés, le message que je ressors le plus est : la femme est l’ennemi des religions, elle s’immisce entre 2 foi différentes et sépare même des amis de longue date. Encore une fois la femme est mal vue, et à 2 reprises, sans que ce soit mérité. Puis on en revient toujours au triangle amoureux banal et le pardon donné à celui qui reconnaît ses erreurs... Au final c’est plutôt un « Nuits blanches à Seattle » religieux, assez pompeux et sans surprises, donc terriblement décevant.