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Gérard Delteil
209 abonnés
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4,0
Publiée le 30 décembre 2013
Une allégorie pleine de charme sur le socialisme cubain, tel qu'il est et tel qu'on pourrait le rêver. Les débuts du film rappellent beaucoup Au feu les pompiers, mais, à la différence du film de Milos Forman, où tout va de plus en plus mal en dépit des tentatives de bonne volonté pour améliorer les choses, dans celui de Juan Carlos Tabio, tout va de mieux en mieux... à condition que la population prenne elle-même ses affaires en mains sans laisser des bureaucrates incapables et imbus d'eux-mêmes décider à sa place. Cette critique du régime cubain reste très soft, car les maux du système ne proviennent pas que de l'incapacité de quelques individus. Ce film n'en est pas moins fort sympathique et ses acteurs aussi convaincants que séduisants. Mais tout rêve a une fin : on ne construit pas davantage le socialisme dans une gare que dans une île. Cette fin est donc un peu amère. Quelques coupes auraient donné davantage de rythme à ce conte moderne car le scénario est parfois un peu répétitif. On passe néanmoins un bien agréable moment en compagnie de tous ces voyageurs issus du petit peuple cubain oubliés dans une gare routière.
Une gare routière délabrée, un autobus en panne, des haut-parleurs enroués, des passagers en partance incertaine qui font connaissance par force dans l'attente, des pièces mécaniques de rechange qui s'avèrent d'un secours inutile pour le vieil autobus, un "commissaire des transports" qui ne sait plus où donner de la tête... et c'est l'ensemble d'une bureaucratie bien plus bon enfant que réellement autoritaire qui s'effondre. Dès lors les projections ludiques et les extravagances les plus débridées des personnages de "Liste d'attente" emmènent le spectateur dans un tourbillon poétique où le soleil des Caraïbes remplace l'existence "chiche" du quotidien cubain. Chacun se prend à révolutionner sa propre vie et le monde qui l'entoure, c'est à qui repeindra la gare de couleurs vives, à qui déclarera sa flamme à son voisin d'infortune coincé dans ce lieu clos, à qui se prendra à rêver pour le simple plaisir de faire vivre son imagination. A rêver ? Et pour cause, "Liste d'attente" est l'histoire d'un rêve. Et le rêve à ici des accents libertaires qui renvoie dos à dos les systèmes capitalistes et la bureaucratie socialiste dans un grand pied de nez. Si le scénario est splendide, si les dialogues sont magnifiques, ce film de Juan Carlos Tabio souffre toutefois de longueurs, et de plus le film plonge parfois dans un didactisme pesant. Pour une première réalisation ce film est néanmoins une vraie réussite. Un film qui sent les tropiques, la salsa et l'amour. NOTE : Je n'aurais peut-être pas posté de commentaires sur ce film si je n'avais lu la critique imbue de morgue imbécile qu'ont fait les Cahiers du Cinéma à propos de "Liste d'attente". Participant au courant de pensée gnan-gnan d'une gôche pseudo-intellectuelle et très parisienne, le tâcheron de service de cette revue (que j'apprécie pourtant beaucoup en règle générale) nous balance les poncifs les plus éculés sur la "propagande cubaine" que constituerait le film, argumentant son propos selon une expérience des derniers salons où l'on cause qui dépasse haut la main une connaissance réelle du quotidien cubain. Ayant pour ma part vécu six mois dans une famille autochtone à Cuba je n'hésite pas une seconde à lire ce scribouillard d'un "derrière distrait", pour paraphraser Jeanson.
"Le collectivisme et la solidarité oui mais jusqu'à quel point?", semble nous demander le réalisateur. Car c'est d'individualisme dont il est question dans cette superbe comédie acerbe et critique comme on les aime... Eh oui, en dépit de tout le devoir d'entraide inculque par le régime castriste, chaque voyageur doit bientôt faire face à l'égoisme du comportement individualiste et démontre ainsi que la solidarité cubaine ne s'apparente qu'à une façade, contrairement aux idées reçues... Une comédie touchante et humaine à ne pas manquer...
STALINE et son compère JDANOV,superviseur de la culture en URSS, auraient applaudi à la vision de ce film puéril, à l’intrigue insignifiante : un autocar hors d’âge incapable de prendre la route pour assurer un service public indispensable, faute de voitures à prix abordable et en nombre suffisant. Le personnage central, un ingénieur résigné, faute de meilleur emploi, à seconder son père dans une exploitation agricole minuscule, après de multiples incidents entre voyageurs exaspérés par l’indigence du service d’autocars, se prend à rêver d’un socialisme idyllique, édifié par des camarades emplis de bonne humeur et de bonne volonté. Malheureusement ce n’est - encore - qu’un rêve et la triste vie quotidienne doit reprendre son cours. L’ensemble n’est ni crédible, ni même drôle, c’est mal joué, mal filmé et proprement exaspérant. Ainsi donc, même avec des soutiens espagnol et français (CNC ?), le cinéma cubain a encore quelques progrès à accomplir …
Petit film symathique qu'on a pris plaisir à voir avec ma classe de 3ème. Un scénario assez sympa et au fil du film il y a une petite communauté de personnalités différente cubaine qui organisent une vieille gare comme une maison de vacances. Un bon moment surtout quand le mec et le fille...........(eh oui on était content nous petits 3eme applaudissant à chaque va et vient). C'est marrant en plus comme film.
Comme beaucoup de films sud-américains, celui-ci nous plonge dans un univers basculant entre âpre réalité et poésie fantasmagorique. La toile de fond d'une gare routière cubaine met en huis-clos une douzaine de personnages aussi attachants que caricaturaux. Une vision d'une humanité certaine dont notre cinéma pourrait parfois s'inspirer.
Très bonne comédie et je m'étonne que la moyenne des critiques presses soit seulement de deux étoiles! Ce film nous emmène dans une petite gare routière de cuba d'ou les cars (dont on ne trouve plus de pièces de rechanges à cause de l'embargo) ne partent plus, les gens coinçer doivent alors s'entraider en communauté et cela donne un film très humain et vraiment drôle!!
Un film au début prometteur, mais sans réel intérêt par la suite, car l'on n'y croit pas. C'est bon enfant, mais sans que le charme, évident, ne soit lié à l'intrigue que l'on sent "tirée par les cheveux", bien balisée, proche du clip édifiant pour des masses incrédules.
Une gare routière délabrée entre La Havane et Santiago de Cuba, un autobus en panne, des haut-parleurs enroués, des passagers qui font connaissance par force dans l'attente, des pièces mécaniques de rechange qui s'avèrent d'un secours inutile pour le vieil autobus, un "Commissaire des Transports" qui ne sait plus où donner de la tête... et c'est l'ensemble d'une bureaucratie, visiblement plus bon enfant que réellement autoritaire, qui s'effondre. Dès lors les ardeurs ludiques et les extravagances débridées des personnages de Liste d'attente emmènent le spectateur dans un tourbillon poétique où le soleil des Caraïbes gomme l'existence chiche du quotidien cubain. Chacun se prend à révolutionner sa propre vie et le monde immédiat qui l'entoure. C'est à qui repeindra la gare de couleurs vives, à qui déclarera sa flamme à son voisin d'infortune coincé dans ce lieu clos, à qui fabriquera de l'utile ou de l'inutile pour le compte de la beauté en dehors de toute contrainte, et à qui se prendra à rêver pour le simple plaisir de faire vivre son imagination. A rêver ? Et pour cause, Liste d'attente est l'histoire d'un rêve. Et le rêve a ici des accents libertaires qui renvoient dos à dos les systèmes capitalistes et la bureaucratie "socialiste", dans un pied de nez jouissif. Liste d'attente est une fable qui sent les tropiques et la salsa, et quand bien même les personnages sortent du rêve à la fin du conte, ils gardent dans le regard la beauté du dépassement produit par l'imaginaire. Si le scénario est aérien, si les dialogues sont emplis d'humanité sans sensiblerie "humaniste", ce film de Juan Carlos Tabio souffre toutefois de quelques longueurs : certaines scènes (redondantes) auraient fort bien pu être coupées lors du montage sans rien enlever au souffle de liberté qui court tout au long du film. De plus, l'histoire s'empêtre à deux ou trois reprises dans un didactisme formaliste qui nuit à la grâce du propos. Cela dit, pour une première réalisation, ce film est une réussite. Mon commentaire s'inscrit en faux vis à vis de la critique qu'ont fait les "Cahiers du Cinéma" à propos du film. Voyant dans cette réalisation une Nième représentation de la "propagande cubaine", le tâcheron de service de cette revue (que j'apprécie pourtant en dépit du ton pontifiant de sa ligne éditoriale) a probablement été ébloui par les rayons d'un soleil trop grand pour lui, mais il a surtout manqué de noter que le film était une production internationale qui n'a pas eu besoin du tampon officiel de Fidel Castro ou du "Ministère cubain de la Culture" pour voir le jour. A croire que ce scribouillard n'a ni lu la fiche technique de la production ni vu le film, chose fort possible dans les salons parisiens où la glose universitaire et pseudo-intellectuelle d'une gauche idéologiquement à droite prévaut haut la main sur une connaissance réelle des choses de la vie.