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    Le Ciel rouge
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    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    704 abonnés 3 055 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 15 septembre 2023
    Roter Himmel fait éclore sa matière mythologique, servant une réécriture des amants tragiques de Pompéi comme celle des fantômes de l’Histoire représentés par le Romancero de Heinrich Heine, dans un cadre forestier tout à la fois ancien par la mémoire des arbres et des plus communs – la maison dans les bois ne présente aucun intérêt économique ou architectural, pire commence à prendre l’eau ! Dès lors, l’incendie sert de ligature symbolique entre ces deux éléments, il rapproche les êtres, les histoires et les siècles au sein d’une histoire de passion amoureuse, dont le cliché de l’embrasement comme métaphore est révisé par le fait que celle-ci n’advienne que dans la distance de l’écriture. En effet, par la confusion de deux approches esthétiques, l’une réaliste – la tranche de vie étudiante rythmée par la répétition d’activités –, l’autre onirique, se métamorphose l’espace forestier, d’abord en plage où advient un semblant de « film estival », sous-genre essentiellement français et américain, puis en espace intérieur pour un auteur qui confond rêve et réalité. Ces marcassins enflammés sont-ils réels, ou sont-ils le produit d’un rêve éveillé ? La chanson « In my mind » (Wallners) sort initialement de la forêt comme pour nous envoûter.
    Christian Petzold veille à faire de Leon un spectateur paradoxal : constamment étranger aux situations qui se déroulent sous ses yeux, toujours juché à la fenêtre ou engagé dans une surveillance, il témoigne pourtant d’un égoïsme qui le rend aveugle et sourd aux préoccupations d’autrui. Son statut d’écrivain charge le récit d’une dimension métalittéraire importante, complexifie la représentation de l’artiste comme figure en quête d’inspiration qui soit s’isole et observe, soit s’adonne à la débauche et à l’ivresse ; rien de tel ici, Leon échoue en permanence dans ses relations humaines et dans la promotion de son nouveau livre, il est centre de l’attention et de l’image, mais un centre vide que ses vêtements sombres tendent à faire disparaître dans le néant. Le véritable centre, féminin, ne cesse d’aller et venir, de se déplacer, suivant un éloge du muable et du modeste. Leon apparaît tel un corps lourd qui répète inlassablement le mot « travail » dans l’espoir de se persuader et d’obtenir des autre une reconnaissance ; il se heurte à un décor tout à la fois léger et brûlant, marqué par l’été, la mer et les torses nus.
    Le film interroge ainsi la notion d’artiste par le biais des trois plans photographiques : faut-il se dire artiste pour l’être (gros plan sur Leon) ? pratiquer quotidiennement un art dans le cadre d’études (l’horizon de Felix) ? garder le silence et l’anonymat (le dos de Nadja) ? Cette mystérieuse Nadja, en tant que muse, compte ainsi davantage que l’artiste qui la vénère et lui échappe sans cesse, à l’image de la passante baudelairienne. Aussi le cinéaste allemand réactualise-t-il merveilleusement bien la définition du Beau selon le poète, articulation de l’éternel et du transitoire, au service d’une peur panique devant la fugacité d’instants qui, parce qu’ils ne sont pas pleinement vécus, construisent une nostalgie singulière, pleine de regrets : la nostalgie de moments manqués. Là résiderait alors l’essence de la création, dans la frustration de ne pas avoir vécu et dans la quête d’une procuration, plus tard, trop tard peut-être. Un immense film, ça c’est sûr.
    Pascal
    Pascal

    163 abonnés 1 699 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 10 septembre 2023
    La filmographie d'Eric Rohmer continue d'inspirer certains cinéastes.

    Après le coréen Hong Sang Soo, le français Jacques Audiard ("olympiades"), voilà à son tour l'Allemand C.Petzold dont le dernier film a obtenu le grand prix au festival de Berlin (2023) - deuxième prix par ordre d'importance de la compétition.

    Défendu aussi par la critique Hexagonale, ce " ciel rouge" déçoit pourtant et pas qu'un peu. On cherche même ( selon moi) ce qui pourrait sauver ce film inaccompli du réalisateur du très réussi " Barbara".

    A travers l'histoire de deux copains qui viennent passer des vacances studieuses en bord de mer et font la connaissance d'une jeune femme et du gardien sauveteur de la plage ( pas impossible que ce soit surtout " Pauline à la plage" de Rohmer qui ait inspiré Petzold), c'est une réflexion sur les tourments de la création artistique, assorti d'un clin d'œil au réchauffement climatique, que propose notamment le cinéaste ( le thème de la bisexualité est aussi de la partie).

    Malheureusement, les dialogues, le casting ( on se demande sur quel critère on été retenus les trois acteurs principaux) ne sont pas à la hauteur.

    La fadeur générale, de cette plate mise en scène qui parcoure le film achève de m'en détourner.

    On retiendra ( à mes yeux) la prestation de l'actrice principale qui sauve les rares scènes qui tiennent la route et les dix dernières minutes ou le film décolle enfin.

    Eric Rohmer n'a toujours pas d'héritier et ce travail de Petzold démontre, mais en creux, la force de la filmographie du cinéaste de la nouvelle vague française et l'étendue de son talent.
    Amphrysia
    Amphrysia

    1 abonné 2 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 7 septembre 2023
    Cela ressemble un peu à un gâteau qui ne lève jamais. Et le personnage de l'écrivain m'a fait penser à un ado boudeur. Il y a bien la poésie de Heine et la mer luminescente, mais pas facile ce neo romantisme allemand.
    Simon Bernard
    Simon Bernard

    146 abonnés 571 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 19 septembre 2023
    Félix et Léon sont deux amis qui partent à la campagne, en bord de mer, pour travailler au calme. À leur arrivée, la maison est déjà occupée par Nadia, une charmante vendeuse de glaces. Les personnages se mettent donc à cohabiter, se mélanger et expérimenter ensemble, pendant que des incendies ravagent la nature autour de la bourgade. En salle le 6 septembre.

    spoiler: Le Ciel Rouge a des atouts et des ratés. D'un côté, l'ambition de confronter sous nos yeux deux visions de la vie représentées par les personnalités des deux amis. À ma gauche, Félix, incroyablement solaire, personnage émouvant qui s'éveille au monde et aux expériences de la vie. À ma droite, Léon, vide de toute sensibilité au monde qui l'entoure et aux autres, tourné vers lui-même et bloquant systématiquement chaque percée de vie. Le trait est un peu gros et j'aurais aimé moins d'insistance sur le personnage de Léon qui m'a paru ennuyeux à mourir. La fin est surprenante mais je ne crois pas à cet amour.
    norman06
    norman06

    351 abonnés 1 670 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 10 septembre 2023
    On reste partagé face à ce (faux) huis clos qui peine à trouver son rythme mais devient attachant dans sa deuxième partie, les troubles de la nature faisant écho à ceux des personnages. Mais les intentions demeurent obscures. Reste des acteurs impeccables dont la radieuse Paula Beer.
    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    136 abonnés 1 632 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 mars 2024
    Christian Petzold, l’auteur du sublime « Barbara », revient avec un récit de marivaudage estival autour des affres de la création artistique. Quatre jeunes gens ne se connaissant pas vraiment vont vivre dans une maison isolée, se découvrir, se tromper (au réel comme au figuré) avec la mer et les bois en feu comme décor. Cette ambiance vacances d’été avec ses repas en extérieur, ses sessions à la plage, ses glaces et jobs d’été cache en réalité de la frustration, des tensions et du désir. Le climat va devenir glacial ; les masques vont tomber ; c’est un tournant dans la vie de chacun sans qu’ils ne le sachent. Débutant gentiment, ce film va gagner en complexité au fur et à mesure que les personnages se dévoilent. Seul le personnage principal (le jeune écrivain) nous est montré tel qu’il est dès le début, ce qui le rend peu sympathique ; par son regard, les autres dévoileront peu à peu leurs personnalités aussi. Ce personnage est aussi l’occasion de montrer la difficulté d’accoucher d’une œuvre littéraire. Paula Beer vue dans de nombreux films électrisent complétement la pellicule dans le rôle de la seule fille du quatuor ; un personnage fade au début et devenant fascinant jusqu’à un final énigmatique et troublant. Elle joue un rôle majeur dans l’installation d’un crescendo malaisant.
    A voir pour l’intelligence d’écriture de ses personnages et d’étude de caractère ; en mode quasi rohmérien.
    TOUT-UN-CINEMA.BLOGSPOT.COM
    Corinne76100
    Corinne76100

    50 abonnés 309 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 septembre 2023
    Après l'eau de Ondine, voici le feu, 2ème opus de la trilogie du réalisateur allemand. Film très sensible et d'une grande beauté. Très belle interprétation.
    FaRem
    FaRem

    8 792 abonnés 9 636 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 4 octobre 2023
    Leon, un jeune écrivain misérable qui soupçonne à juste titre que son nouveau roman est mauvais, se rend avec son ami Felix dans une maison au bord de la mer pour se détendre et travailler. Ils découvrent qu'ils doivent partager la maison avec Nadja et Devid, ce qui ne semble pas déranger Felix au contraire de Leon. Ce dernier, qui ne pense qu'à son bouquin, va se montrer détestable pendant tout le long. Pas l'unique raison, mais c'est tout comme... Désolé, mais voir un type détestable tirer la tronche pendant 90 minutes parce qu'il se croit meilleur que les autres et qu'il ne prend pas la peine de s'intéresser aux autres, je ne vois pas ce qu'il y a de bien là-dedans... C'est assez jouissif de voir comment son narcissisme finit par lui exploser à la gueule, mais ce n'est pas suffisant pour en faire un bon film. Si je n'ai vu beaucoup de films de Christian Petzold, je me rends compte après "Undine" et "Transit" que ce qu'il fait n'est peut-être pas pour moi... En tout cas, le synopsis est beaucoup plus vendeur que le film ne l'est en réalité...
    Hotinhere
    Hotinhere

    570 abonnés 4 995 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 2 mai 2024
    Chronique estivale (aux accents rohmériens) qui oscille entre légèreté et gravité, illuminée par la présence de Paula Beer. 2,75
    PLR
    PLR

    471 abonnés 1 569 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 10 septembre 2023
    Une distribution « Les films du Losange », c’est la maison de feu Eric Rohmer, ainsi qu’une référence explicite dans les secrets de tournage à ce réalisateur et un grand prix du jury au festival de Berlin, voilà qui est normalement de bon augure pour le cinéphile. Le scénario va s’articuler sur l’amitié de jeunes gens perturbée par la présence d’un tiers (une charmante jeune femme). C’est la justification du côté romance et du genre rohmérien. Le ciel rouge, comprendre l’incendie de forêt qui est aux portes, ne viendra par contre que très tard dans le scénario et de manière accessoire, bien que portée par le titre. Nombre de spectateurs auront sans doute imaginé que ce serait l’occasion d’un plaidoyer écologique. Même pas !
    Gentilbordelais
    Gentilbordelais

    325 abonnés 3 001 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 23 novembre 2024
    Ce qui est longtemps une étude de caractères et de sentiments, avec un danger menaçant, devient finalement une tragédie. Le fil conducteur est l'écriture et l'observation refrénée, source de jalousie, de tensions, sur un rythme quelque peu lancinant. On aurait pu attendre davantage d'intensité à ce qui reste une petite curiosité.
    Emmanuel Cockpit
    Emmanuel Cockpit

    65 abonnés 969 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 mars 2024
    Durant le confinement, le metteur en scène Christian Petzold avait visionné l’intégrale des longs-métrages d’Éric Rohmer et avait été influencé pour la réalisation de ce film. Comme chez Rohmer, les personnages batifolent au milieu de leurs sentiments amoureux, sont bavards et portés sur l’introspection. Il faut être attentif aux détails et aux attitudes filmées pour décrypter les pensées des protagonistes, ce qui pourrait rendre le film ennuyeux, avec une mise en scène plate. Une bonne réalisation n’est cependant pas liée à des mouvements de caméra tapageurs ni de montage flashy. Dans ce marivaudage évanescent en quasi huit-clos, le réalisateur décortique les sentiments cachés de ce quatuor dans lequel Paula Beer, qui nous avait ravis dans « Frantz », est lumineuse et Thomas Schubert, qui se débat dans son égo d’écrivain surdimensionné, est écrasé par sa sensibilité.
    Yves G.
    Yves G.

    1 498 abonnés 3 516 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 9 septembre 2023
    Deux amis, Leon, un jeune écrivain qui peine à mettre la dernière main à son second roman, et Felix, étudiant aux Beaux-Arts censé achever un travail photographique, ont décidé de passer quelques jours au bord de la Baltique, dans la maison de campagne des parents de Felix. À leur arrivée dans les lieux, ils ont la surprise d’y découvrir la présence de Nadia et, à la nuit tombée, ses bruyants ébats avec son amant, un sauveteur prénommé Devid.

    Depuis que Wim Wenders s’est égaré sur des chemins de traverse, Christian Petzold est devenu le plus grand réalisateur allemand contemporain. On lui doit "Barbara", "Phoenix", "Transit", "Ondine". Petzold a le talent de révéler des acteurs exceptionnels et de s’attacher leur fidélité : Nina Hoss, inoubliable dans "Barbara", Ronald Zehrfeld, Franz Rogowski, le bec-de-lièvre le plus sexy du cinéma (ex aequo avec Joaquin Phoenix) et Paula Beer qui n’a jamais été aussi lumineuse, sans aucun artifice, qu’ici.

    Il dit avoir voulu détourner les codes du « film d’été », un genre balisé. Aux Etats-Unis, le genre tire du côté du thriller ou du film gore, quand les jeunes adultes résidant dans une maison isolée meurent mystérieusement les uns après les autres sous les coups d’un serial killer sadique. En France, dans la lignée de Rohmer, dont Petzold dit avoir découvert l’oeuvre à l’occasion du confinement, le film d’été est l’occasion d’amourettes aussi dérisoires que dramatiques. Petzold revendique ironiquement d’inventer le « film d’été allemand », une romance rohmérienne sur laquelle plane la peur de la mort, symbolisée par les flammes qui embrasent l’horizon et qui menacent la maison des estivants.

    Le résultat n’est qu’à moitié convaincant. "Le Ciel rouge" commence lentement, trop lentement. Sa mise en place est interminable, surtout à ceux qui avaient vu la bande-annonce qui en disait déjà tout en cent-une secondes. C’est seulement dans sa seconde moitié que Leon, cet écrivain autocentré, trouvera sa rédemption, tandis qu’il découvre successivement des facettes qu’il ne connaissait pas des personnalités de son ami Felix, de Nadia et enfin de son éditeur Helmut venu relire son manuscrit.

    "Le Ciel rouge" me laissera le souvenir troublant mais évanescent de la douceur d’un crépuscule après une journée trop chaude.
    mat niro
    mat niro

    360 abonnés 1 840 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 7 mars 2024
    "Le ciel rouge" est loin du film catastrophe que pouvait laisser augurer l'affiche. Cela ressemble plutôt à une étude moeurs sur des jeunes qui vont s'aimer et se déchirer au cours d'un été en bord de mer. J'ai trouvé dommage que le personnage central, c'est à dire l'écrivain tourmenté, n'inspire pas plus de sympathie au contraire de l'incandescente Paula Beer, rayonnante. Heureusement que le récit monte quelque peu en puissance quand la nature s'embrase pour nous extirper des questions existentielles de cette troupe. Pas transcendant mais pas inintéressant non plus.
    Loïck G.
    Loïck G.

    340 abonnés 1 675 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 février 2024
    Le titre, un peu bancal, annonce les tragédies estivales sur des régions entièrement dévastées par des incendies criminels. A l’origine, c'est la toile de fond du récit au sein d’une propriété de vacances près de la mer Baltique. Des jeunes gens vont vivre quelques jours ensemble, apprenant à se connaître et à se détester surtout de la part de Léon, un jeune écrivain qui ne supporte pas l’intrusion d’un couple. La femme visiblement le perturbe, et son copain en prend alors pour son grade. L’incendie se rapproche mais le romancier en herbe se renferme un peu plus sur lui-même , ne sachant pas comment dire je t’aime. C’est toute l’ambiguïté et la beauté de ce personnage hors norme qui devra malgré tout devant les circonstances participer à l’activité sociale du groupe. Toile de fond originelle, jusqu’alors prétexte, le fait-divers le confronte aux exigences véritables d’une activité littéraire, dont il sortira peut-être enfin triomphant. Petzold de bout en bout a dévié le fond de sa pensée. Le voici à la conclusion. Elle est grandiose !
    Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
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