Solderbegh est un alchimiste, capable du meilleur comme du pire. "L'Anglais" est une de ses plus belles réussites. La forme qu'il adopte pour cette histoire de vengeance et de rédemption est à la limite de l'expérimental, mais sa cohérence et son brio d'exécution sont tels qu'elle fait du film une expérience unique et bouleversante. On pense beaucoup au Resnais de "Marienbad" ou de "Je t'aime je t'aime" dans cette faculté de tordre le cou à la narration traditionnelle pour faire de cette quête de la vérité un véritable voyage mental. Rarement un film n'aura prouvé à quel point faire du cinéma, c'est filmer la pensée. Les incessants flahback et flashforward qui déconstruisent le récit, loin d'être un effet de style gratuit, nous permettent de plonger dans l'intériorité du personnage de Wilson (l'immense Terrance Stamp) et de sa quête. Solderbegh atteint ici une forme de cinéma pure proche de la poésie dont l'impact émotionnel est énorme. Pour un film sur la mémoire, ce choix est on ne peut plus judicieux. Grand film mélancolique sur les illusions perdues (l'impossibilité de rester fidèle à ses engagements de jeunesse), le récit mêle habilement l'histoire de cet homme confronté à son statut de père déchu (et forcément coupable) et celui d'une icone de la contre-culture des années 60 qui se retrouve confronté à ses renoncements. L'idée géniale d'avoir choisi l'excellent Peter Fonda pour ce dernier rôle, ainsi que celle de mêler des extraits d'un vieux films de Stamp, permettent une troublante mise en abime qui amplifie encore le geste mélancolique. La trajectoire de ces deux hommes perdus qui se retrouvent dans le deuil est à la fois complètement jubilatoire et d'une grande humanité. Quand il le veut, Solderbegh est vraiment grand !
Très simple, un peu déjà vu, mais L'Anglais est un film de qualité, les acteurs jouent juste et le scénario est bien mené. Très agréable sans pour autant être passionnant, à voir tout de même à l'occasion.
Après avoir remporté la Palme d’Or pour Sexe, mensonges et vidéo (1989) et juste avant Erin Brockovich (2000), Steven Soderbergh réalise ici un petit film noir, intimiste et très particulier. The Limey (que l’on peut assimiler à « rosbif » chez les américains), L'Anglais (1999) de son titre français, est une banale histoire de vengeance où un père vivant en Angleterre et venant de sortir de prison se rend aux Etats-Unis afin de venger la mort de sa fille. Ce qui frappe le plus ici, c’est le montage déstructuré, voire même incohérent par moment. La mise en scène est stylisée, le son et les images ne se suivent pas toujours et donc ne concordent pas vraiment. A travers les déambulations de cet « Angliche » au pays de l’Oncle Sam, l’humour noir ponctue les scènes macabres aux côtés d’un très beau casting composé de Terence Stamp & Peter Fonda !!
J'ai adoré ce film brillamment réalisé . Un polar à part , qui porte la griffe d'un réalisateur stylé . Le montage éclaté est un parfait contrepoint à un scénario pourtant très mince et entremêle élégamment les fils d'une histoire qui reste limpide de bout en bout. Tout est parfaitement maitrisé et aboutit à un final extraordinaire à l'issue duquel le père vengeur et sa victime se retrouvent face au passé commun de cette fille qui ne supportait pas ce qu'ils étaient. Sodherberg sait raconter des histoires et sa camera fait des merveilles. Ce film intelligent , plein d'humour et bourré de clins d'oeil fait la nique à bien des films américains plus ambitieux mais moins aboutis. Pour moi un must, un bel objet cinématographique qui m'a fait passer 1h 30mn délicieuse. Un dernier mot pour dire que terence Stamp est génial .
Une pâle copie de "LE JUSTICIER" avec Charles Bronson, l'action et le suspens en moins. Quant à tous ces retours en arrière, sans chronologie et la plupart inutiles pour la compréhension de l'histoire, est-ce pour que le film atteigne les 90 mn d'un film ordinaire car sinon, il n'y aurait pas assez matière pour y arriver ?
Mise en scène très spéciale pour ce film de Steven Soderbergh. Ce que je peux lui reprocher, c'est la lenteur du film. Cela dit, ce film reste assez recherché. La scène finale est assez stupéfiante, là ou tout le monde s'attend à une vengeance, qui se transforme en une sorte d'association entre les deux personnages principaux. Un bon moment.
Un Soderbergh moins connu que Traffic ou les Ocean's mais tout aussi bien ou presque. Une banale histoire de vengeance qui tient son originalité par la mise en scène et le montage. Loin d'être conventionel, Soderbergh teste ses dernière découvertes en therme technique, décalage image/son qui donne du style, narration éclaté compréhensible, caméra à l'épaule qui nous donne l'mpression d'immerger dans ce monde entre gangters et gens de la jet set. Pourvue d'humour, le film offre quelques passages trés drôle, des personnages qui parlent beaucoup donc divertissant et l'on accroche à la longue remonté au source du père, de l'Anglais pour retrouver sa fille. Encore un thème déjà exploré par le réalisateur, a savoir la lutte d'une personne contre tout un système, (l'exemple parfait est bien sur Erin Brockovic seul contre tous). Un petit bijoux dans le polar des 90(s) à voir car on y voit des choses peu communes et l'on passe un bon moment, si vous tombez dessus n'hésitez pas.
Non, je ne suis jamais vraiment arrivé à entrer dans ce film. Le héros est froid, peu charismatique. Si à de rares et furtifs moments, il me faisait penser à Eastwood, je n'ai dans l'ensemble pas été convaincu. La narration est plutôt originale, c'est un bon point. Mais le scénario nous sert une énième histoire de vengeance, et l'impression de "déjà vu" prévaut. Petit film, donc.
Le montage stylisé donne une surprenante force au récit et confirme le talent visuel de Soderbergh dans ce polar jazzy et décontracté, auquel il manque néanmoins une certaine noirceur.
Le meilleur film de Soderbergh. Une banale histoire de vengeance transcendée par une mise en scène subtile et un montage qui touche à l'expérimental. Le rôle de Terence Stamp est en autre à l'image de celui de clint eastwood dans impitoyable ou Pacino dans l'Impasse... le bad guy vieillissant qui tente de racheter une vie de pêchés... s'émouvoir pour des salauds finis, c'est ce que j'appelle la magie du cinéma....