Steven Soderbergh nous sert un film de vengeance comme il en existe beaucoup. La particularité de "The Limey" par rapport à d'autres film est la très belle façon de filmer ainsi que la prédominance de passages imaginaires se mêlant avec des passages réellement vécus dans le passé sortants de la pensée de l'acteur principal Terence Stamp. La mise en scène a beaucoup de style, la patte de Soderbergh est très clairement visible. De plus, pour sa BO il choisit la belle musique de Cliff Martinez qui embellit un ensemble déjà d'une grande classe. Seulement, le scénario qui pourrait être écrit sur un timbre poste reste fort peu haletant, pas vraiment passionnant. On retiendra la performance d'acteur de Peter Fonda en star du show buisiness californien ou encore de Luis Guzman. Soderbergh aurait pu faire mieux. Dommage
La trame policière est très classique et Soderbergh s’en défend en prenant un scénario un peu plus fort que l’ordinaire avec un regard un peu particulier. Un peu bizarre au début, alambiqué parfois, mais pour épicer le récit, il est intéressant de varier les points de vue et les angles d’attaque. Ce que le cinéaste réussit bien en jouant sur des perspectives plus que fuyantes où ses protagonistes fournissent une belle épaisseur à leur personnage. La dynamique est forte, attrayante et sans forcer le suspense ( surtout pas ) il nous la joue drôle et dramatique ( le serveur au milieu de la police et des invités ) en semant autant d’indices qu’il en retire. Avec le plus ultra, revenir sur le passé de Terence Stamp dans un vieux film de Ken Loach où il s’appelait déjà … Wilson . Mais ça c’est pour l’anecdote, ou le cinéphile. AVIS BONUS Les commentaires précieux du réalisateur, ceux d'un critique et un making of où chaque comédien parle de son personnage Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Sodderbergh est toujours là où on ne l'attend pas. Caméléon quantitatif et qualitatif, il est capable du meilleur (Traffic - Out of sight) et du pire (Haywire - Ocean's 12,13). L'anglais n'est ni l'un ni l'autre. C'est un polar-puzzle où Sodderbergh s'amuse à démonter les codes du genre en proposant une narration éclatée. C'est culotté et sympathique. Terence Stamp est particulièrement juste en incarnant cet anglais qui débarque aux US pour enquêter sur la mort de sa fille. Ce n'est pas un film extraordinaire mais c'est plaisant.
J'ai adoré ce film brillamment réalisé . Un polar à part , qui porte la griffe d'un réalisateur stylé . Le montage éclaté est un parfait contrepoint à un scénario pourtant très mince et entremêle élégamment les fils d'une histoire qui reste limpide de bout en bout. Tout est parfaitement maitrisé et aboutit à un final extraordinaire à l'issue duquel le père vengeur et sa victime se retrouvent face au passé commun de cette fille qui ne supportait pas ce qu'ils étaient. Sodherberg sait raconter des histoires et sa camera fait des merveilles. Ce film intelligent , plein d'humour et bourré de clins d'oeil fait la nique à bien des films américains plus ambitieux mais moins aboutis. Pour moi un must, un bel objet cinématographique qui m'a fait passer 1h 30mn délicieuse. Un dernier mot pour dire que terence Stamp est génial .
Steven Soderbergh,dans l'idée expérimentale qu'il se fait du cinéma,s'offrait-là un petit polar malin,déstructuré,dont la forme virtuose et racée tente de compenser le fond inexistant."L'Anglais"(1968)est surtout l'occasion d'une confrontation feutrée entre deux icônes des sixties:Terence Stamp(Théorème)et Peter Fonda(Easy Rider).Le premier sort de prison et cherche à venger sa fille assassinée,l'histoire est racontée de son point de vue.Le second incarne un producteur de musique véreux,planqué dans sa villa sur les hauteurs californiennes.La détermination froide et caustique de Stamp face au flegme rapeux de Fonda.Cela aurait pu être mythique.Seulement,Soderbergh préfère se concentrer sur ses expérimentations de toutes sortes:montage à l'envers,zoom et dézoom à volonté,incrustation d'images d'archives,bande-son variée.Tout ça finit par polluer son long-métrage,dont on s'aperçoit du vide.Le final est particulièrement ridicule et abrupt.Ceci étant,si tous les polars étaient aussi élegamment mis en scène,le genre ne serait pas aussi moribond...
A l'aube du XXIème siècle depuis qu'il a décroché une Palme d'or surprise à Cannes en 1989 sous la présidence de Wim Wenders avec "Sexe, mensonge et vidéo", Steven Soderbergh peine quelque peu à confirmer son statut de petit génie du cinéma indépendant, la déferlante Tarantino occupant depuis tout l'espace où l'on attendait justement Soderbergh. "Hors d'atteinte" sorti en 1998 est certes un polar malin qui aura pour principal intérêt de lui faire rencontrer George Clooney avec qui il entamera la collaboration fructueuse que l'on connait mais on est encore nettement en dessous de l'inventivité de ce sacré garnement de Tarantino qui a sorti juste avant le complètement déjanté "Jackie Brown". Quitte à être derrière son collègue générationnel, Soderbergh comme un aveu d'impuissance décide avec "L'anglais" de puiser carrément à la source du geek de Knoxville. C'est donc un Tarantino de série B que nous propose un Soderbergh quelque peu déboussolé qui en vient même à mettre dans la bouche de ses malfrats les digressions baroques qui nous amusent tant chez leur géniteur et qui tombent un peu à plat dans ce film un tantinet paresseux où Terence Stamp charismatique en diable, secondé par un Peter Fonda pris en flagrant délit de mime intégral de son pote Nicholson (à moins que ce ne soit l'inverse) sauve la baraque au jeune prodige. Soderbergh pédale un peu dans la semoule à force de chercher son vrai style suite sans doute au malentendu qu'avait induit "Sexe, mensonge et vidéo" dans l'esprit de la critique qui l'avait classé à un peu vite dans un registre qui n'était pas tout à fait le sien. Les années 2000 ont donné une large revanche à Soderbergh qui à partir d' "Erin Brockovich, seule contre tous", son film suivant a commis pratiquement un sans faute alors que Tarantino s'est lui un peu perdu dans son obsession à vouloir être le Sergio Leone du cinéma américain qui recycle tous les genres cinématographiques. On ne s'ennuie pas mais c'est parfois un peu long même si le visage lumineux de Terence Stamp et la veulerie de Peter Fonda constituent d'efficaces palliatifs à une intrigue que Soderbergh embourbe dans des effets de style tarabiscotés et inutiles. A noter la présence de la très accorte et trop rare Lesley Ann Warren dont on se demande ce qui a bien pu l'empêcher de devenir une vedette de tout premier plan après la révélation que fut "Victor, Victoria" de Blake Edwards en 1982.
Un thriller assez moyen avec peu d'action, peu de psychologie et avec pour gros défaut une musique d'ascenseur globalement présente et très vite énervante. Je ne suis pas déçu par Terence Stamp, ni même par l'interprétation générale et encore moins par la mise en scène qui est remarquable. Je suis plus déçu par tout le reste finalement et ça fait beaucoup !!
Toujours aussi éclectique, Soderbergh signe ici un thriller sympathique où il surprend par sa mise en scène qui n'est pas celle que l'on connaît pour le genre et qui est assez aseptisée. Le montage est également surprenant comparé au sujet qui lui n'est pas très original (sorti de prison, un homme va venger la mort de sa fille) mais le cinéaste sait soigner son scénario (au début on a du mal à accrocher mais au fur et à mesure, on se prend au jeu) et offre à Terence Stamp un très bon rôle, l'Anglais sachant cogner et flinguer quand il faut et la mise en scène étant toujours excellente dans ces moments-là. Rien de bien exceptionnel mais un bon moment de cinéma avec un irrésistible Peter Fonda en escroc pathétique.
Petit interlude d’art et d’essai pour Soderbergh, l’occasion pour lui d’expérimenter dans le montage et la photographie, mais aussi de se taper une barre sur les brits. Terrence Stamp a un accent à couper au couteau, il enfile les expressions saugrenues avec autant de fougue que de sobriété, comme une sorte de James Bond qui serait né dans les bas-fonds de Manchester. En France, seuls les étudiants en histoire de la langue riront à l’unisson du public yankee. Les autres devront parcourir les sous-titres avec vitesse et application (ah oui parce qu’il va sans dire, un tel film ne s’apprécie qu’en VO). Le rythme est lent et le scénario très classique – un père qui part s’occuper d’une pègre locale pour venger sa fille – mais les férus de l’english touch devraient trouver leur compte sans difficulté.
Un film tout en sobriété. Terence Stamp a la classe pour un justicier. Le film est juste et on se prend rapidement de sympathie pour ce britannique venu chercher la vérité sur la mort de sa fille.
Un Soderbergh moins connu que Traffic ou les Ocean's mais tout aussi bien ou presque. Une banale histoire de vengeance qui tient son originalité par la mise en scène et le montage. Loin d'être conventionel, Soderbergh teste ses dernière découvertes en therme technique, décalage image/son qui donne du style, narration éclaté compréhensible, caméra à l'épaule qui nous donne l'mpression d'immerger dans ce monde entre gangters et gens de la jet set. Pourvue d'humour, le film offre quelques passages trés drôle, des personnages qui parlent beaucoup donc divertissant et l'on accroche à la longue remonté au source du père, de l'Anglais pour retrouver sa fille. Encore un thème déjà exploré par le réalisateur, a savoir la lutte d'une personne contre tout un système, (l'exemple parfait est bien sur Erin Brockovic seul contre tous). Un petit bijoux dans le polar des 90(s) à voir car on y voit des choses peu communes et l'on passe un bon moment, si vous tombez dessus n'hésitez pas.
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1,5
Publiée le 22 mai 2021
L'Anglais est filmé de manière prétentieuse et très mal interprété par tous ses acteurs avec une intrigue mince comme du papier et très peu de choses pour retenir l'attention. Stamp est mauvais offrant une performance angoissée peu crédible. La mise en scène stylée devient irritante et vide étant donné l'étroitesse de l'intrigue et la pauvreté du jeu des acteurs. Le film ne va nulle part non plus si vous arrivez jusqu'à la fin il n'y a rien pour vous récompenser. En fin de compte il sert presque exclusivement de véhicule à Fonda et plus particulièrement à Stamp. Des séquences de lui jeune homme qui sont intercalées de manière assez peu pertinente et ne font rien d'autre que nous rappeler à quel point il était beau autrefois et à quel point il semble stupide maintenant ce qui n'est pas l'objectif du film je suppose...