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Eowyn Cwper
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4,0
Publiée le 18 juillet 2017
Faire un documentaire, c'était trop simple pour Wim Wenders. Réaliser un film avec des étudiants aussi. Tant qu'à faire, pourquoi ne pas mélanger les deux et y ajouter une histoire ? Tout en nous remettant dans le contexte des années 1890 en Allemagne ou des techniciens rivalisaient d'ingéniosité pour animer les photographies, il nous donne accès à une interview authentique et fait que semblant que le spectateur est l'étudiant. Et le tout en seulement une heure ; le générique abuse un peu d'interminabilité.
Alors que le Septième Art s'apprête à fêter ses 100 ans Wim Wenders réalise Les Lumière de Berlin, docu-fiction peu banal relatant l'évènement des premières projections dans l'Allemagne de la fin du XIXeme siècle. Usant d'artifices aussi vieux que le cinéma lui-même - souci de la vue fixe comme moyen d'en extirper le burlesque, multiples séquences auréolées d'intriguantes iris - Les Lumière de Berlin remet totalement en question la naissance de l'industrie cinématographique... Alors que la France soutient depuis des lustres que les frères Auguste et Louis Lumière sont les inventeurs officiels du mouvement sur pellicule, Wim Wenders part sur le terrain pour éclairer nos lanternes : ce sont en fait deux cousins germains - les frères Skladanowsky - qui ont pour la première fois imprimer puis projeter le temps animé sur grand écran, à partir d'un système de boucle. Avant le Cinématographe il y avait donc le Bioscope, l'équivalent d'une lanterne magique ultra-sophistiquée. A partir du témoignage de la petite fille Skladanowsky, le réalisateur des Ailes du Désir tire un hommage émouvant aux oubliés de l'Histoire... et comme un peu d'humilité ne fait jamais de mal - manière de s'adresser aux cinéphiles français - Les Lumière de Berlin est une oeuvre indispensable : à voir absolument.